ARCHIVÉE - Vérification du service au public dans les comptoirs postaux bilingues de la Société canadienne des postes (mai 2004)

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Table des matières

Faits saillants

Introduction

Postes Canada est assujettie à la Loi sur les langues officielles

Objet de la vérification

Observations et recommandations

Les langues officielles à Postes Canada

  • La politique de Postes Canada sur les langues officielles énonce les exigences du service au public
  • Le groupe des Langues officielles de la Société facilite la conformité
  • Les Opérations régionales sont responsables de la langue de service dans les comptoirs postaux
  • La haute direction est informée de la conformité avec la politique

Communication des exigences en matière de langue de service

  • Postes Canada informe son personnel des exigences
  • La convention de concession énonce clairement les exigences

Service offert dans les comptoirs postaux bilingues

  • La plupart des comptoirs présentaient de l’affichage et de la documentation bilingues
  • Peu de comptoirs faisaient une offre active verbale de service
  • Un comptoir bilingue sur quatre n’offrait pas un service satisfaisant dans la langue de la minorité
  • Il faut renforcer la capacité d’offrir des services bilingues dans les comptoirs de la Société
  • Il faut renforcer la capacité des comptoirs exploités par un détaillant d’offrir des services bilingues
  • Liste des comptoirs bilingues mise à jour en réponse aux changements nécessités par le Recensement de 2001
  • Postes Canada s’est engagée à obtenir une plus grande participation des associations de la minorité linguistique
  • Les centres d’accès satellites de Service Canada dans les comptoirs offraient des services bilingues

Gestion du niveau de service

  • Les systèmes et les procédures sont en place pour surveiller la conformité
  • Vérification interne des comptoirs bilingues exécutée en 2002
  • La liste de vérification de l’évaluation du rendement des ventes permet de recueillir des données sur les comptoirs bilingues
  • Le Programme du client mystère sert à évaluer le service dans les comptoirs bilingues
  • Les résultats de la surveillance sont utilisés pour améliorer la langue de service
  • Les questions relatives à la langue de service ne sont pas un élément du processus d’évaluation annuel des gestionnaires

Conclusion

Liste des recommandations et plan d’action de Postes Canada

Notre réponse au plan d’action de Postes Canada

Annexe A : À propos de la vérification


Faits Saillants

1.1 À titre de société d’État, la Société canadienne des postes est tenue de respecter la Loi sur les langues officielles et le Règlement sur les langues officielles (communications avec le public et prestation des services). Postes Canada a approximativement 7 000 comptoirs postaux qui offrent des services directement au public. En vertu de la Loi et du Règlement, près de 800 de ces comptoirs sont désignés bilingues.

Objectif et méthodologie de la vérification

1.2 Plusieurs facteurs nous ont incités à entreprendre cette vérification. Entre autres, le fait que Postes Canada gère des comptoirs postaux bilingues d’un bout à l’autre du Canada, que plusieurs de ces comptoirs sont exploités par des tiers au nom de Postes Canada et que nous recevons chaque année des plaintes de la part des clients de ces comptoirs bilingues qui ont du mal à obtenir des services dans la langue de leur choix. Bien que le nombre total de plaintes ait diminué, leur nature répétitive nous a portés à croire qu’un examen exhaustif pourrait donner lieu à des recommandations susceptibles d’améliorer la prestation des services à Postes Canada dans les comptoirs postaux bilingues et que Postes Canada doit élaborer des mesures innovatrices pour traiter les questions relatives à la langue de service. Par conséquent, notre vérification a examiné dans quelle mesure Postes Canada assure la prestation de services convenables au public dans la langue de son choix dans les comptoirs postaux bilingues. Plus précisément, nous avons examiné l’engagement des cadres supérieurs à fournir des services dans les deux langues officielles, nous avons étudié les systèmes et les procédures en place pour favoriser et surveiller les services, et nous avons évalué les services offerts dans les comptoirs postaux bilingues.

Observations et conclusions

Langues officielles à Postes Canada

1.3 Notre vérification a révélé que les cadres supérieurs de Postes Canada s’engagent à offrir des services dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux bilingues. Postes Canada possède une politique en matière de langues officielles qui comprend une section sur les communications avec le public et la prestation des services. Un groupe responsable des langues officielles veille à la conformité et chacun des sept bureaux régionaux a un coordonnateur des langues officielles. Les Opérations régionales assument la responsabilité d’appliquer les exigences en matière de langues officielles dans les comptoirs postaux. La haute direction est informée du respect de la politique, quoique les résultats de notre vérification illustrent qu’elle doit être plus proactive pour assurer la prestation des services dans les deux langues officielles dans les comptoirs bilingues.

Communication des exigences en matière de langue de service

1.4 Postes Canada communique les exigences en matière de langue de service à son personnel responsable des comptoirs de la Société et à ses partenaires qui exploitent des comptoirs de détaillant. Cependant, cela n’a pas toujours donné lieu à la prestation entière de services bilingues. Postes Canada doit envisager d’autres moyens de transmettre l’importance des exigences en matière de langue de service aux responsables des comptoirs postaux bilingues.

Service offert dans les comptoirs postaux bilingues

1.5 Notre examen de 64 comptoirs postaux bilingues dans l’ensemble du pays a produit des résultats variables. Nous avons noté que, dans la plupart des cas, les comptoirs de la Société offraient un meilleur rendement que les comptoirs exploités par un détaillant.

1.6 Bien que la majorité des affiches et des documents soient offerts dans les deux langues officielles, seulement 38 p. 100 des comptoirs de la Société et 54 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant avaient des pictogrammes des langues officielles aux comptoirs, ou près des comptoirs pour informer le public que les services étaient offerts dans les deux langues officielles. Dans l’ensemble, seulement 10 p. 100 des comptoirs de la Société et des comptoirs exploités par un détaillant faisaient une offre active verbale de service en personne dans les deux langues officielles. Même si les résultats étaient meilleurs en ce qui a trait à l’offre active verbale au téléphone, 70 p. 100 des comptoirs de la Société et 35 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant accueillant la clientèle dans les deux langues officielles, la situation est loin d’être satisfaisante.

1.7 Nous avons constaté que 24 p. 100 des comptoirs bilingues vérifiés, ou un sur quatre, ne pouvaient pas fournir un service satisfaisant en personne dans la langue de la minorité. Cette proportion était moins élevée dans les comptoirs de la Société que dans les comptoirs exploités par un détaillant : 19 p. 100 des comptoirs de la Société étaient incapables d’offrir le service par opposition à 31 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant. La même observation s’applique aux services téléphoniques – 19 p. 100 dans l’ensemble, ou 12 p. 100 des comptoirs de la Société et 30 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant.

1.8 Postes Canada doit renforcer sa capacité d’offrir les services dans les deux langues officielles dans les comptoirs bilingues de la Société. Postes Canada a un système en place pour rendre compte de la capacité bilingue de son personnel dans les comptoirs bilingues – le nombre d’employés bilingues affectés à chaque comptoir. C’est une première étape nécessaire pour assurer que des personnes bilingues sont toujours disponibles. Nous avons également observé que Postes Canada exige de son personnel au comptoir un niveau de compétence A dans sa langue seconde, soit le niveau le moins élevé de Postes Canada. Étant donné que Postes Canada n’exige pas que ses employés subissent de nouveau un test linguistique, tout affaiblissement de leur compétence crée à notre avis une incapacité d’offrir un service satisfaisant à la clientèle dans la langue de la minorité.

1.9 Le libellé de la clause et des normes linguistiques de la convention de concession est clair et sans équivoque. Cependant, les comptoirs exploités par un détaillant sont moins susceptibles que les comptoirs de la Société de fournir des services convenables dans la langue de la minorité. Les comptoirs exploités par un détaillant ont besoin de plus d’aide de Postes Canada pour offrir des services satisfaisants dans les deux langues officielles. Postes Canada doit revoir son interaction avec les comptoirs designés bilingues exploités par un détaillant pour assurer la prestation des services dans les deux langues officielles.

1.10 Postes Canada est en train de parachever la mise à jour de la liste des comptoirs postaux bilingues rendue nécessaire par les résultats du Recensement de 2001. Au moment où Postes Canada devait décider quels comptoirs postaux allaient offrir des services bilingues, il n’existait pas de processus formel pour consulter les collectivités de la minorité linguistique. Compte tenu des derniers changements, Postes Canada est à établir un processus plus formel pour consulter les associations de la minorité linguistique. Nous sommes encouragés par ce développement.

1.11 Postes Canada exploite un réseau de centres d’accès satellites de Service Canada partout au pays dans le réseau de Service Canada. Neuf des comptoirs que nous avons vérifiés avaient des centres satellites. Nous avons observé, exception faite d’un cas, que les documents étaient offerts dans les deux langues officielles, quoique nous ayons parfois eu de la difficulté à être servis dans la langue officielle de la minorité lorsque nous avons demandé de l’aide.

Gérer le niveau de service

1.12 Postes Canada a un certain nombre de mécanismes en place pour mesurer et surveiller la conformité avec les exigences en matière de langue de service dans les comptoirs désignés bilingues. Bien que ces mécanismes soient nouveaux et doivent être renforcés, ils constituent un cadre convenable pour surveiller la conformité avec les exigences. Postes Canada doit s’assurer de prendre des mesures formelles plutôt qu’informelles pour corriger les lacunes qui ont été décelées.

1.13 L’outil utilisé par la Société pour évaluer le rendement annuel de ses gestionnaires ne contient pas de section qui traite explicitement des langues officielles, ni de la responsabilité de la langue de service dans les comptoirs bilingues. Pour que le service bilingue devienne une grande priorité, nous sommes d’avis qu’il faudrait évaluer le rendement des gestionnaires responsables des comptoirs bilingues en fonction de la disponibilité des services dans les deux langues officielles.

Recommandations

1.14 Nous avons formulé quatorze recommandations à Postes Canada dans le but d’améliorer son service dans les comptoirs postaux bilingues. Ces recommandations visent la communication des exigences de la langue de service; la capacité bilingue dans les comptoirs de la Société et dans les comptoirs exploités par un détaillant; la consultation formelle avec les associations de la minorité linguistique; la surveillance des comptoirs bilingues; la responsabilité des gestionnaires de Postes Canada. Les cadres supérieurs de Postes Canada doivent faire preuve de leadership et prendre les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes récurrents.

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Introduction

1.15 L’histoire de Postes Canada est étroitement liée à l’histoire et à l’évolution du Canada. L’un des premiers ministères constitués par le gouvernement fédéral après la Confédération a été celui des Postes, qui a pris en charge le service postal en 1868. Postes Canada constitue une présence dans pratiquement toutes les collectivités du Canada. La plupart des Canadiens et des Canadiennes ont recours à son service à des fins personnelles, sociales et commerciales.

1.16 Postes Canada a cessé d’être un ministère du gouvernement fédéral pour devenir une société d’État en 1981, à l’adoption de la Loi sur la Société canadienne des postes. Cette loi lui conférait le mandat d’exploiter le service postal du Canada de façon autonome en offrant une norme de service qui tient compte des besoins des Canadiens et des Canadiennes (la pièce 1 décrit les objectifs de la Société en vertu de la Loi). Postes Canada est un des employeurs les plus importants au pays, comptant à son emploi 55 000 personnes. La Société a réalisé des recettes consolidées de 6,154 millions de dollars en 2002, avec un bénéfice net de 71 millions de dollars.

Pièce 1 : Objectifs de la Société canadienne des postes

Les objectifs de la Société sont les suivants :

  • créer et exploiter un service postal comportant le relevage, la transmission et la distribution de messages, de renseignements, de fonds ou de marchandises, dans le régime intérieur et dans le régime international;
  • assurer les prestations, ainsi que la réalisation et la fourniture des produits qu'elle estime utiles à son exploitation;
  • assurer, à l'intention ou pour le compte des administrations fédérales, provinciales, régionales ou municipales ou des établissements qui en relèvent, ou, d'une façon générale, à l'intention de quiconque, les prestations dont elle s'estime capable sans inconvénient pour la réalisation des autres objectifs de sa mission.

Source : Loi sur la Société canadienne des postes, 1985

1.17 La Société est dirigée par un président-directeur général, nommé par le gouverneur en conseil. Le Comité exécutif de la haute direction est le principal organe-conseil en ce qui a trait à la gestion quotidienne de l’entreprise et est composé des cadres supérieurs responsables des fonctions clés de Postes Canada. Il sert de forum où les cadres supérieurs peuvent examiner les questions qui touchent la Société.

1.18 La Société canadienne des postes a son siège social à Ottawa. Elle a en outre des bureaux régionaux à Halifax, à Montréal, à Toronto, à London, à Winnipeg et à Vancouver. Chaque bureau régional a un directeur général, Opérations, qui relève du vice-président, Opérations régionales, à Ottawa. Postes Canada a environ 7 000 comptoirs postaux, y compris environ 2 700 comptoirs de détaillant (ou franchises) exploités par le secteur privé au nom de la Société.

1.19 Postes Canada indique que l’exploitation des comptoirs de détaillant par le secteur privé comporte divers avantages. Les comptoirs exploités par un détaillant ont des coûts moins élevés puisqu’ils offrent seulement des services au comptoir (c.-à-d. des services à la clientèle). Ils sont plus accessibles au public que les comptoirs de la Société, parce qu’ils sont souvent situés dans des entreprises comme des pharmacies et des dépanneurs qui ont des heures d’ouverture prolongées. Par contre, la Société exerce un contrôle moins direct sur l’exploitation des comptoirs de détaillant, ce qui constitue un inconvénient majeur.

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Postes Canada est assujettie à la Loi sur les langues officielles

1.20 La Loi sur les langues officielles du Canada a pour objet d’assurer le respect du français et de l’anglais à titre de langues officielles du Canada, leur égalité de statut et l’égalité de droits et privilèges quant à leur usage dans toutes les institutions fédérales. La Loi garantit notamment les services en français et en anglais là où la demande le justifie, conformément au Règlement sur les langues officielles (communications avec le public et prestation des services). La Loi s’applique à toutes les institutions fédérales, y compris les sociétés d’État comme Postes Canada. Postes Canada a la responsabilité de prendre les mesures nécessaires pour remplir ses obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles et du règlement y afférent ainsi que pour appliquer les politiques dans le contexte de son propre mandat.

