ARCHIVÉE - 3. Où en est le Canada?
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Les résultats du sondage, ainsi que les renseignements issus des groupes de discussion et des interviews, permettent de conclure que, malgré le fait que bon nombre d’universités au pays offrent un éventail de programmes et de cours d’apprentissage en langue seconde, des lacunes importantes et des besoins insatisfaits demeurent.
Secteurs exigeant une amélioration
- Les possibilités d’études intensives en langue seconde sont limitées.
- Les étudiants font face à des défis s’ils souhaitent étudier dans leur langue seconde, et manquent d’occasions de suivre des cours dans différentes matières enseignées dans cette langue.
- Les possibilités d’immersion à l’université s’avèrent très limitées.
- Peu d’établissements offrent aux étudiants des cours de langue seconde qui sont adaptés à leur champ d’études.
- Il y a peu d‘occasions d’échanges au Canada même.
- Dans les universités, les politiques et les exigences en langue seconde sont généralement faibles ou inexistantes.
3.1 L’accès aux possibilités d’apprentissage régulier de la langue seconde dans les universités est généralement bon
Dans l’ensemble, les étudiants canadiens ont un bon accès à ce que l’on peut appeler les programmes et les cours réguliers d’apprentissage de la langue seconde dans les universités des diverses régions du pays. Dans ce contexte, le terme « régulier » désigne des programmes et des cours conçus pour enseigner la langue seconde, y compris la linguistique, la littérature et les études culturelles relatives à cette langue.
La grande majorité des universités canadiennes – pour ainsi dire les trois quarts des établissements – proposent ce genre de programmes et de cours d’apprentissage de la langue seconde.
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La plupart donnent des cours à tous les niveaux, de débutant à avancé; et plusieurs offrent un diplôme en linguistique ou en littérature ou les deux ainsi que des programmes d’études supérieures.
Les universités offrent également aux étudiants un vaste éventail de soutiens à l’apprentissage, comme des laboratoires de langues et des centres linguistiques, du tutorat personnel ou de groupe, de l’aide à la rédaction, l’accès à des outils en ligne et à d’autres outils pédagogiques.
Les activités sociales et culturelles comprennent des clubs, des films et des émissions de télévision, des soirées culturelles et des groupes de discussion.
3.2 L’accès à des possibilités d’apprentissage intensif en langue seconde est limité
L’accès à ce qui pourrait être appelé des possibilités d’apprentissage intensif en langue seconde se révèle beaucoup plus limité pour les étudiants des universités canadiennes.
Dans le contexte du présent rapport, les possibilités d’apprentissage intensif en langue seconde se définissent comme suit :
- possibilités, pour les étudiants, d’étudier dans leur langue seconde, c’est-à-dire de s’inscrire à des cours dont certains ou la totalité sont donnés dans cette langue;
- possibilités de s’inscrire à des programmes d’immersion de niveau universitaire;
- possibilités de suivre des cours de langue seconde qui sont liés ou adaptés à une discipline universitaire précise, c’est-à-dire dans lesquels on enseigne la langue seconde en utilisant le vocabulaire et le contenu liés à cette discipline.
Chacun de ces points fait l’objet d’une discussion dans les rubriques suivantes.
3.2.1 Les étudiants qui souhaitent étudier dans leur langue seconde à l’université font face à des défis particuliers ou ont des possibilités limitées de le faire
L’étude de matières universitaires dans leur langue seconde peut constituer, pour les étudiants, une façon très efficace de développer leurs compétences dans cette langue.
Différentes possibilités s’offrent aux étudiants des universités canadiennes qui souhaitent suivre une partie ou la totalité de leurs cours dans leur langue seconde :
- Ils peuvent s’inscrire dans un établissement de l’autre langue.
- Ils peuvent étudier dans un établissement bilingue.
- Ils peuvent suivre des cours donnés dans leur langue seconde dans un établissement où la langue usuelle d’enseignement est leur première langue officielle.
Peu importe le choix qu’ils font en vue d’étudier dans leur langue seconde, les étudiants font face à des défis particuliers et ont des possibilités limitées d’y arriver.
Étudier dans un établissement de l’autre langue
Les étudiants qui connaissent déjà très bien leur langue seconde et qui souhaitent acquérir davantage de compétences en la matière peuvent s’inscrire dans un établissement de l’autre langue, à savoir un établissement dans lequel la langue d’enseignement et d’étude est leur langue seconde.
Les étudiants anglophones peuvent s’inscrire dans l’un des 14 établissements de langue française du Québec ou l’un des quatre situés hors Québec2. Les étudiants universitaires francophones, quant à eux, s’inscriront dans l’un des trois établissements de langue anglaise du Québec3 ou dans un autre établissement de langue anglaise ailleurs au Canada.
Aucune donnée n’est disponible sur la mesure dans laquelle les étudiants se prévalent de ces possibilités qui leur offriraient une immersion plus ou moins complète dans leur langue seconde. Toutefois, ce nombre semble relativement faible à l’heure actuelle.