1.21 En vertu de la Loi et du Règlement, Postes Canada a des comptoirs postaux désignés bilingues d’un bout à l’autre du pays. Près de 800 comptoirs sont désignés bilingues en vertu du Règlement sur les langues officielles. De ce nombre, près de 300 sont des comptoirs exploités par un détaillant qui demeurent néanmoins assujettis à la Loi sur les langues officielles (voir la pièce 2).

Pièce 2 : Services fournis par des tiers

Il incombe aux institutions fédérales de veiller à ce que, tant au Canada qu’à l’étranger, les services offerts au public par des tiers pour leur compte le soient, et à ce qu’il puisse communiquer avec ceux-ci, dans l’une ou l’autre des langues officielles dans le cas où, offrant elles-mêmes les services, elles seraient tenues, au titre de la présente partie [IV], à une telle obligation.

Source : Article 25, Loi sur les langues officielles, 1988

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Objet de la vérification

1.22 La présente vérification poursuit les efforts faits par la commissaire pour assurer que les institutions fédérales offrent les services dans les deux langues officielles où cela est requis. Bien que la Société canadienne des postes ait beaucoup de responsabilités en vertu de la Loi, la présente vérification portait sur les responsabilités de la Société en matière de communications avec le public et de prestation des services. Plus particulièrement, notre vérification a examiné le service au public dans les comptoirs postaux parce que cela représente le contact le plus fréquent de Postes Canada avec le public et un service que presque tous les Canadiens utilisent.

1.23 Par conséquent, la vérification visait globalement à déterminer dans quelle mesure la Société canadienne des postes assure dans les comptoirs postaux bilingues la prestation de services convenables aux clients dans la langue officielle de leur choix. Les objectifs de la vérification consistaient à déterminer si :

  • la haute direction de la Société canadienne des postes s’engage à offrir des services au public dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux désignés;
  • la Société canadienne des postes a mis en place les systèmes et les procédures qui conviennent pour assurer que ses comptoirs postaux désignés (comptoirs de la Société et comptoirs exploités par un détaillant) offrent des services dans les deux langues officielles;
  • les comptoirs postaux individuels désignés bilingues offrent des services convenables dans les deux langues officielles;
  • la Société canadienne des postes surveille le rendement des comptoirs postaux en matière de prestation des services dans les deux langues officielles et présente un rapport officiel sur les résultats de cette surveillance.

Dans notre vérification, nous avons également examiné les services offerts dans 64 comptoirs individuels de la Société et comptoirs de détaillant dans diverses régions du Canada. Plus de détails sur les objectifs, l’étendue et l’approche de la vérification sont présentés dans la section À propos de la vérification à la fin du présent rapport.

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Observations et recommandations

Les langues officielles à Postes Canada

La politique de Postes Canada sur les langues officielles énonce les exigences du service au public

1.24 Postes Canada possède une politique sur les langues officielles, approuvée par le président-directeur général et la présidente du Conseil d’administration. La politique énonce les exigences relatives à la langue de travail, à la participation équitable, aux plaintes, aux communications avec le public et à la prestation des services. Nous avons constaté que les dispositions en matière de langue de service de la politique de Postes Canada sur les langues officielles sont conformes à la Loi sur les langues officielles.

1.25 La section de la politique de la Société qui traite des communications avec le public et de la prestation des services stipule que le public a le droit de communiquer et de recevoir les services offerts dans l’une ou l’autre des langues officielles dans la région de la capitale nationale ou dans les bureaux ou les installations où la langue fait l’objet d’une demande importante, ou partout où c’est nécessaire en raison de la nature du bureau. Elle ajoute que les services fournis par les tiers au nom de la Société doivent être offerts sur la même base que si c’était la Société qui les fournissait. Les comptoirs postaux de la Société et les comptoirs exploités par un détaillant désignés pour offrir un service bilingue doivent clairement indiquer, verbalement et visuellement, leur empressement à le faire. Selon nous, cette section est conforme à l’article 25 de la Loi.

1.26 Nous avons noté que, quoique la politique de la Société fasse mention de la nécessité d’assurer l’application de la politique, le document ne détermine pas les divers mécanismes de surveillance de la Société ni la fréquence de leur application. Il est important que Postes Canada énonce clairement dans sa politique ses mécanismes de surveillance ainsi que la fréquence et la nature de leur application, afin de raffermir son engagement à servir le public dans les deux langues officielles et de rappeler à son personnel affecté au service du public l’importance d’offrir des services aux clients dans la langue de leur choix.

1.27 Recommandation 1. Postes Canada doit faire en sorte que sa politique sur les langues officielles inclue explicitement une section sur les mécanismes de surveillance et les responsabilités afin d’accorder une importance accrue au service au public dans les deux langues officielles.

Le groupe des Langues officielles de la Société facilite la conformité

1.28 Postes Canada a un groupe des Langues officielles, dirigé par un coordonnateur national, qui relève de la vice-présidente, Ressources humaines. Le groupe est responsable d’élaborer, de mettre en œuvre et de réviser les politiques, les programmes et les pratiques en matière de langues officielles; d’en promouvoir la compréhension générale auprès du personnel de la Société; de formuler des buts et des stratégies pour la Société; d’examiner et de régler les plaintes; de traiter avec les organismes connexes du gouvernement fédéral; de préparer des rapports annuels, des rapports d’étape et des plans d’action.

1.29 Il y a également un coordonnateur régional des langues officielles dans chacun des sept bureaux régionaux de Postes Canada. Ces coordonnateurs doivent travailler à améliorer le profil des langues officielles dans les régions, donner des conseils, aider à résoudre les problèmes de dotation qui ont trait à la langue, répondre aux plaintes relatives à la langue de service et élaborer des rapports mensuels sur les questions relatives aux langues officielles à l’intention du coordonnateur national. Ils participent également à la préparation des rapports annuels de la Société sur les langues officielles. Les coordonnateurs régionaux ne relèvent pas du coordonnateur national, mais du responsable des ressources humaines dans leur région. Les responsabilités en matière de langues officielles forment seulement une partie de leur gamme de tâches. Plusieurs autres responsabilités leur incombent en matière de ressources humaines, outre, dans certains cas, la responsabilité de couvrir de vastes régions du pays. Nous avons observé que cette situation ne facilite pas la promotion de l’utilisation des langues officielles et que les activités des coordonnateurs régionaux en ce sens sont plus réactives que proactives.

1.30 Recommandation 2. Postes Canada doit procéder à un examen formel afin de déterminer si des ressources bilingues suffisantes sont en place dans ses bureaux régionaux pour promouvoir de façon active les objectifs en matière de langues officielles.

Les Opérations régionales sont responsables de la langue de service dans les comptoirs postaux

1.31 La politique énonce que la responsabilité de l’application et de l’exécution adéquates des exigences en matière de langue de service dans les comptoirs désignés bilingues appartient aux Opérations régionales (siège social). Cette responsabilité est déléguée aux directeurs généraux des Opérations régionales de chacune des sept régions, qui veillent à leur tour à ce que les normes soient appliquées dans leurs comptoirs bilingues respectifs.

1.32 Postes Canada a mis en œuvre des mécanismes, comme la liste de vérification du rendement des ventes, qui implique que la Société surveille les comptoirs postaux, y compris les comptoirs désignés bilingues. Ces mécanismes sont examinés en détail dans les paragraphes 1.90 à 1.102.

La haute direction est informée de la conformité avec la politique

1.33 Nous avons constaté que les cadres supérieurs de Postes Canada examinent les rapports clés sur les langues officielles et les présentations aux réunions du Comité exécutif de la haute direction et sont, de ce fait, informés des questions relatives à la conformité avec la politique. Le président-directeur général passe en revue et approuve tous les ans le rapport annuel au Conseil du Trésor sur les parties IV, V et VI de la Loi sur les langues officielles, ainsi que le rapport annuel à Patrimoine canadien sur la partie VII de la même Loi. Le rapport au Conseil du Trésor souligne les questions relatives aux langues officielles, y compris la langue de service, et les diverses mesures prises pour améliorer la conformité avec la Loi.

1.34 En outre, les résultats des principaux rapports internes concernant les comptoirs postaux bilingues, comme la vérification interne en 2002 de la langue de service dans les comptoirs bilingues, sont présentés au Comité exécutif de la haute direction de la Société pour commentaires et approbation. Au cours des réunions du Comité, les cadres supérieurs prennent connaissance des mesures correctives qui sont prises en réponse à ces rapports. D’autres processus de surveillance, tels que le Programme du client mystère et la liste de vérification de l’évaluation du rendement des ventes, fournissent aussi des résultats à la haute direction.

1.35 Finalement, le gestionnaire du groupe des Langues officielles fait régulièrement rapport sur les langues officielles à la vice-présidente, Ressources humaines, qui fait partie du Comité exécutif de la haute direction de la Société. Par exemple, le gestionnaire compile les rapports mensuels sur les plaintes relatives aux langues officielles, contribuant ainsi à assurer que les cadres supérieurs sont rapidement au courant de tous les problèmes qui peuvent survenir à cet égard. Toutefois, compte tenu des résultats de notre vérification qui illustrent le problème à obtenir du service dans les deux langues officielles (voir les paragraphes 1.45 à 1.59), les cadres supérieurs doivent faire preuve de leadership et prendre des mesures correctives.

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Communication des exigences en matière de langue de service

1.36 Nous avons constaté que Postes Canada communique les exigences en matière de langue de service au personnel responsable des comptoirs de la Société et aux comptoirs exploités par un détaillant. Cette communication ne donne toutefois pas nécessairement lieu à la prestation entière de services bilingues dans les comptoirs désignés.

Postes Canada informe son personnel des exigences

1.37 Postes Canada utilise plusieurs mécanismes pour informer les gestionnaires et le personnel des exigences en matière de langue de service, ou pour les leur rappeler. En 2001, la Société a distribué à tous les comptoirs bilingues une brochure intitulée Le service commence par vous pour leur apprendre comment informer la clientèle qu’elle peut recevoir les services dans l’une ou l’autre des langues officielles. En 2002 et à nouveau en 2003, un rappel a été envoyé à tous les comptoirs désignés bilingues.

1.38 La Société sensibilise également ses nouveaux employés aux exigences en matière de langue de service. Cela consiste, notamment, à distribuer des brochures sur les langues officielles aux personnes qui serviront le public, à placer du matériel sur le site intranet de la Société et à évaluer les compétences linguistiques des employés en fonction des postes bilingues qu’ils postulent. Finalement, parmi les nouveaux mécanismes de surveillance de la Société, les exigences relatives aux langues officielles dans le service au public font partie du processus d’examen des comptoirs postaux bilingues, renforçant ainsi l’importance de cette question auprès du personnel et des gestionnaires de la Société.

La convention de concession énonce clairement les exigences

1.39 La convention de concession énonce les diverses obligations de la Société et du détaillant. Elle comporte une clause linguistique qui stipule que, si la Société détermine que le comptoir doit fournir des services bilingues, l’entrepreneur doit s’exécuter selon les normes de Postes Canada. Nous avons observé que le libellé de la clause et des normes linguistiques est clair et sans équivoque. La pièce 3 présente la disposition relative à la langue et les normes connexes de la convention de concession.

Pièce 3 - Disposition relative à la langue dans la convention de concession et normes connexes

Disposition relative à la langue

Suivant la réception d’un avis écrit de la Société à cet effet, offrir les services aux clients du point de vente dans les deux langues officielles du Canada lorsque, de l’avis de la Société, des services bilingues sont requis, et le faire conformément aux normes désignées en tout temps par la Société.

Normes

À titre de détaillant exploitant un comptoir désigné bilingue et en vertu de la convention de concession, vous êtes tenu de suivre la politique de la Société canadienne des postes sur les langues officielles. Les modalités énoncées ci-après s’appliquent donc à votre comptoir :

Service

  1. Le comptoir postal doit être doté de personnel bilingue et compétent afin que la clientèle soit servie rapidement dans la langue de son choix tout au long des heures d’ouverture. Cette règle s’applique non seulement à la prestation des services au comptoir, mais également aux demandes de renseignements téléphoniques.
  2. La clientèle ne devrait pas avoir à demander à être servie dans la langue officielle de son choix. Les services bilingues doivent être disponibles en tout temps.
  3. Le comptoir postal doit offrir ses services dans les deux langues officielles. L’enseigne indiquant que le service est offert dans les deux langues doit être exposée en tout temps et l’accueil doit être bilingue.

Affichage intérieur et extérieur

  1. Les panneaux ayant trait aux produits et services postaux (affiches, avis, bannières, etc.) doivent donner égale importance aux deux langues officielles.

Publicité

  1. Toute publicité doit paraître dans les deux langues officielles. Lorsqu’une annonce paraît dans un journal publié dans la langue de la majorité, une annonce équivalente doit paraître dans un journal publié dans la langue de la minorité. Par ailleurs, si, dans un secteur donné, la minorité linguistique n’a pas de journal, mais qu’elle tient à recevoir le service dans sa langue, l’annonce publiée dans le journal de la majorité doit être bilingue.

Matériel imprimé

  1. Les affiches, brochures, dépliants, circulaires, avis ou autre matériel imprimé ayant trait aux produits et services postaux doivent être exposés ou distribués dans les deux langues officielles.

Formulaires

  1. Les formulaires relatifs aux produits et services postaux, qu’ils soient produits à des fins d’utilisation ou d’information, doivent être soit offerts en version bilingue, soit mis à la disposition du public dans les deux langues officielles.

Matériel d’autres institutions fédérales

  1. Le matériel provenant d’autres institutions fédérales doit être présenté ou distribué dans les deux langues officielles, et les deux versions doivent être également mises en valeur.

Source : Société canadienne des postes – convention de concession et normes

1.40 Un comptoir exploité par un détaillant peut être désigné bilingue à la signature d’une entente initiale de cinq ans, ou il peut être désigné bilingue au cours de la période suivant la signature de l’entente. Si un comptoir exploité par un détaillant est désigné bilingue, l’entrepreneur a la responsabilité de recruter et de retenir les employés qui peuvent fournir des services dans les deux langues officielles durant toutes les heures d’ouverture. Les comptoirs exploités par un détaillant reçoivent les mêmes rappels que le personnel de la Société : brochures, bulletins et autre documentation. En outre, les gestionnaires de Postes Canada responsables de la liaison avec les comptoirs exploités par un détaillant sont une source d’information sur les questions liées à la langue de service.

1.41 Toutefois, comme l’indiquent les paragraphes 1.45 à 1.59, même la communication régulière des exigences en matière de langue de service ne donne pas toujours lieu à la pleine prestation de services bilingues dans les comptoirs de la Société, et encore moins dans les comptoirs exploités par un détaillant. Postes Canada doit examiner comment mieux communiquer ces exigences aux responsables des comptoirs de la Société et des comptoirs exploités par un détaillant. La Société doit également élaborer d’autres mécanismes pour assurer la conformité avec ces exigences.

1.42 Recommandation 3. Postes Canada doit évaluer officiellement ses mécanismes de communication afin de déterminer d’autres moyens de communiquer aux responsables des comptoirs de la Société et des comptoirs exploités par un détaillant l’importance des exigences en matière de langue de service.

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Service offert dans les comptoirs postaux bilingues

1.43 Notre examen incluait des visites dans 64 comptoirs bilingues de six provinces d’un bout à l’autre du Canada. Même s’il y a sensiblement plus de comptoirs bilingues appartenant à la Société que de comptoirs bilingues exploités par un détaillant, nous avons choisi un nombre plus comparable de chacun parce que la commissaire a reçu dans le passé plus de plaintes concernant les comptoirs exploités par un détaillant. Nous présentons les résultats globaux et les résultats de ces deux groupes séparément. Notre examen de chaque comptoir consistait à vérifier l’affichage extérieur, intérieur et temporaire (comme « de retour dans cinq minutes » et « hors service »), ainsi que le matériel écrit (documents de Postes Canada et d’autres organismes du gouvernement fédéral). Notre examen vérifiait également si les services étaient offerts dans les deux langues et s’ils étaient offerts dans la langue de la minorité (l’anglais dans les Cantons de l’Est au Québec et le français ailleurs). Dans le cas des comptoirs avec des centres d’accès satellites de Service Canada, nous avons aussi examiné si la documentation et les services étaient offerts dans les deux langues officielles. La pièce 4 présente des détails additionnels sur le nombre de comptoirs vérifiés et la section À propos de la vérification à la fin du rapport fournit de l’information sur le travail exécuté.

Pièce 4 – Comptoirs postaux vérifiés

Province

Comptoirs
de la Société

Comptoirs exploités
par un détaillant

Total

Nouvelle-Écosse

2

4

6

Nouveau-Brunswick

4

6

10

Québec – Cantons de l’Est

10

1

11

Ontario – région du grand Toronto

2

4

6

Ontario – régions de Sudbury et de North Bay

6

5

11

Saskatchewan

7

3

10

Alberta

7

3

10

Total

38

26

64

1.44 Nous nous attendions à ce que les comptoirs postaux bilingues offrent les services (en personne, au téléphone, dans l'affichage, au moyen de documents de Postes Canada et d’autres organismes du gouvernement fédéral) dans les deux langues officielles. Dans l’ensemble, les résultats étaient variables. Bien que l'affichage et la documentation soient en grande partie offertes dans les deux langues officielles, moins de la moitié des comptoirs postaux présentaient des pictogrammes dans les deux langues officielles au comptoir, ou près de celui-ci, pour montrer à la clientèle que les services étaient offerts dans les deux langues officielles. Seulement 10 p. 100 des comptoirs faisaient une offre active verbale de service en personne et seulement un peu plus de la moitié le faisaient au téléphone. Un comptoir sur quatre était incapable d’offrir un service satisfaisant dans la langue de la minorité en personne et un comptoir sur cinq était incapable d’offrir un service satisfaisant au téléphone.

La plupart des comptoirs présentaient de l’affichage et de la documentation bilingues

1.45 Toutes les régions présentaient l'affichage extérieur et intérieur requis. En général, le niveau de conformité avec les exigences atteint par les comptoirs de la Société était plus élevé que celui des comptoirs exploités par un détaillant. La différence était plus notable dans l'affichage temporaire, où 58 p. 100 des comptoirs de la Société présentaient tout l'affichage dans les deux langues officielles comparativement à 29 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant. Il y avait aussi une certaine variation entre les régions en ce qui a trait à la documentation du gouvernement fédéral : 67 p. 100 des comptoirs de la région du grand Toronto présentaient la documentation du gouvernement fédéral dans les deux langues officielles comparativement à 100 p. 100 dans plusieurs autres régions. Nos conclusions détaillées sont résumées à la pièce 5.

Pièce 5 – Pourcentage des comptoirs postaux qui présentent l'affichage et
toute la documentation disponible dans les deux langues officielles
Province Comptoires
vérifiés
Affichage
extérieur
Affichage
intérieur
Affichage
temporaire
Documenta-
tion de
Postes
Canada
Documenta-
tation du
gouverne-
ment
fédéral
Nouvelle-Écosse :            
Total 6 100 % 67 % 0 %

100 %

S.O.

Comptoirs
de la Société
2 100 % 100 % S.O. 100 % S.O.
Comptoirs exploités par
un détaillant
4 100 % 50 % 0 % 100 % S.O.

Nouveau-Brunswick :

           
Total 10 90 % 90 % 67 % 100 % 100 %
Comptoirs
de la Société
4 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
6 83 % 83 % 60 % 100 % 100 %

Québec – Cantons de l’Est :

           
Total 11 100 % 91 % 55 % 100 % 91 %
Comptoirs
de la Société
10 100 % 90 % 60 % 100 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
1 100 % 100 % 0 % 100 % 0 %
Ontario – région du grand Toronto :            
Total 6 100 % 83 % 50 % 100 % 67 %
Comptoirs
de la Société
2 100 % 100 % 50 % 100 % 50 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
4 100 % 75 % 50 % 100 % 75 %
Ontario – régions de Sudbury et de North Bay :            
Total 11 100 % 100 % 0 % 100 % 100 %
Comptoirs
de la Société
6 100 % 100 % S.O. 100 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
5 100 % 100 % 0 % 100 % 100 %
Saskatchewan :            
Total 10 100 % 100 % 40 % 100 % 100 %
Comptoirs
de la Société
7 100 % 100 % 50 % 100 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
3 100 % 100 % 0 % 100 % 100 %
Alberta :            
Total 10 100 % 90 % 33 % 100 % 100 %
Comptoirs
de la Société
7 100 % 86 % 50 % 100 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
3 100 % 100 % 0 % 100 % 100 %
Total
64
98 %
(62 sur 63) (1)
91 %
(58 sur 64)
44 %
(16 sur 36) (2)
100 %
(62 sur 62) (3)
93 %
(42 sur 45) (4)
Comptoirs
de la Société
28 100 %
(38 sur 38)
95 %
(36 sur 38)
58 %
(11 sur 19)
100 %
(37 sur 37)
97 %
(28 sur 29)
Comptoirs exploités par
un détaillant
36 96 %
(24 sur 25)
85 %
(22 sur 26)
29 %
(5 sur 17)
100 %
(25 sur 25)
88 %
(14 sur 16)
(1) Le total est inférieur à 64 parce que 1 comptoir exploité par un détaillant en Nouvelle-Écosse n’avait aucun affichage extérieur pouvant être évalué par le vérificateur.

(2) Le total est inférieur à 64 parce que 2 comptoirs de la Société et 2 comptoirs exploités par un détaillant en Nouvelle-Écosse, 3 comptoirs de la Société et 1 comptoir exploité par un détaillant au Nouveau-Brunswick, 6 comptoirs de la Société et 2 comptoirs exploités par un détaillant dans les régions de Sudbury et de North Bay, 3 comptoirs de la Société et 2 comptoirs exploités par un détaillant en Saskatchewan, ainsi que 5 comptoirs de la Société et 2 comptoirs exploités par un détaillant en Alberta, n’avaient aucun affichage temporaire pouvant être évalué par les vérificateurs.

(3) Le total est inférieur à 64 parce que 1 comptoir exploité par un détaillant en Nouvelle-Écosse ne présentait pas de documentation de la Société pouvant être évaluée par le vérificateur et parce que 1 comptoir de la Société en Saskatchewan était fermé et que le vérificateur n’a pas pu déterminer s’il présentait de la documentation de la Société.

(4) Le total est inférieur à 64 parce que 2 comptoirs de la Société et 4 comptoirs exploités par un détaillant en Nouvelle-Écosse, 3 comptoirs de la Société et 3 comptoirs exploités par un détaillant au Nouveau-Brunswick, 1 comptoir exploité par un détaillant dans les régions de Sudbury et de North Bay, 2 comptoirs de la Société et 1 comptoir exploité par un détaillant en Saskatchewan, ainsi que 2 comptoirs de la Société et 1 comptoir exploité par un détaillant en Alberta, ne présentaient pas de documentation du gouvernement fédéral pouvant être évaluée par les vérificateurs.

 

Peu de comptoirs faisaient une offre active verbale de service

1.46 Faire une offre active de service dans les deux langues officielles signifie communiquer spontanément et clairement à la clientèle qu’elle recevra des services de qualité comparable dans l’une ou l’autre des deux langues officielles dans les bureaux ou les points de service désignés. L’offre active verbale est importante parce qu’elle permet de mettre le public à l’aise et l’incite ainsi à interagir dans la langue officielle de son choix avec la personne qui le sert.

1.47 Une composante clé de l’offre active de Postes Canada est l’autocollant des langues officielles à l’entrée principale du comptoir postal, ainsi que le pictogramme des langues officielles au comptoir ou près de celui-ci. Postes Canada a choisi ainsi d’aviser la clientèle deux fois plutôt qu’une de la disponibilité des services bilingues, au lieu d’avoir seulement un pictogramme au comptoir. Postes Canada considère que cette stratégie dépasse les exigences du Conseil du Trésor et constitue un moyen efficace de montrer encore plus à la clientèle que le service est offert dans les deux langues officielles.

1.48 Autocollants de porte et pictogrammes de comptoir bilingue. En ce qui concerne l’affichage de l’autocollant des langues officielles à l’entrée principale des comptoirs postaux, nous avons constaté une variation entre les comptoirs de la Société (89 p. 100) et les comptoirs exploités par un détaillant (54 p. 100). La situation était encore moins positive dans le cas des pictogrammes des langues officielles au comptoir ou près de celui-ci. Nous avons pu trouver ces pictogrammes dans seulement 38 p. 100 des comptoirs de la Société, tandis que nous avons pu les trouver dans 54 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant. Il est crucial de présenter ces pictogrammes afin que la clientèle sache qu’elle peut recevoir les services dans l’une ou l’autre des langues officielles. Nous avons observé dans certains cas que les pictogrammes n’étaient pas fixés en permanence, qu’ils avaient été rangés temporairement ou qu’ils étaient dissimulés autrement.

1.49 Postes Canada souligne que 84 p. 100 des comptoirs postaux présentaient au moins un de ces rappels. Nous saluons l’engagement de la Société à signifier à la clientèle la disponibilité du service dans les deux langues officielles au moyen de l’autocollant de porte et du pictogramme de comptoir, mais nous considérons que la présentation du pictogramme est essentielle étant donné qu’il est situé à l’endroit précis où le service peut être fourni. Même si l’autocollant de porte est innovateur, la clientèle risque de ne pas le voir si la porte est déjà ouverte ou si plusieurs autres autocollants y sont aussi affichés.

1.50 Recommandation 4. Postes Canada doit assurer que les comptoirs postaux se conforment aux exigences relatives aux autocollants de porte et aux pictogrammes de comptoir bilingue et doit veiller à ce que les pictogrammes de comptoir soient fixés en permanence, si possible, à des endroits où la clientèle peut facilement les voir.

1.51 Offre active verbale en personne. Notre vérification nous a permis de constater que dans la majorité des cas, à l’instar des autres institutions fédérales, les comptoirs postaux ne faisaient pas d’offre active verbale de service. Le personnel au comptoir de seulement 10 p. 100 des endroits vérifiés nous a accueillis dans les deux langues officielles. Nous avons reçu des offres actives verbales seulement au Nouveau-Brunswick, nulle part ailleurs (voir pièce 6). Savoir pourquoi les comptoirs du Nouveau-Brunswick ont été les seuls à faire une offre active verbale en personne pourrait aider la Société à élaborer une stratégie applicable au reste du pays. Cette observation est très importante parce que les clients qui ne reçoivent pas d’offre active verbale ne se sentent pas à l’aise d’utiliser la langue de leur choix.

Pièce 6 – Pourcentage des comptoirs postaux qui présentent la signalisation
des services bilingues et qui font une offre active verbale en personne

Province Comptoires
vérifiés
Offre active verbale de service en personne Autocollant
les langues officielles à la porte principale
Pictogramme des langues officielles
au comptoir ou près de celui-ci
Présentation de l'autocollant ou du pictogramme des langues officielles

Nouvelle-Écosse :

     
 
Total 6 0 % 83 % 17 % 83 %
Comptoirs
de la Société
2 0 % 100 % 0 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
4 0 % 75 % 25 % 75 %

Nouveau-Brunswick :

 




   
Total 10 60 % 70 % 80 % 100 %
Comptoirs
de la Société
4 75 % 100 % 50 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
6 50 % 50 % 100 % 100 %

Québec – Cantons de l’Est :

 

 

 

 

 

Total 11 0 % 82 % 45 % 91 %
Comptoirs
de la Société
10 0 % 80 % 40 % 90 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
1 0 % 100 % 100 % 100 %

Ontario – région du grand Toronto :

 

 

     
Total 6 0 % 67 % 67 % 67 %
Comptoirs
de la Société
2 0 % 100 % 100 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
4 0 % 50 % 50 % 50 %

Ontario – régions de Sudbury et de North Bay :

         
Total 11 0 % 64 % 64 % 82 %
Comptoirs
de la Société
6 0 % 100 % 67 % 100 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
5 0 % 20 % 60 % 60 %

Saskatchewan :

         
Total 10 0 % 78 % 22 % 78 %
Comptoirs
de la Société
7 0 % 83 % 17 % 83 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
3 0 % 67 % 33 % 67 %

Alberta :

         
Total 10 0 % 80 % 10 % 80 %
Comptoirs
de la Société
7 0 % 86 % 14 % 86 %
Comptoirs exploités par
un détaillant
3 0 % 67 % 0 % 67 %

Total

64

10 %
(6 sur 62) (1)

75 %
(47 sur 63)
(2)

44 %
(28 sur 63)
(2)

84 %
(53 sur 62) (2)

Comptoirs
de la Société
28 8 %
(3 sur 36)
89 %
(33 sur 37)
38 %
(14 sur 37)
92 %
(34 sur 37)
Comptoirs exploités par
un détaillant
36 12 %
(3 sur 26)
54 %
(14 sur 26)
54 %
(14 sur 26)
73 %
(19 sur 26)

(1) Le total est inférieur à 64 parce que 1 comptoir de la Société en Saskatchewan était inopinément fermé et que le commis d’un comptoir de la Société en Alberta n’a pas offert d’accueil. Par conséquent, dans les deux cas l’offre active de service en personne n’a pas pu être évaluée.