Les représentants de certains établissements de langue française hors Québec rapportent qu’une importante partie de leurs inscriptions est attribuable à des étudiants anglophones; par exemple, près de 70 p. 100 pour le Campus Saint-Jean et juste un peu moins de 30 p. 100 pour le Collège universitaire de Saint-Boniface.
Étudier dans un établissement bilingue
Les étudiants peuvent également étudier dans leur langue seconde dans l’un des six établissements bilingues du Canada4.
On ne dispose d’aucune donnée sur le nombre d’étudiants de ces établissements qui suivent au moins quelques cours dans leur langue seconde. Toutefois, selon les responsables des universités interviewés dans le cadre de la présente étude, ce nombre est faible.
L’Université d’Ottawa
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Étudier dans la langue seconde dans un établissement de langue maternelle
Les étudiants qui souhaitent suivre au moins quelques cours dans leur langue seconde dans un établissement de langue maternelle, c’est-à-dire les étudiants anglophones qui désirent suivre des cours offerts en français dans un établissement de langue anglaise ou des étudiants francophones qui souhaitent suivre des cours donnés en anglais dans un établissement de langue française, ont très peu d’occasions de le faire.
Le French Cohort Program de l’Université Simon Fraser
- Le Bureau des affaires francophones et francophiles a été mis sur pied en 2004 à l’Université Simon Fraser. Il a pour mandat de créer et de coordonner les possibilités d’études en français au sein de l’université.
- Le programme de type « cohorte francophone » ou le Programme en administration publique et services communautaires est un programme multidisciplinaire de quatre ans enseigné majoritairement en français. Il comporte une majeure en science politique et une mineure prolongée en français (ou l’inverse).
- Le programme comprend des groupes de petite taille, un appui linguistique en dehors des heures de cours, un centre de documentation en français de même qu’un éventail d’activités socioculturelles.
- Au cours de la troisième année, les étudiants sont tenus de participer à un programme d’échanges afin d’étudier en français au Québec, en France ou en Belgique.
Seuls quelques établissements de langue anglaise du Canada affirment offrir des cours donnés en français.
La plupart de ces établissements n’offrent qu’un petit nombre de cours en français, et ceux-ci font souvent partie d’un éventail restreint de disciplines : la plupart sont dans le domaine de l’éducation ou ont trait à des sujets directement liés à l’étude des langues. Parmi les autres domaines se trouvent les arts, les lettres et les sciences humaines de même que les sciences sociales. Seuls quelques établissements font état de cours enseignés en français dans plus d’un ou deux programmes d’enseignement.
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Par ailleurs, seulement un nombre relativement petit de cours sont donnés en anglais dans les établissements francophones du Québec. Seulement la moitié (sept) de ces établissements offrent de tels cours, et ceux-ci ont tendance à faire partie d’un nombre restreint de départements, notamment ceux des affaires, de la comptabilité, des sciences et de l’ingénierie.
3.2.2 L’accès aux programmes d’immersion au niveau universitaire est très limité
Les programmes d’immersion offrent aux étudiants un programme structuré dans le cadre duquel tous les cours, ou un nombre important d’entre eux, sont donnés dans la langue seconde, en leur permettant de bénéficier d’un soutien et d’une aide propres à l’apprentissage en langue seconde.
Immersion en français à l’Université d’Ottawa
- Les étudiants suivent le tiers de leurs cours en français. Ils les choisissent parmi plus de 50 programmes de formation.
- Les étudiants en immersion assistent aux cours avec des étudiants francophones et sont accompagnés d’un professeur de langues.
- Des cours de soutien linguistique de 90 minutes sont offerts à de petits groupes et adaptés au contenu des cours.
- Les finissants obtiennent la mention « Immersion en français » sur leur diplôme de même qu’un certificat d’études en langue seconde.
- Les étudiants peuvent combiner l’immersion à un échange international ou à l’enseignement coopératif.
Campus Glendon – Campus bilingue spécialisé dans les arts libéraux
- Tous les programmes de premier cycle (à l’exception des études anglaises et hispaniques) comprennent des cours dans des disciplines où la langue d’enseignement est le français.
- Il y a des programmes bilingues de premier cycle.
- Il y a un programme complètement bilingue de maîtrise en affaires publiques et internationales (consulter l’encadré Maîtrise en affaires publiques et internationales du Campus Glendon pour plus de détails).
- Dans le cadre des cours bilingues, les étudiants doivent participer aux discussions dans les deux langues.
- Le Campus Glendon propose une option unique en matière d’apprentissage. Les étudiants peuvent suivre un cours en français ou en anglais et faire tous les devoirs et les examens dans l’autre langue.
Toutefois, au Canada, il y a beaucoup moins de programmes d’immersion au niveau universitaire qu’aux niveaux primaire et secondaire.
Seuls quelques établissements participant au sondage ont affirmé offrir des programmes d’immersion. Les données disponibles ne fournissent aucun renseignement sur l’étendue de ces programmes, par exemple sur le nombre de cours faisant partie du programme d’immersion ou sur le nombre d’étudiants inscrits.
L’immersion est très restreinte au niveau universitaire au Canada
- Les programmes d’immersion en français ne sont offerts que dans 17 établissements sur 84 (20 p. 100) : 10 établissements de langue anglaise dont un au Québec; deux établissements bilingues; cinq établissements de langue française dont trois au Québec.