(2) Le total est inférieur à 64 parce que 1 comptoir de la Société en Saskatchewan était inopinément fermé.

1.52 L’offre active verbale n’est pas toujours faite au téléphone. Même si les résultats n’étaient pas satisfaisants, nous avons constaté une conformité plus élevée en ce qui a trait à l’offre active verbale au téléphone. Soixante-dix pour cent des comptoirs de la Société et 35 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant ont fait une offre active au téléphone. Il y avait également une certaine variation selon les régions, 73 p. 100 des comptoirs des régions de Sudbury et de North Bay faisant une offre active par opposition à 33 p. 100 en Alberta (voir la pièce 7). Encore une fois, lorsqu’il n’y a pas d’offre active verbale, les clients sont moins susceptibles de chercher à obtenir le service dans la langue officielle de leur choix.

Pièce 7 – Pourcentage des comptoirs postaux qui ont fait une offre active de service
au téléphone et qui sont inscrits dans les deux langues officielles dans l’annuaire téléphonique

Province Comptoires
vérifiés
Pourcentage qui ont fait une offre active au téléphone Pourcentage des comptoirs qui ont inscrit leur numéro de téléphone dans les deux langues officielles dans l'annuaire téléphonique

Nouvelle-Écosse :

     
Total 6 0 % 83 %
Comptoirs
de la Société
2 S.O. S.O.
Comptoirs exploités par un détaillant 4 0 % 75 %

Nouveau-Brunswick :

 




Total 10 67 % 67 %
Comptoirs
de la Société
4 75 % 100 %
Comptoirs exploités par un détaillant 6 60 % 40 %

Québec – Cantons de l’Est :

 

 

 

Total 11 50 % 50 %
Comptoirs
de la Société
10 50 % 90 %
Comptoirs exploités par un détaillant 1 S.O. S.O.

Ontario – région du grand Toronto :

 

 

 
Total 6 50 % 50 %
Comptoirs
de la Société
2 100 % 100 %
Comptoirs exploités par un détaillant 4 25 % 25 %

Ontario – régions de Sudbury et de North Bay :

     
Total 11 73 % 82 %
Comptoirs
de la Société
6 100 % 100 %
Comptoirs exploités par un détaillant 5 40 % 60 %

Saskatchewan :

     
Total 10 71 % 86 %
Comptoirs
de la Société
7 80 % 80 %
Comptoirs exploités par un détaillant 3 50 % 100 %

Alberta :

     
Total 10 33 % 67 %
Comptoirs
de la Société
7 50 % 83 %
Comptoirs exploités par un détaillant 3 0 % 33 %

Total

64

57 %
(30 sur 53)
(1)

74 %
(39 sur 53)
(1)

Comptoirs
de la Société
28 70 %
(23 sur 33)
91%
(30 sur 33)
Comptoirs exploités par un détaillant 36 35 %
(7 sur 20)
45 %
(9 sur 20)

(1) Le total est inférieur à 64 parce que 2 comptoirs de la Société et 3 comptoirs exploités par un détaillant en Nouvelle-Écosse, 1 comptoir exploité par un détaillant au Nouveau-Brunswick, 1 comptoir exploité par un détaillant au Québec, 2 comptoirs de la Société et 1 comptoir exploité par un détaillant en Saskatchewan, ainsi que 1 comptoir de la Société en Alberta, n’avaient pas de numéro de téléphone inscrit dans l’annuaire téléphonique pouvant être utilisé par les vérificateurs pour évaluer le service dans la langue de la minorité.

1.53 Recommandation 5. Postes Canada doit élaborer une stratégie afin d’assurer que les comptoirs bilingues se conforment pleinement aux exigences en matière d’offre active verbale en personne et au téléphone.

1.54 Bien que nous ayons été capables de trouver les numéros de téléphone des comptoirs de la Société inscrits dans les deux langues officielles dans l’annuaire téléphonique dans 91 p. 100 des cas, nous avons réussi à trouver seulement 45 p. 100 des numéros des franchises bilingues inscrits dans les deux langues officielles (voir la pièce 7). La Société nous a dit qu’elle envisageait de ne plus inscrire les numéros de téléphone des comptoirs postaux individuels dans les annuaires téléphoniques, mais encouragerait plutôt le public à utiliser les numéros nationaux sans frais pour obtenir de l’information. Néanmoins, nous croyons que l’inscription des comptoirs postaux dans les annuaires téléphoniques dans les deux langues officielles est une façon judicieuse de mettre le public au courant de l’emplacement des comptoirs postaux, y compris les comptoirs bilingues, et aussi de lui fournir de l’information.

1.55 Recommandation 6. Postes Canada doit revoir sa façon de présenter les numéros de téléphone des comptoirs postaux dans les annuaires téléphoniques pour que le public sache lesquels sont désignés bilingues.

Un comptoir bilingue sur quatre n’offrait pas un service satisfaisant dans la langue de la minorité

1.56 Nous avons constaté que 24 p. 100 des comptoirs bilingues vérifiés ne pouvaient pas fournir des services satisfaisants en personne dans la langue de la minorité. Il y avait des variations importantes selon les régions. Tous les comptoirs des Cantons de l’Est au Québec étaient en mesure de fournir les services dans la langue de la minorité, tandis que seulement 50 p. 100 étaient capables de le faire en Alberta et en Nouvelle-Écosse (voir la pièce 8). Nous avons observé que les régions où la population de la minorité linguistique était plus importante étaient généralement plus aptes à fournir les services dans la langue de la minorité.

Pièce 8 – Pourcentage des comptoirs postaux qui offrent
un service satisfaisant ou très bon dans la langue de la minorité

Province Comptoires vérifiés En personne Au téléphone

Nouvelle-Écosse :

     
Total 6 67 % 100 %
Comptoirs
de la Société
2 50 % S.O.
Comptoirs exploités par un détaillant 4 75 % 100 %

Nouveau-Brunswick :

 




Total 10 80 % 89 %
Comptoirs
de la Société
4 75 % 75 %
Comptoirs exploités par un détaillant 6 83 % 100 %

Québec – Cantons de l’Est :

 

 

 

Total 11 100 % 90 %
Comptoirs
de la Société
10 100 % 90 %
Comptoirs exploités par un détaillant 1 100 % S.O.

Ontario – région du grand Toronto :

 

 

 
Total 6 67 % 83 %
Comptoirs
de la Société
2 100 % 100 %
Comptoirs exploités par un détaillant 4 50 % 75 %

Ontario – régions de Sudbury et de North Bay :

     
Total 11 91 % 82 %
Comptoirs
de la Société
6 100 % 100 %
Comptoirs exploités par un détaillant 5 80 % 60 %

Saskatchewan :

     
Total 10 67 % 86 %
Comptoirs
de la Société
7 67 % 80 %
Comptoirs exploités par un détaillant 3 67 % 100 %

Alberta :

     
Total 10 50 % 56 %
Comptoirs
de la Société
7 57 % 83 %
Comptoirs exploités par un détaillant 3 33 % 0 %

Total

64

76 %
(48 sur 63)
(1)

81 %
(43 sur 53)
(2)

Comptoirs
de la Société
28 81 %
(30 sur 37)
88%
(29 sur 33)
Comptoirs exploités par un détaillant 36 69 %
(18 sur 26)
70 %
(14 sur 20)

(1) Le vérificateur a été incapable d’évaluer le service en personne dans 1 comptoir de la Société en Saskatchewan parce qu’il était inopinément fermé.


(2) Le total est inférieur à 64 parce que 2 comptoirs de la Société et 3 comptoirs exploités par un détaillant en Nouvelle-Écosse, 1 comptoir exploité par un détaillant au Nouveau-Brunswick, 1 comptoir exploité par un détaillant au Québec, 2 comptoirs de la Société et 1 comptoir exploité par un détaillant en Saskatchewan, ainsi que 1 comptoir de la Société en Alberta, n’avaient pas de numéro de téléphone inscrit dans l’annuaire téléphonique pouvant être utilisé par les vérificateurs pour évaluer le service dans la langue de la minorité.

1.57 Il y avait également une variation selon qu’il s’agissait de comptoirs de la Société ou de comptoirs exploités par un détaillant : 19 p. 100 des comptoirs de la Société étaient incapables d’offrir le service par opposition à 31 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant. Cela peut s’expliquer par le fait que la Société exerce un contrôle plus direct sur ses propres comptoirs que sur les comptoirs exploités par un détaillant et qu’elle est plus facilement en mesure d’y appliquer les exigences en matière de langue de service.

1.58 C’était la même variation entre les comptoirs de la Société et les comptoirs exploités par un détaillant dans le cas des services offerts au téléphone. Dans l’ensemble, 19 p. 100 des comptoirs bilingues étaient incapables de fournir des services satisfaisants dans la langue de la minorité (12 p. 100 des comptoirs de la Société et 30 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant). Encore une fois, il y avait une variation selon les régions. Par exemple, 17 p. 100 des comptoirs dans la région du grand Toronto n’étaient pas capables de fournir le service au téléphone dans la langue de la minorité par opposition à 44 p. 100 des comptoirs en Alberta (voir la pièce 8).

1.59 Nous croyons que ces constatations sont très sérieuses, compte tenu du fait que ces comptoirs ont été désignés bilingues et que leur clientèle s’attend à un service dans la langue officielle de son choix. Postes Canada a l’obligation de fournir les services dans les deux langues officielles et doit veiller à la disponibilité de ces services. Nos recommandations visant la correction de ces lacunes sont inscrites au paragraphe 1.72.

Il faut renforcer la capacité d’offrir des services bilingues dans les comptoirs de la Société

1.60 Pour se conformer à ses obligations en matière de langue de service, Postes Canada doit avoir la capacité de fournir un service bilingue dans les comptoirs désignés, ce qui signifie que la Société doit avoir suffisamment de personnel bilingue pour servir la clientèle rapidement dans la langue officielle de son choix durant toutes les heures d’ouverture. La réalisation de cette capacité et son maintien nécessitent un engagement ferme et continu.

1.61 Postes Canada a pris des mesures innovatrices pour assurer que les services sont offerts dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux bilingues de la Société. Elle doit toutefois mieux évaluer la capacité bilingue de ses comptoirs pour déterminer le nombre de personnes bilingues affectées à chaque comptoir. Elle doit revoir ses procédures pour l’établissement des horaires de travail afin d’assurer que les services sont offerts dans les deux langues officielles. Nous avons également observé que Postes Canada exige de son personnel au comptoir un niveau de compétence A dans sa langue seconde, soit le niveau le moins élevé de Postes Canada. Étant donné que Postes Canada n’impose pas de nouveau test à son personnel, tout affaiblissement de ses compétences crée, à notre avis, une incapacité d’offrir un service satisfaisant. Bien que Postes Canada considère que les connaissances acquises au niveau A qu’elle exige sont supérieures à celles exigées au même niveau dans la fonction publique fédérale, nous sommes d’avis que ce niveau n’est pas équivalent au niveau B de la fonction publique fédérale. La grande majorité des postes de la fonction publique qui exigent de servir le public dans les deux langues officielles requièrent un niveau B.

1.62 Postes Canada a la responsabilité de définir les exigences de la dotation en personnel dans les comptoirs de la Société, de même que les exigences pour les postes bilingues. La Société a un manuel qui décrit la marche à suivre pour déterminer les exigences linguistiques des postes. Même si les directeurs des Ressources humaines doivent veiller à ce que les procédures du manuel soient appliquées correctement, les gestionnaires des Opérations régionales ont la responsabilité de déterminer ou de revoir les exigences linguistiques chaque fois qu’un poste est créé ou qu’un poste vacant doit être doté. Le manuel indique en outre que les postes qui nécessitent une présence au comptoir exigent un niveau A ou une compétence de base.

1.63 Les postes des comptoirs postaux gérés directement par Postes Canada sont occupés par des préposés au comptoir syndiqués. Le personnel des comptoirs des régions rurales est représenté par l’Association canadienne des maîtres de poste et adjoints (ACMPA). Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) représente le personnel au comptoir dans les régions urbaines. Ces deux syndicats ont des conventions collectives avec Postes Canada.

1.64 Le processus de dotation varie selon le syndicat concerné. Si un poste bilingue ou un poste unilingue existant désigné bilingue dans un secteur urbain (représenté par le STTP) doit être doté, cela est fait de façon non impérative. La personne choisie (si elle n’est pas bilingue) se voit accorder la possibilité d’apprendre la langue seconde et des arrangements sont pris à court terme pour offrir un service bilingue jusqu’à ce qu’elle devienne bilingue. Postes Canada nous a indiqué qu’au moment de la dotation des postes des comptoirs urbains, en vertu de la convention collective existante avec le STTP, on tient d’abord compte de l’ancienneté, qui l’emporte sur les compétences linguistiques. Quand cette situation se produit dans un secteur rural (représenté par l’ACMPA), le mode de dotation est bilingue impératif. Il faut alors trouver une personne bilingue pour occuper le poste. Quelques gestionnaires des Opérations régionales nous ont confié que, dans la pratique, il était difficile de recruter du personnel bilingue.

1.65 La capacité d’offrir des services bilingues en tout temps dans les comptoirs de la Société dépend de divers facteurs. Par exemple, le personnel bilingue peut avoir besoin de prendre des vacances ou un congé de maladie ou de formation. Le roulement entre également en cause, particulièrement dans le cas du personnel envoyé en formation linguistique pour satisfaire aux exigences linguistiques d’un poste et qui est ensuite muté dans un autre poste.

1.66 Postes Canada a pris des mesures innovatrices pour aborder cette question. La direction des Opérations dans la région du grand Toronto nous a dit, par exemple, qu’elle a créé un bassin de préposés au comptoir bilingues qu’il est possible d’affecter à un comptoir bilingue de la Société pour remplacer un employé bilingue en vacances, en congé de maladie ou en formation. Ce concept de bassin est nouveau et la Société doit en déterminer l’efficacité.

1.67 La Société a travaillé avec le STTP pour améliorer la prestation de la langue de service dans les comptoirs bilingues dans le cadre de sa convention collective courante. La convention stipule que les employés qui reçoivent de la formation linguistique pour satisfaire aux exigences d’un poste aux frais de la Société sont tenus d’occuper le poste en question pendant au moins douze mois. Cette disposition ne figurait pas dans la convention collective précédente et, bien qu’il s’agisse d’un pas dans la bonne direction, cela ne suffit toujours pas à assurer que les postes bilingues sont dotés de façon impérative.

1.68 La Société offre également à son personnel des possibilités d’améliorer sa langue seconde. Les employés peuvent être admissibles à une formation intensive et peuvent également suivre d’autres cours dont les coûts leur seront remboursés par la Société. La Société a une offre à commandes avec trois écoles de langue afin de fournir diverses formes de formation à son personnel. Elle est aussi à mettre au point un nouveau système de suivi pour mieux tenir compte de la formation linguistique et de ses résultats.

1.69 Postes Canada a un nouveau système en place pour rendre compte de la capacité bilingue réelle des comptoirs bilingues de la Société. Grâce à ce système, il est maintenant possible de déterminer le nombre de personnes bilingues affectées à chaque comptoir. Selon nous, cette première étape nécessaire permettra à Postes Canada d’évaluer si elle a besoin de plus de personnel bilingue à un comptoir bilingue donné. Cela lui permettra ensuite d’établir des horaires de travail pour assurer qu’il y a toujours du personnel bilingue au comptoir.

1.70 Cependant, en l’absence de tests périodiques, l’information produite par ce système ne permet pas à Postes Canada de conclure si ces employés identifiés comme bilingues ont maintenu leur compétence dans la langue seconde. Des personnes autrefois bilingues ont parfois perdu leur capacité linguistique avec le temps, mais continuent d’occuper un poste bilingue. À Postes Canada, quand une personne préposée au comptoir atteint un niveau de compétence A dans la langue seconde, la Société ne lui impose pas un nouveau test. Postes Canada a demandé à une firme de consultants de comparer son niveau A au niveau A de la Commission de la fonction publique. La firme est arrivée à la conclusion que le niveau A de la Société exigeait un niveau d’habiletés légèrement supérieur au niveau A de la Commission. Il n’en demeure pas moins que le niveau de compétence linguistique du personnel de Postes Canada au niveau A est relativement peu élevé. Nous considérons que le niveau de compétence A de Postes Canada a une valeur moindre que le niveau B de la Commission de la fonction publique. En fait, il reste très peu de postes de niveau A dans la fonction publique fédérale. Presque tous les postes impliquant le service au public dans les deux langues officielles exigent maintenant un niveau B. Tout affaiblissement de la compétence linguistique de base (niveau A) du personnel de la Société résulte, à notre avis, en une incapacité de fournir un service satisfaisant. Nous croyons que Postes Canada devrait prendre des mesures pour assurer le maintien de la compétence linguistique de son personnel en le mettant à l’épreuve de façon périodique.

1.71 Cette question est d’autant plus importante compte tenu de la décision de Postes Canada de fournir des services dans certains de ses comptoirs postaux au nom d’autres institutions fédérales. Par exemple, Postes Canada a conclu une entente pilote d’une durée limitée avec le Bureau des passeports pour traiter les demandes de passeport dans certains comptoirs postaux. L’entente précise que les commis au comptoir aideront les demandeurs de passeport en recevant leur demande et en s’assurant que le formulaire est rempli adéquatement, que le paiement est réglé et que la documentation exigée est présentée. L’entente précise également que Postes Canada doit fournir ces services conformément à la Loi et au Règlement. En d’autres mots, il s’agit d’offrir le service dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux où le service bilingue est offert. Cela nous indique qu’une compétence de niveau A ne suffit pas pour servir le public. Postes Canada a également conclu des ententes semblables avec d’autres institutions fédérales, dont Pêches et Océans Canada.

1.72 Recommandation 7. Postes Canada doit prendre des mesures immédiates pour évaluer la capacité bilingue de tous les comptoirs postaux désignés bilingues de la Société et pour assurer qu’ils offrent des services dans les deux langues officielles. Postes Canada doit :

    A. collaborer avec les syndicats à trouver des solutions qui permettront à la Société de doter les postes bilingues par voie de nomination impérative;

    B. exiger que son personnel au comptoir bilingue obtienne l’équivalent d’un niveau de compétence B de la fonction publique fédérale en langue seconde pour assurer le maintien d’un niveau de capacité satisfaisant;

    C. soumettre le personnel au comptoir bilingue à un nouveau test tous les cinq ans pour assurer qu’il maintient son niveau de compétence en langue seconde;

    D. revoir ses procédures pour l’établissement de l’horaire de travail afin d’assurer la présence de personnel au comptoir bilingue pendant toutes les heures d’ouverture.

Il faut renforcer la capacité des comptoirs exploités par un détaillant d’offrir des services bilingues

1.73 Les détaillants qui exploitent un comptoir ont la responsabilité de recruter et de retenir les services de personnel bilingue qui a le même niveau de compétence que le personnel des comptoirs de la Société. Ils doivent en outre veiller à ce que le personnel au comptoir soit capable d’offrir les services dans les deux langues officielles pendant toutes les heures d’ouverture. Bien que les détaillants reçoivent des instructions initiales concernant divers aspects de la gestion d’un comptoir exploité par un détaillant, les questions relatives à la langue de service ne sont pas traitées explicitement. Comme nous l’avons indiqué aux paragraphes 1.45 à 1.59, les comptoirs exploités par un détaillant sont moins susceptibles que les comptoirs de la Société de fournir des services dans la langue de la minorité.

1.74 Le contrôle de Postes Canada sur les comptoirs exploités par un détaillant s’exerce par l’entremise de la convention de concession. Comme nous l’avons signalé dans le paragraphe 1.39, le libellé de la clause et des normes linguistiques de la convention de concession est clair et sans équivoque. Postes Canada envoie à l’occasion des avis ou des avertissements écrits aux détaillants qui contreviennent aux exigences linguistiques. La Société nous a toutefois dit qu’un seul détaillant avait vu son contrat annuler au cours des dernières années à cause de problèmes relatifs à la langue de service.

1.75 Certains employés de comptoirs exploités par un détaillant que nous avons interviewés croyaient que Postes Canada devrait les aider de façon plus active à satisfaire aux exigences. Ils ont souligné en particulier la difficulté de recruter et de retenir les commis bilingues qualifiés. Nous avons observé que cela est peut-être dû en partie au fait que les commis aux comptoirs exploités par un détaillant reçoivent des salaires considérablement moins élevés que le personnel de Postes Canada et qu’ils ont peut-être tendance à choisir un autre emploi mieux rémunéré dès qu’ils en ont l’occasion. Postes Canada reconnaît qu’il s’agit d’un problème récurrent pour les comptoirs exploités par un détaillant, mais soutient que le contrat de concession est très clair en ce qui concerne les exigences relatives à la langue de service.

1.76 Nous comprenons que, une fois qu’un comptoir exploité par un détaillant est établi, il est difficile de mettre fin au contrat et de trouver un autre détaillant. Mais la clause linguistique du contrat de concession est claire et Postes Canada doit l’appliquer ou fournir plus d’aide aux détaillants pour qu’ils puissent la respecter. Une solution possible serait que Postes Canada offre de l’orientation ou des services additionnels, peut-être selon le principe du recouvrement des coûts, pour aider les détaillants qui exploitent des comptoirs désignés bilingues à se conformer aux exigences relatives à la langue de service. Notamment, il peut s’avérer difficile pour les propriétaires de comptoirs exploités par un détaillant de recruter du personnel bilingue s’ils ne sont pas eux-mêmes bilingues, en partie parce qu’ils auraient de la difficulté à déterminer si les candidats parlent leur langue seconde convenablement. La Société pourrait aider à cet égard en utilisant les offres à commandes existantes avec des écoles de langue pour vérifier la compétence des candidats dans leur langue seconde. Il pourrait s’agir tout simplement d’administrer aux candidats un test de langue normalisé.

1.77 Recommandation 8. Postes Canada doit prendre des mesures immédiates pour assurer que tous les comptoirs désignés bilingues qui sont exploités par un détaillant offrent des services dans les deux langues officielles en :

    A. exigeant que les commis aux comptoirs exploités par un détaillant aient le même niveau de compétence dans leur langue seconde que les commis aux comptoirs de la Société;

    B. administrant un test au personnel susceptible de travailler dans les comptoirs exploités par un détaillant pour déterminer s’il satisfait aux exigences linguistiques;

    C. veillant à ce que la langue de service soit une composante des instructions initiales dispensées aux signataires d’une convention de concession;

    D. aidant les détaillants exploitant un comptoir à atteindre ces objectifs.

Liste des comptoirs bilingues mise à jour en réponse aux changements nécessités par le Recensement de 2001

1.78 Les résultats du Recensement de 2001 ont entraîné des changements à la liste des emplacements tenus de fournir des services bilingues et ont obligé les institutions fédérales, y compris Postes Canada, à mettre à jour leurs listes de points de service bilingues. Postes Canada a consulté le Conseil du Trésor et est à terminer la mise à jour de sa liste de comptoirs postaux bilingues. Le Conseil du Trésor a déclaré que les bureaux qui ne sont plus tenus de fournir des services bilingues doivent tout de même continuer de les dispenser afin de donner aux institutions fédérales le temps de consulter et d’apporter les ajustements nécessaires.

1.79 Conjointement avec la mise à jour de la liste des comptoirs postaux désignés bilingues, Postes Canada est également en train de mettre à jour l’outil sur son site Web servant à trouver l’emplacement des comptoirs postaux. Cette fonction a été conçue pour permettre à la clientèle de trouver le comptoir postal le plus près qui offre des services particuliers, comme un service de télécopies, la location de casiers postaux ou le service bilingue au comptoir. Nous avons observé qu’il était difficile de trouver les comptoirs postaux bilingues au moyen de cette fonction. La Société a indiqué qu’elle était consciente des problèmes techniques et qu’elle est à modifier le logiciel pour améliorer l’information fournie. Le suivi de la présente vérification comportera l’examen de la fonction de l’indice de l’adresse pour évaluer les améliorations qui auront été apportées.

Postes Canada s’est engagée à obtenir une plus grande participation des associations de la minorité linguistique

1.80 Postes Canada nous a dit que, une fois que l’exigence de fournir des services bilingues dans les comptoirs postaux est établie dans une région donnée, il appartient à la Société de décider où les services bilingues seront dispensés dans ce secteur. Les Opérations régionales examinent l’achalandage dans les comptoirs individuels et la facilité générale de désigner bilingue un comptoir plutôt qu’un autre. Nous notons que les lignes directrices du Conseil du Trésor exigent de consulter les collectivités de la minorité linguistique.

1.81 Il n’existait pas de processus formel pour consulter les collectivités de la minorité linguistique au moment où Postes Canada devait décider quels comptoirs postaux allaient offrir des services bilingues. Le processus était plus informel et toute association de la minorité linguistique était libre de s’adresser à Postes Canada pour discuter de ces questions. Nous avons également noté une certaine confusion parmi les associations de la minorité linguistique concernant l’emplacement et l’identification des comptoirs bilingues. Compte tenu des derniers changements qui découlent du Recensement de 2001, Postes Canada est à établir un processus plus formel de consultation avec les associations de la minorité linguistique. Ce processus offrira en outre à Postes Canada la possibilité de discuter avec ces associations de la gamme de services qui seront offerts dans les comptoirs désignés bilingues, puisque les comptoirs exploités par un détaillant peuvent offrir moins de services que ceux de la Société. Nous sommes encouragés par ce développement.

1.82 Recommandation 9. Postes Canada doit consulter régulièrement et de façon formelle les associations de la minorité linguistique en déterminant l’emplacement des comptoirs postaux bilingues.

Les centres d’accès satellites de Service Canada dans les comptoirs offraient des services bilingues

1.83 Service Canada est un réseau à l’échelle gouvernementale qui fournit à la population canadienne l’accès aux programmes et aux services gouvernementaux grâce à une aide en personne, à du matériel imprimé, à Internet et au téléphone. Il existe trois types de centres : les centres de service complet et les centres d’accès spécialisé dans les installations de Ressources humaines et Développement des compétences Canada (anciennement Développement des ressources humaines Canada) et de Patrimoine canadien, ainsi que les centres d’accès satellites dans les installations de Postes Canada qui offrent des services plus limités. Postes Canada exploite 156 centres d’accès satellites dans un réseau pancanadien de 223 bureaux qui offrent des services en personne.

1.84 Dans notre étude spéciale intitulée Les réseaux de guichets uniques du gouvernement du Canada (2003), nous avons examiné le réseau de Service Canada. Nous avons noté, entre autres, que les claviers des terminaux d’ordinateur utilisés dans certains sites n’affichaient pas les signes des accents en français. Postes Canada a réagi en passant en revue les comptoirs postaux dotés de centres pour s’assurer que tous les claviers sont conformes à la norme.