- La répartition régionale des possibilités d’immersion en français est inégale, et, dans la plupart des provinces, l’immersion en français n’est offerte que dans un ou deux établissements.
- Seule l’Université Bishop’s affirme proposer l’immersion en anglais au Québec.
3.2.3 L’offre de cours de langue seconde liés à des champs particuliers d’études est limitée
Certaines universités ont commencé à offrir des cours de langue seconde adaptés à une discipline universitaire précise.
Dans le cadre de ces cours, la langue seconde est enseignée en utilisant le vocabulaire et le contenu se rapportant à une discipline universitaire précise, par exemple le français des affaires, le français juridique ou l’anglais des affaires.
Pour les étudiants, ces cours constituent un moyen intéressant et efficace d’améliorer leurs compétences en langue seconde.
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Cependant, le nombre d’établissements qui donnent ce type de cours de langue seconde demeure relativement limité, tout comme le nombre de cours offerts dans un éventail restreint de disciplines.
Le programme de certificat en français des affaires de l’Université Western Ontario
« Un programme unique et attrayant qui vous offre la possibilité d’atteindre un niveau de compétence élevé en français écrit et oral. Ce programme garantit que vous serez reconnu à titre de personne effectivement bilingue pouvant utiliser le français de manière efficace au travail et dans des situations d’affaires. Le programme peut vous aider à vous préparer à de nombreux types d’emplois […].
Le français est la langue maternelle de près du quart de la population canadienne et de 90 millions de personnes dans le monde. Les compétences en français constituent un atout précieux sur le marché international du travail d’aujourd’hui. »
- Les étudiants suivent six cours avec crédits complets, à temps partiel ou à temps plein : trois cours de langue obligatoires de base, un cours obligatoire en français des affaires et deux cours facultatifs.
- Parmi les choix de cours se trouvent les suivants : communication professionnelle en français, français des affaires intensif, français écrit des affaires (en ligne).
Brochure de l’université
3.2.4 Peu d’établissements offrent des possibilités d’échanges au Canada
Bon nombre d’universités canadiennes ont fait valoir qu’elles offraient des possibilités d’échanges aux étudiants, ou les encourageaient afin qu’ils améliorent leurs compétences en langue seconde.
Les échanges sont de courte durée (quelques jours ou une semaine) ou de longue durée (un semestre ou une année), et prennent la forme d’échanges ou de visites d’études, d’échanges ou de visites culturels, ou encore constituent des possibilités d’emploi.
Il semble toutefois que la plupart des possibilités d’échanges soient offertes par des établissements d’autres pays, et que les possibilités d’échanges au Canada soient plutôt limitées.
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En outre, peu de possibilités d’échanges font partie intégrante d’un programme ou d’un profil d’études, sauf dans quelques établissements.
Le Programme Frecker à la Memorial University
- Ce programme d’immersion d’un semestre (trois mois), qui se déroule à l’automne et durant l’hiver, donne aux étudiants la chance de se rendre à Saint-Pierre-et-Miquelon.
- Les étudiants suivent un programme universitaire complet de cinq cours (15 heures crédits) en français et habitent dans une famille francophone.
- Les autres activités comprennent des ateliers de théâtre et de musique, des activités culturelles ayant lieu au centre communautaire, différentes excursions et des activités physiques et récréatives.
- Les compétences langagières des étudiants sont évaluées avant et après leur participation au programme.
- Les étudiants reçoivent des bourses financées par les gouvernements fédéral et provinciaux.
3.2.5 Les politiques et les exigences en langue seconde sont faibles ou inexistantes
La plupart des universités ne disposent pas d’une politique officielle qui reconnaît et promeut la valeur et l’importance de l’apprentissage en langue seconde, pas plus qu’elles n’établissent d’exigences en la matière.
La majorité des politiques ou des exigences citées portent sur les conditions préalables d’un programme de français langue seconde ou d’anglais langue seconde. Certains établissements exigent que les étudiants suivent quelques cours de français langue seconde ou d’anglais langue seconde pour terminer leur programme avec succès.
Les exigences existantes en matière de langue seconde sont généralement minimales (quelques cours) et s’appliquent à un petit nombre de disciplines universitaires. Elles ne font souvent référence qu’à « une langue autre que l’anglais [autre que le français au Québec] ».
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Notes
2 Campus Saint-Jean à l’University of Alberta, Collège universitaire de Saint-Boniface, Université Sainte-Anne et Université de Moncton.
3 Université McGill, Université Concordia et Université Bishop’s.
4 Collège dominicain de philosophie et de théologie / Dominican College of Philosophy and Theology; Université Laurentienne / Laurentian University; Collège militaire royal du Canada / Royal Military College of Canada; Université d’Ottawa / University of Ottawa; Université de Sudbury / University of Sudbury; Campus Glendon (Université York) / Glendon Campus (York University)
5 Certains établissements de langue anglaise ont des campus qui offrent des cours en français (tel que le Campus Glendon ou le Campus Saint-Jean), mais, dans le cadre de cette étude, ces derniers sont traités séparément.