1.85 Ressources humaines et Développement des compétences Canada est responsable de la gestion du réseau. Ce ministère a un protocole d’entente avec Postes Canada qui énonce les exigences de la mise en œuvre de Service Canada dans les centres d’accès satellites des comptoirs de Postes Canada. Postes Canada a la responsabilité d’assurer que les principaux services sont conformes à la Loi sur les langues officielles, au Règlement sur les langues officielles et aux politiques du Conseil du Trésor en la matière. Postes Canada doit également voir à la prestation d’aide de base individuelle par le personnel au comptoir et à la surveillance active des activités de chaque centre pour assurer la conformité avec les exigences.

1.86 Dans notre échantillon de 64 comptoirs postaux, neuf avaient des centres d’accès satellites. Nous avons examiné ces neuf comptoirs afin de déterminer si l’information écrite, y compris l'affichage, était disponible dans les deux langues officielles, si les claviers étaient bilingues et si le service en personne était offert dans la langue de la minorité. La pièce 9 résume nos constatations. Nous avons trouvé que l’information écrite dans les deux langues officielles était disponible dans tous les cas sauf un et que tous les centres avaient des claviers bilingues. Nous avons noté aussi que la personne de service n’était pas toujours en mesure de nous répondre dans la langue de la minorité lorsque nous lui demandions de l’aide, quoique, dans certains cas, ce soit parce que le personnel bilingue était occupé à d’autres tâches.

Pièce 9 – Service offert dans les centres d’accès satellites de Service Canada

Service

Nombre

Pourcentage des centres
qui offrent le service

Information écrite disponible
dans les deux langues officielles

8 sur 9

89

Clavier bilingue

9 sur 9

100

Service en personne disponible
dans la langue de la minorité

5 sur 8 (1)

63

(1) Incapable d’évaluer le service en personne dans un comptoir de l’Alberta parce que le personnel était occupé à servir d’autres clients.

 

1.87 Notre observation en ce qui a trait à des points de service en personne démontre à quel point il est important que Postes Canada s’assure que les centres d’accès satellites de Service Canada sont situés dans des comptoirs en mesure de fournir des services satisfaisants dans les deux langues officielles. Nous croyons que c’est une variable importante qui doit être prise en considération dans le choix de l’emplacement des centres d’accès. Le protocole d’entente actuel ne précise pas l’endroit où les centres d’accès satellites seront installés. Comme il doit expirer à la fin de mars 2004, la Société a donc la possibilité de discuter avec Ressources humaines et Développement des compétences Canada de l’importance d’installer les centres d’accès satellites dans des comptoirs bilingues.

1.88 Recommandation 10. En déterminant l’emplacement des centres d'accès satellites de Service Canada, Postes Canada doit, en consultation avec Ressources humaines et Développement des compétences Canada, envisager de les installer dans des comptoirs bilingues pour assurer que le service en personne est disponible dans les deux langues officielles.

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Gestion du niveau de service

1.89 Les systèmes et les méthodes de mesure et de rapport du rendement constituent une importante partie du régime de gestion et de responsabilisation d’une organisation. C’est en mesurant le rendement, en en faisant rapport et en prenant les moyens nécessaires pour le bonifier, qu’une organisation démontre son engagement à s’améliorer. On peut mesurer le rendement de façon continuelle ou régulière, ou encore de façon périodique. La première façon consiste, par exemple, à mesurer le rendement continuellement tous les jours, tous les mois ou toute l’année au moyen de systèmes ou de mécanismes. La deuxième façon consiste, par exemple, à évaluer le rendement au moyen de vérifications, d’évaluations de programme et d’études.

Les systèmes et les procédures sont en place pour surveiller la conformité

1.90 Postes Canada a un certain nombre de mécanismes en place pour mesurer ou surveiller la conformité avec les exigences en matière de langue de service dans les comptoirs désignés bilingues. Ces mécanismes comprennent la nouvelle liste de vérification de l’évaluation du rendement des ventes de la Société, son Programme du client mystère et diverses initiatives ponctuelles, y compris un certain nombre d’enquêtes et une vérification interne en 2002. Bien que ces mécanismes soient nouveaux et doivent être renforcés, ils constituent néanmoins ensemble un cadre convenable pour surveiller la conformité.

Vérification interne des comptoirs bilingues exécutée en 2002

1.91 En 2001, le gestionnaire des Langues officielles de Postes Canada a demandé à l’unité de vérification interne de la Société d’examiner la conformité des comptoirs de la Société et des comptoirs exploités par un détaillant avec la Loi sur les langues officielles. Au moyen de sondages téléphoniques auprès de 138 comptoirs désignés bilingues d’un bout à l’autre du pays et de visites sur place dans 40 comptoirs de la région de la capitale nationale, la vérification a examiné comment Postes Canada évaluait la conformité avec les exigences en matière de langues officielles et comment elle appliquait ces exigences dans les comptoirs postaux.

1.92 Le rapport de vérification a été publié en 2002. Il a révélé qu’un seul comptoir sur les 40 affichait la signalisation d’offre active de service bilingue et qu’aucun d’entre eux n’avait accueilli la clientèle dans les deux langues officielles. En ce qui a trait à l’offre de services bilingues à la clientèle, 88 p. 100 des comptoirs de la Société étaient en mesure de fournir le service dans la langue de la minorité par opposition à 74 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant. Quatre-vingt-huit pour cent des comptoirs de la Société arboraient l’affichage et le matériel de Postes Canada dans les deux langues officielles par comparaison à 87 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant. En ce qui concerne la disponibilité du service bilingue au téléphone, il avait été offert activement dans les deux langues officielles dans 43 p. 100 des comptoirs de la Société par opposition à 17 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant. Le service au téléphone dans la langue de la minorité avait été fourni dans 88 p. 100 des comptoirs de la Société comparativement à 69 p. 100 des comptoirs exploités par un détaillant.

1.93 La vérification a révélé que les gestionnaires des franchises avaient évalué la conformité avec les exigences en matière de langues officielles dans un nombre limité de comptoirs bilingues. Les gestionnaires auraient dû vérifier la disponibilité du personnel bilingue et déterminer si le service bilingue au téléphone était convenable, mais leurs évaluations étaient principalement axées sur la disponibilité de l’affichage et du matériel imprimé dans les deux langues officielles. La vérification a conclu que le système de contrôle interne n’était pas entièrement acceptable et qu’il comportait plusieurs lacunes importantes.

1.94 La vérification a recommandé que les Opérations régionales rappellent aux comptoirs bilingues les exigences en matière de langue de service; établissent des normes de rendement pour le service bilingue afin de faire rapport chaque année sur le niveau de conformité des comptoirs; améliorent les outils d’évaluation pour offrir une mesure plus efficace de la prestation de services bilingues; incluent, dans le Programme du client mystère, une évaluation du service dans la langue de la minorité. Dans son rapport de suivi de juillet 2003, l’unité de vérification a conclu que les dispositions nécessaires avaient été prises en réponse aux recommandations.

1.95 Nous avons été encouragés d’apprendre que le groupe de Vérification interne de Postes Canada a pris des mesures dernièrement pour renforcer sa présence dans l’ensemble du pays et a formé, au début de 2004, des équipes de vérificateurs dans chaque bureau régional. Le groupe de vérification est à mettre au point un plan pour les équipes de vérification régionales, qui comportera l’examen du rendement des comptoirs postaux individuels. Les questions relatives à la langue de service feront aussi partie des vérifications des comptoirs désignés bilingues. Nous examinerons dans notre suivi le travail accompli par ces nouvelles unités en ce qui concerne le respect des langues officielles.

La liste de vérification de l’évaluation du rendement des ventes permet de recueillir des données sur les comptoirs bilingues

1.96 En mai 2003, Postes Canada a mis en œuvre un système national de collecte des données sur les comptoirs postaux, nommé liste de vérification de l’évaluation du rendement des ventes. Cette liste vise à aider les comptoirs de la Société à améliorer sans cesse leur image, leur marchandisage et leurs ventes. Les gestionnaires territoriaux responsables doivent remplir une fois par année la liste de vérification pour tous les comptoirs du pays. Cette liste comporte plus de 70 critères qui permettent d’évaluer les comptoirs et de leur attribuer les notes suivantes : succès/échec/S.O.

1.97 En ce qui a trait aux comptoirs désignés bilingues, la liste de vérification comprend trois critères en fonction desquels ils sont évalués (voir la pièce 10). En 2003, cette liste a été remplie pour 78 p. 100 des comptoirs bilingues. Pour ce qui est des comptoirs bilingues examinés, Postes Canada a rapporté que 88 p. 100 satisfaisaient au premier critère, 85 p. 100 satisfaisaient au deuxième critère et 87 p. 100 satisfaisaient au troisième critère. La Société nous a dit que le rendement des comptoirs à l’égard de ces trois critères est parfois évalué d’un point de vue général au lieu d’être fondé sur la surveillance directe du comptoir. En d’autres mots, dans les cas où les gestionnaires qui font l’examen ne sont pas en position d’observer directement le service à la clientèle de la minorité linguistique, des observations générales peuvent être faites et cela peut expliquer pourquoi les constatations de la Société sont plus positives que les nôtres. La Société devrait envisager de revoir le libellé de ces critères afin de refléter comment les évaluations peuvent être faites, ou encore de changer le processus pour que les gestionnaires territoriaux responsables soient en mesure d’évaluer plus complètement le rendement des comptoirs dans ce domaine.

Pièce 10 :

Critères relatifs à la langue de service qui sont inclus dans la liste de vérification du rendement des ventes de Postes Canada

1. Les deux symboles des langues officielles sont présentés de façon claire et permanente :

  • l’autocollant de porte électrostatique à l’entrée principale;
  • le pictogramme de métal au comptoir ou près de celui-ci.

2. Les clients sont toujours accueillis dans les deux langues officielles (« Bonjour/Hello ») au téléphone et au comptoir.
3. Il y a toujours du personnel entièrement bilingue sur place pour servir chaque client (au comptoir et au téléphone) dans la langue officielle de son choix.

Source : Liste de vérification de l’évaluation du rendement des ventes (version 1.0, mai 2002)

1.98 La Société prend des mesures correctives à l’égard des comptoirs qui ne satisfont pas à ces critères. Ces mesures prennent la forme de discussions entre le comptoir de la Société ou le gestionnaire d’un comptoir exploité par un détaillant et le gestionnaire de Postes Canada responsable du secteur dans lequel le comptoir est situé. Ce processus étant informel, nous encourageons la Société à envisager un processus plus formel d’établissement et de surveillance des mesures correctives à l’avenir parce que ce processus l’aidera à mieux surveiller l’amélioration au fil des ans, particulièrement dans les cas où il y a des changements de personnel. Nous encourageons également la Société à assurer que tous les comptoirs bilingues sont examinés en 2004 en fonction de cette liste de vérification.

1.99 Recommandation 11 : Dans le cadre de son processus d’évaluation du rendement des ventes, Postes Canada doit revoir ses critères en matière de langue de service pour refléter la façon dont les évaluations sont faites et officialiser ses procédures pour la prise de mesures correctives et la surveillance de leur mise en œuvre.

Le Programme du client mystère sert à évaluer le service dans les comptoirs bilingues

1.100 Des entreprises ont recours à des « clients mystère » pour augmenter leurs recettes, renforcer les relations avec la clientèle et développer au maximum le service de première ligne. Les clients mystère observent de façon anonyme et objective et documentent la qualité du service fourni par l’entreprise à un jour donné. Postes Canada utilise les services de clients mystère deux fois par année depuis 1996. En 2001, les clients mystère ont commencé à vérifier l’affichage sur la disponibilité des services bilingues, l’offre active verbale et la qualité du service offert dans la langue de la minorité officielle. Postes Canada nous a indiqué que les clients mystère utilisent la langue de la minorité dans les comptoirs bilingues. Chaque fois que le programme est utilisé, environ 65 comptoirs sur les 500 comptoirs vérifiés sont bilingues.

1.101 Les derniers résultats (automne 2003) révélaient que 81 p. 100 des comptoirs présentaient clairement un affichage bilingue, 22 p. 100 fournissaient une offre active verbale dans les deux langues officielles et 78 p. 100 offraient le service dans la langue de la minorité. Il convient de noter que les constatations du Programme du client mystère sur l’affichage bilingue sont plus positives que les nôtres; cela peut mettre en valeur l’importance de faire en sorte que des pictogrammes soient fixés en permanence sur le comptoir ou près de celui-ci. Il nous est arrivé à plusieurs reprises lors de nos visites dans les comptoirs postaux de constater qu’ils avaient des pictogrammes, mais qu’ils étaient sous le comptoir ou dissimulés autrement. Les constatations relatives à l’offre active verbale et au service offert sont comparables aux nôtres. Il appartient aux directeurs généraux des régions de mettre en œuvre les mesures correctives exigées par les résultats du Programme du client mystère; l’unité de la Société qui est responsable de ce programme n’est pas chargée de surveiller la mise en œuvre des mesures correctives.

1.102 Selon nous, bien que les trois questions du Programme du client mystère ne permettent pas à elles seules à Postes Canada de conclure que les exigences en matière de langue de service sont respectées, ce programme constitue néanmoins un outil utile pour déterminer les problèmes relatifs à la langue de service au public. Nous croyons que tous les comptoirs bilingues profiteraient de cet examen et nous encourageons la Société à continuer d’utiliser cet outil pour évaluer la langue de service dans les comptoirs bilingues.

1.103 Recommandation 12. Postes Canada doit faire en sorte que tous les comptoirs bilingues soient évalués en utilisant le Programme du client mystère au cours d’une période de temps raisonnable et que les mesures correctives soient surveillées de manière formelle.

Les résultats de la surveillance sont utilisés pour améliorer la langue de service

1.104 Comme le décrivent les paragraphes 1.91 à 1.102, la Société a des systèmes et des procédures en place pour surveiller la conformité avec les exigences et utilise les résultats de ces systèmes de surveillance pour améliorer le service dans les comptoirs bilingues. En outre, le rendement des comptoirs est rapporté aux gestionnaires des Opérations et aux cadres supérieurs. Ces systèmes sont relativement nouveaux à Postes Canada et la Société pourrait profiter du processus de rationalisation pour les revoir. De plus, il est important que la Société s’assure que les lacunes décelées sont rectifiées et que les plans d’action pour corriger les lacunes sont formels plutôt qu’informels, afin de faciliter la surveillance des améliorations et d’atténuer l’incidence du changement de personnel.

1.105 Recommandation 13. Postes Canada doit continuer de surveiller de manière formelle le service offert par les comptoirs bilingues, assurer que les plans d’action pour corriger les lacunes sont formels et mesurer si les lacunes notées au cours de la surveillance sont entièrement corrigées.

Les questions relatives à la langue de service ne sont pas un élément du processus d’évaluation annuel des gestionnaires

1.106 Nous avons constaté que les questions relatives aux langues officielles en général, y compris la langue de service, ne font pas partie du processus d’évaluation formel des gestionnaires. La Société utilise un outil d’évaluation détaillé pour évaluer le rendement annuel de ses gestionnaires dans plusieurs domaines. Toutefois, cet outil ne comporte aucune section portant explicitement sur les langues officielles ni sur la langue de service dans les comptoirs bilingues puisque, selon les dires de la Société, cette question faisait partie d’une catégorie générale existante. Nous croyons néanmoins que le fait d’évaluer le rendement des gestionnaires responsables des comptoirs bilingues à cet égard contribuerait à en faire une importante priorité.

1.107 Recommandation 14. Postes Canada doit faire en sorte que le rendement des gestionnaires en ce qui a trait à la langue de service soit une composante du processus d’évaluation annuel.

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Conclusion

1.108 Au cours de notre vérification, nous avons cherché à déterminer dans quelle mesure Postes Canada assure la prestation de services convenables dans la langue officielle choisie par la clientèle dans les comptoirs postaux bilingues.

1.109 Nous avons observé que les cadres supérieurs de Postes Canada sont déterminés à offrir les services dans les deux langues officielles dans les comptoirs bilingues. Cet engagement se manifeste dans la politique sur les langues officielles de la Société, la création d’un groupe responsable des langues officielles et la nomination de coordonnateurs des langues officielles dans les bureaux régionaux, ainsi que par la mise au point de divers mécanismes pour permettre aux cadres supérieurs de demeurer au fait du respect de sa politique. Une approche proactive est toutefois requise pour régler les problèmes de longue date.

1.110 Postes Canada déploie des efforts importants pour communiquer les exigences en matière de langue de service à son personnel responsable des comptoirs postaux bilingues et aux entrepreneurs privés qui gèrent les comptoirs bilingues exploités par un détaillant. Cependant, ces efforts ne se traduisent pas toujours par la prestation de services bilingues.

1.111 Notre examen des comptoirs postaux bilingues a produit des résultats variables. Bien que la majorité des comptoirs se conforment aux exigences en matière d’affichage et de documentation, sauf en ce qui a trait à l’affichage temporaire, nous avons noté de sérieuses lacunes concernant l’affichage des pictogrammes des langues officielles aux comptoirs ou près de ceux-ci et la prestation d’une offre active verbale en personne ou au téléphone. Nous avons constaté qu’un comptoir bilingue sur quatre ne fournissait pas un service satisfaisant en personne dans la langue de la minorité et qu’un comptoir sur cinq n’offrait pas des services satisfaisants au téléphone.

1.112 Nous avons examiné les procédures et les systèmes mis en place par Postes Canada pour assurer que les comptoirs bilingues fournissent les services dans les deux langues officielles. La Société a exécuté une vérification interne en 2002. Son initiative de liste de vérification de l’évaluation du rendement des ventes et son Programme du client mystère comprennent des éléments relatifs à la langue de service. En conclusion, bien que la Société doive continuer de renforcer ces systèmes, ces derniers constituent néanmoins ensemble un cadre convenable pour surveiller la conformité avec les exigences. Postes Canada doit notamment examiner comment elle surveille les comptoirs lorsque des lacunes sont notées et faire en sorte que les mesures correctives soient surveillées de façon formelle.


Liste des recommandations et plan d'action de Postes Canada

1. Postes Canada doit faire en sorte que sa politique sur les langues officielles inclue explicitement une section sur les mécanismes de surveillance et les responsabilités afin d’accorder une importance accrue au service au public dans les deux langues officielles.

La Société revoit actuellement ses politiques générales afin de les rendre plus conviviales. Nous aurons une section sur les mécanismes de surveillance et les responsabilités dans notre politique sur la langue de service et de notre Programme des langues officielles. Cela sera terminé d’ici septembre 2004.

2. Postes Canada doit procéder à un examen formel afin de déterminer si des ressources bilingues suffisantes sont en place dans ses bureaux régionaux pour promouvoir de façon active les objectifs en matière de langues officielles.

Postes Canada procédera à un examen de ses ressources régionales affectées aux langues officielles pour veiller à ce qu’elles suffisent à une promotion active des objectifs en matière de langues officielles. Cela sera terminé d’ici décembre 2004.

Par ailleurs, nous avons élaboré en 2002 une stratégie de communication destinée à sensibiliser les employés au Programme des langues officielles. Le premier objectif de cette stratégie est d’accroître la visibilité de notre programme. La stratégie porte sur nos objectifs en matière de langue de service et de langue de travail. En outre, le cas échéant, nous continuerons de revoir et de mettre à jour notre stratégie de communication.

3. Postes Canada doit évaluer officiellement ses mécanismes de communication afin de déterminer d’autres moyens de communiquer aux responsables des comptoirs de la Société et des comptoirs exploités par un détaillant l’importance des exigences en matière de langue de service.

Nous continuerons d’informer notre personnel des comptoirs postaux et les détaillants de leurs responsabilités en matière de langue de service au moyen de publications internes, de matériel promotionnel et de lettres ciblées. Nous demanderons aussi à notre équipe des Communications d’évaluer l’efficacité de nos activités actuelles en matière de communications et de proposer, le cas échéant, des mesures supplémentaires. Cela sera terminé d’ici octobre 2004.

4. Postes Canada doit assurer que les comptoirs postaux se conforment aux exigences relatives aux autocollants de porte et aux pictogrammes de comptoir bilingue et doit veiller à ce que les pictogrammes de comptoir soient fixés en permanence, si possible, à des endroits où la clientèle peut facilement les voir.

Nous allons nous assurer que les pictogrammes des comptoirs soient affichés en permanence là où il est possible de le faire. Cela sera terminé d’ici décembre 2004.

5. Postes Canada doit élaborer une stratégie afin d’assurer que les comptoirs bilingues se conforment pleinement aux exigences en matière d’offre active verbale en personne et au téléphone.

Nous continuerons d’informer notre personnel des comptoirs postaux et les détaillants de leurs responsabilités en matière de langue de service, y compris en ce qui concerne l’offre active verbale en personne et au téléphone. Nous continuerons aussi d’assurer un suivi au moyen de nos évaluations annuelles des procédures, des enquêtes trimestrielles du Programme du client mystère, de vérifications internes et d’enquêtes spéciales sur la conformité.

De plus, nous : accroîtrons la fréquence et le nombre de visites par un client mystère (point 7C); rendrons officiel notre processus de surveillance et de rectification en incluant la composante langue de service dans les vérifications internes permanentes et les mises à jour trimestrielles (point 7C); et mettrons en œuvre toute activité de communication requise (point 3). Ce travail sera terminé d’ici décembre 2004.

6. Postes Canada doit revoir sa façon de présenter les numéros de téléphone des comptoirs postaux dans les annuaires téléphoniques pour que le public sache lesquels sont désignés bilingues.

Postes Canada a l’intention de revoir sa stratégie globale en ce qui a trait aux listes téléphoniques des comptoirs postaux dans les pages blanches des annuaires téléphoniques publics. Les exigences linguistiques seront intégrées à cette révision, qui devrait être terminée d’ici décembre 2004. Il convient également de noter que tous les Canadiens ont maintenant accès par téléphone à Postes Canada, dans la langue officielle de leur choix, en composant le numéro sans frais (1 800 267-1177), qui figure dans les annuaires téléphoniques publics.

7. Postes Canada doit prendre des mesures immédiates pour évaluer la capacité bilingue de tous les comptoirs postaux désignés bilingues de la Société et pour assurer qu’ils offrent des services dans les deux langues officielles. Postes Canada doit :

    A. collaborer avec les syndicats à trouver des solutions qui permettront à la Société de doter les postes bilingues par voie de nomination impérative;

    B. exiger que son personnel au comptoir bilingue obtienne l’équivalent d’un niveau de compétence B de la fonction publique fédérale en langue seconde pour assurer le maintien d’un niveau de capacité satisfaisant;

    C. soumettre le personnel au comptoir bilingue à un nouveau test tous les cinq ans pour assurer qu’il maintient son niveau de compétence en langue seconde;

    D. revoir ses procédures pour l’établissement de l’horaire de travail afin d’assurer la présence de personnel au comptoir bilingue pendant toutes les heures d’ouverture.

Postes Canada a établi des mécanismes de surveillance de la conformité dans ses comptoirs postaux désignés bilingues. Ces mécanismes comprennent les évaluations du rendement des ventes, le Programme du client mystère, les vérifications internes et les enquêtes spéciales sur la conformité. Cette surveillance sera maintenue et des mesures correctives seront prises, selon les besoins. Nous sommes heureux de relever dans votre rapport que vous considérez que ces mécanismes constituent un cadre approprié de surveillance de la conformité.

De plus, voici comment nous entendons donner suite aux recommandations connexes :

    A. Les postes de commis au comptoir représentés par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) sont comblés en fonction de l’ancienneté, tel que le prévoit la convention collective. Postes Canada n’est donc pas en mesure d’insister pour que les titulaires de postes bilingues soient bilingues avant leur affectation. La convention collective actuelle prendra fin en janvier 2007. Nous informerons le syndicat de cette recommandation en mai 2004.

    Il convient de signaler que durant la dernière ronde de négociations avec le STTP, nous avons conclu une entente visant à améliorer notre capacité de fournir et de maintenir des services dans les deux langues officielles dans les comptoirs. En vertu de cette entente, les employés qui reçoivent une formation linguistique sont tenus d’occuper leur poste pendant au moins douze mois. Cela améliorera la continuité dans le service.

    Enfin, la Société est en mesure d’affecter un employé bilingue à un poste pendant qu’un nouveau titulaire reçoit une formation linguistique.

    B.Les postes qui exigent l’utilisation simple et répétitive d’une langue dans les situations de travail courantes (comme les transactions postales à un comptoir) nécessitent une compétence relativement basse dans les deux langues officielles.

    Postes Canada a défini les niveaux de compétence linguistique A, B, C et P, soit le niveau de base, le niveau intermédiaire, le niveau supérieur et le niveau professionnel. Une firme indépendante de psychologues industriels a confirmé que le niveau A utilisé à la Société est supérieur au niveau A utilisé au gouvernement fédéral et qu’il est jugé approprié au genres de transactions routinières que nous effectuons dans nos comptoirs postaux.

    En somme, le niveau A utilisé dans la fonction publique fédérale exige la capacité de poser des questions simples et d’y répondre et de donner des instructions simples ou des orientations non complexes ayant trait aux situations de travail courantes.

    Le niveau A de Postes Canada exige que les titulaires de postes bilingues soient en mesure de saisir le sens principal d’une demande ou d’un message complexe, d’énoncer tous les éléments essentiels d’un message et la capacité d’exprimer des messages complexes tout en omettant éventuellement certains éléments essentiels. Cela implique que les employés seront en mesure de traiter une information simple et de comprendre l’essentiel et des détails de communications complexes, non courantes.

    Toutefois, en ce qui a trait à la vente des produits ou la prestation de services pour le compte de Pêches et Océans Canada et du Bureau des passeports, nous validerons le niveau de compétence de manière qu’il satisfasse aux exigences de la communication pour ces activités. Cela sera réexaminé d’ici décembre 2004.

    Tous les autres postes bilingues de Postes Canada qui comportent des exigences quant à la communication avec le public exigent un niveau de compétence allant du niveau intermédiaire au niveau supérieur.

    C. Nous continuerons de surveiller la conformité linguistique dans nos comptoirs et de prendre les mesures correctives selon les besoins. Cela continuera de se faire dans le cadre de nos évaluations du rendement des ventes, de notre Programme du client mystère, de nos vérifications internes et de nos enquêtes spéciales sur la conformité.

    Nous avons également augmenté la fréquence et le nombre de nos visites par un client mystère. Les enquêtes sur la conformité comprendront entre deux et quatre visites mystère de plus par année à compter de cette année.

    Nous rendrons notre processus de surveillance officiel en incluant la langue de service dans les vérifications permanentes effectuées par notre fonction Vérification interne générale et en incluant un suivi des mises à jour trimestrielles de la Vérification interne. Cela sera terminé d’ici mai 2004.

    D. Les normes que nous avons adoptées en ce qui a trait à la langue de service s’appliquent aussi bien à nos propres comptoirs qu’aux comptoirs exploités par les détaillants. Ces normes indiquent clairement qu’il y a lieu de fournir des services bilingues pendant toutes les heures ouvrables dans les comptoirs bilingues désignés. Nous rappellerons aux gestionnaires des comptoirs bilingues, y compris ceux des détaillants, de veiller à l’application appropriée de ces normes de service. Cela sera terminé d’ici décembre 2004 et se fera par la suite tous les ans.

8. Postes Canada doit prendre des mesures immédiates pour assurer que tous les comptoirs désignés bilingues qui sont exploités par un détaillant offrent des services dans les deux langues officielles en :

    A. exigeant que les commis aux comptoirs exploités par un détaillant aient le même niveau de compétence dans leur langue seconde que les commis aux comptoirs de la Société;

    B. administrant un test au personnel susceptible de travailler dans les comptoirs exploités par un détaillant pour déterminer s’il satisfait aux exigences linguistiques;

    C. veillant à ce que la langue de service soit une composante des instructions initiales dispensées aux signataires d’une convention de concession;

    D. aidant les détaillants exploitant un comptoir à atteindre ces objectifs.

Les relations de Postes Canada avec les détaillants du secteur privé sont des relations avec des tiers sans lien de dépendance que Postes Canada cherche à maintenir comme telles. Les ententes avec les détaillants comportent une exigence stricte en matière de langues officielles, selon laquelle le détaillant qui ne satisfait pas à cette exigence peut être considéré comme ne respectant pas ses obligations contractuelles. Dans les faits, cela donne à Postes Canada le droit de résilier une entente, ce qui constitue dès lors la meilleure protection à sa disposition.

Postes Canada prendra les dispositions ci-dessous dans toute la mesure du possible sans compromettre la relation contractuelle qu’elle a avec des tiers sans lien de dépendance :

    A. Nous informerons les détaillants du niveau de compétence exigé dans la langue seconde (niveau équivalent à celui exigé dans les comptoirs de la Société);

    B. Nous remettrons aux détaillants une liste des organisations qui offrent des services d’évaluation de la compétence linguistique et adresserons de nouveau cette liste aux détaillants dont le niveau de compétence quant à la langue de service comporte des lacunes;

    C. Nous insisterons sur les objectifs des langues officielles auprès des détaillants qui exploitent un comptoir bilingue au moment de la conclusion d’une entente avec Postes Canada;

    D. Outre l’information qui précède, pour aider les détaillants à atteindre le niveau de compétence voulu, nous : rappellerons aux gestionnaires de territoires l’exigence consistant à rendre les plans de mesures correctives officiels, selon les besoins; renforcerons les processus de surveillance et de suivi définis au point 10; et prendrons les mesures nécessaires prévues dans les contrats, dans les cas où cela sera jugé approprié, pour assurer la conformité linguistique.

9. Postes Canada doit consulter régulièrement et de façon formelle les associations de la minorité linguistique en déterminant les emplacements des comptoirs postaux bilingues.

Nous consulterons les associations de la minorité linguistique quant à la localisation de nos comptoirs postaux bilingues et leur demanderons leur avis sur notre réseau de comptoirs bilingues. Cela sera terminé d’ici septembre 2004. Il existe une stabilité considérable dans notre réseau bilingue. Cependant, si des changements significatifs au réseau devaient se produire, nous allons nous assurer, le cas échéant, d'obtenir les opinions des associations de langue officielle de la minorité.

10. En déterminant l’emplacement des centres d’accès satellites de Service Canada, Postes Canada doit, en consultation avec Ressources humaines et Développement des compétences Canada, envisager de les installer dans des comptoirs bilingues pour assurer que le service en personne est disponible dans les deux langues officielles.

L’entente sur les Centres d’accès de Service Canada entre Postes Canada et Développement des ressources humaines Canada (maintenant Ressources humaines et Développement des compétences Canada) a pris fin à la fin de mars 2004 et ne sera pas renouvelée. Si des projets semblables sont mis en œuvre à l’avenir, nous fournirons l’information nécessaire sur notre réseau bilingue à nos partenaires commerciaux, à titre d’information pour les décisions à prendre concernant leur propre réseau de comptoirs postaux.

11. Dans le cadre de son processus d’évaluation du rendement des ventes, Postes Canada doit revoir ses critères en matière de langue de service pour refléter la façon dont les évaluations sont faites et officialiser ses procédures pour la prise de mesures correctives et la surveillance de leur mise en œuvre.

Nous modifierons la liste de contrôle de façon qu’elle reflète la manière dont les évaluations sont faites et que les procédures correctives et la surveillance de leur mise en œuvre soient rendues officielles. Cela sera terminé en janvier 2005.

12. Postes Canada doit faire en sorte que tous les comptoirs bilingues soient évalués en utilisant le Programme du client mystère au cours d’une période de temps raisonnable et que les mesures correctives soient surveillées de manière formelle.

Nous avons augmenté la fréquence des visites par un client mystère; pour les faire passer de deux à quatre visites par année, et ce, à compter de cette année.

Environ 60 comptoirs bilingues seront examinés chaque trimestre, ce qui portera le nombre de comptoirs ayant reçu la visite d’un client mystère au cours d’une année à environ 240 (sur environ 775 comptoirs bilingues). Bien que les visites soient déterminées au hasard, tous les comptoirs bilingues auront été visités au cours d’une période d’environ quatre ans.

Nous avons également augmenté le nombre de vérifications spéciales effectuées par notre fonction Vérification interne. Des rapports de vérification trimestriels seront également produits et des mesures correctives seront prises selon les besoins.

13. Postes Canada doit continuer de surveiller de manière formelle le service offert par les comptoirs bilingues, assurer que les plans d’action pour corriger les lacunes sont formels et mesurer si les lacunes notées au cours de la surveillance sont entièrement corrigées.

Tout en continuant à surveiller la conformité au moyen des mécanismes en place (examens annuels du rendement des ventes, Programme du client mystère, vérifications internes et enquêtes spéciales sur la conformité), nous améliorerons ces mécanismes de surveillance tel qu’énoncé ci-dessous.

L’évaluation du rendement des ventes est le mécanisme de surveillance officiel dans les comptoirs postaux, notamment en ce qui concerne la conformité en matière linguistique. Nous prendrons immédiatement des mesures correctives dans les comptoirs où des lacunes auront été signalées. Nous allons également effectuer une vérification de suivi dans ces comptoirs pour confirmer qu’on y a adopté des mesures correctives. Cela sera terminé d’ici novembre 2004.

Comme nous l’avons indiqué précédemment, nous avons également augmenté la fréquence des visites par un client mystère, pour les faire passer de deux à quatre par année, et ce, à compter de cette année.

Afin de rendre notre processus de surveillance officiel, nous intégrerons la composante langue de service aux vérifications permanentes effectuées par notre fonction Vérification interne. Nous élaborons présentement une liste de contrôle pour aider les vérificateurs à mesurer le rendement par rapport aux objectifs de la langue de service. Des rapports trimestriels seront produits et des mesures correctives seront prises, le cas échéant. Cela sera terminé d’ici juillet 2004.

14. Postes Canada doit faire en sorte que le rendement des gestionnaires en ce qui a trait à la langue de service soit une composante du processus d’évaluation annuel.

La fiche de pointage utilisée pour déterminer le rendement annuel et la prime de rendement des gestionnaires comprend les objectifs du service. Bien que les critères linguistiques ne soient pas explicitement mentionnés sur la fiche de pointage, ils font partie des objectifs du service inclus dans les évaluations du rendement des ventes et les visites par un client mystère, pour lesquelles les gestionnaires sont explicitement évalués dans leur fiche de pointage. La langue de service est donc déjà une composante du processus d’évaluation annuel.

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Notre réponse au plan d’action de Postes Canada

Nous sommes satisfaits de la majeure partie du plan d’action de Postes Canada visant à mettre en œuvre nos recommandations, à l’exception des suites données aux septième, huitième et quatorzième recommandations. Pour démontrer vraiment son engagement à servir le public dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux désignés bilingues et pour accomplir des progrès significatifs, la Société doit envisager de nouvelles méthodes pour s’acquitter de ses obligations en matière de langue de communication avec le public.

Pour donner suite à nos recommandations, Postes Canada a privilégié les mécanismes de contrôle, tels que le Programme du client mystère, la Liste de contrôle de l’évaluation du rendement des ventes et la vérification des comptoirs postaux, comme moyens de s’assurer que les obligations en matière de langue de communication avec le public sont respectées dans les comptoirs désignés bilingues – aussi bien les comptoirs de la Société que les comptoirs exploités par un détaillant. Plus précisément, le plan d’action met l’accent sur ces mécanismes plutôt que d’être axé sur les aptitudes linguistiques des préposés au comptoir et sur l’élabo-ration de nouvelles façons de travailler avec les comptoirs exploités par un détaillant. Il est donc essentiel que Postes Canada veille à ce que les comptoirs bilingues fassent rapidement et régulièrement l’objet d’un examen dans le cadre de cette approche, et que les plans d’action visant à remédier aux lacunes décelées soient bien définis et qu’on fasse un suivi des mesures correctives prises. En particulier, Postes Canada doit s’assurer que les comptoirs exploités par un détaillant offrent le même niveau de service que les comptoirs de la Société. Il faudra donc que Postes Canada prenne des mesures innovatrices pour aider les comptoirs exploités par un détaillant à atteindre ce niveau.

Nous croyons que, pour que Postes Canada respecte pleinement l’intention de la Loi sur les langues officielles dans sa réponse à la septième recommandation, elle doit revoir sa manière d’évaluer le bilinguisme de ses propres comptoirs bilingues afin de s’assurer que des services dans les deux langues sont offerts en tout temps et que les préposés au comptoir répondent aux besoins des clients dans les deux langues officielles. Comme la Société offre de plus en plus de produits et de services diversifiés dans ses comptoirs, et qu’elle offre des services au nom d’autres institutions (l’approche de guichet unique), il nous apparaît évident que le personnel des comptoirs doit posséder l’équivalent du niveau B de la Commission de la fonction publique et qu’il faut faire passer périodiquement de nouveaux tests pour s’assurer que la compétence se maintient. Il convient de noter que, le 1er avril 2004, le Conseil du Trésor a adopté de nouvelles politiques et lignes directrices, dont l’une fait de la dotation bilingue impérative la norme et de la dotation bilingue non impérative, l’exception. Afin de respecter l’esprit des récents changements, Postes Canada devrait immédiatement discuter avec les syndicats représentant le personnel des comptoirs de la manière dont la dotation impérative pourrait être appliquée dans les comptoirs postaux.

En ce qui concerne la réponse de Postes Canada à la huitième recommandation, il est important de noter que la Société a choisi d’offrir ses services par l’intermédiaire de comptoirs exploités par un détaillant, en étant pleinement consciente que les obligations en matière de communication avec le public doivent être respectées. La clause et les normes du contrat de concession relatives à la langue sont claires. Cependant, la Société doit appliquer cette clause et ces normes – ce qu’elle ne faisait manifestement pas d’une manière constante. Si la Société décide de continuer d’offrir ses services par l’entremise de comptoirs exploités par un détaillant, nous estimons qu’elle devra leur offrir davantage de soutien pour qu’ils puissent respecter pleinement l’intention de la huitième recommandation. Nous croyons que, si notre recommandation est mise en œuvre intégralement, les comptoirs exploités par un détaillant auront l’aide nécessaire pour satisfaire aux exigences, et qu’ils pourront offrir le même niveau de service que Postes Canada exige de ses propres comptoirs.

Dans sa réponse à la quatorzième recommandation, Postes Canada affirme que, pour évaluer le rendement des gestionnaires, on se base en partie sur les résultats du Programme du client mystère et sur l’évaluation du rendement des ventes, et que, par extension, les gestionnaires sont évalués en fonction des exigences en matière de langue de communication avec le public. Cependant, nous estimons que les gestionnaires devraient être explicitement responsables du respect des exigences en matière de langue de communication avec le public et que cela pourrait se faire si la langue de communication avec le public devenait une composante distincte du processus annuel d’appréciation.

Nous maintenons que la pleine mise en œuvre de nos quatorze recommandations est nécessaire si Postes Canada tient à s’acquitter efficacement de son obligation d’offrir des services dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux désignés bilingues.

Lorsque nous effectuerons le suivi, nous nous attendrons à voir une amélioration significative du rendement de Postes Canada. Entre-temps, la Société doit faire la preuve que l’approche qu’elle a choisi d’adopter peut lui permettre d’atteindre les résultats auxquels on s’attend.

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Annexe A : À propos de la vérification

Ce rapport représente la première vérification entreprise par le Commissariat aux langues officielles depuis le rétablissement de sa fonction de vérification en 2003. La fonction avait cessé au milieu des années 1990 pour des raisons budgétaires, mais elle a été réactivée parce qu’elle est un outil essentiel pour permettre à la commissaire de réunir l’information nécessaire pour rendre pleinement compte au Parlement de la situation de chacune des langues officielles dans les affaires des institutions fédérales. Le Commissariat effectue des vérifications en vertu de l’article 56 de la Loi sur les langues officielles, qui stipule que la commissaire doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer que les institutions fédérales s’acquittent de leurs obligations en vertu de la Loi. La commissaire a notamment le pouvoir de procéder à des enquêtes de sa propre initiative, y compris à des vérifications.

Objectifs

La vérification avait pour objectifs de déterminer si :

  • les cadres supérieurs de la Société canadienne des postes s’engagent à offrir des services au public dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux désignés;
  • la Société canadienne des postes a mis en place les procédures et les systèmes qui conviennent pour assurer que ses comptoirs postaux désignés et ses franchises postales désignées et exploitées par le secteur privé en son nom offrent des services dans les deux langues officielles;
  • les comptoirs postaux individuels désignés bilingues offrent des services convenables dans les deux langues officielles;
  • la Société canadienne des postes surveille le rendement de ses comptoirs postaux et de ses franchises postales en matière de prestation des services dans les deux langues officielles et présente un rapport officiel des résultats de cette surveillance.

Étendue et approche

Notre vérification a été menée à la fois au siège social de Postes Canada à Ottawa et dans les bureaux régionaux d’un bout à l’autre du pays, entre novembre 2003 et mars 2004.

Nous avons examiné, notamment, les politiques, la documentation et les rapports clés de la Société. Nous avons étudié les procédures et les systèmes mis en place par la Société pour surveiller les comptoirs. Nous avons interviewé les cadres supérieurs de Postes Canada à Ottawa de même que les directeurs généraux, les directeurs des opérations et les gestionnaires territoriaux dans les régions où nous avons vérifié des comptoirs postaux. Nous avons également interviewé les représentants du groupe des Langues officielles de la Société et les coordonnateurs régionaux des langues officielles. Nous avons consulté les associations de la minorité linguistique dans les provinces où nous avons travaillé sur le terrain.

Notre examen des comptoirs postaux de la Société et de ceux des détaillants incluait des secteurs tant urbains que ruraux. Nous avons vérifié des comptoirs au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, dans les Cantons de l’Est, au Québec, dans la région du grand Toronto, dans les régions de Sudbury et de North Bay, en Ontario, et en Saskatchewan et en Alberta. Nous n’avons pas fait de travail sur le terrain dans la région de la capitale nationale parce que le groupe de Vérification interne de Postes Canada en a fait en 2002, ni vérifié de comptoirs postaux en Colombie-Britannique puisqu’ils ont fait partie d’un examen récent par le Conseil du Trésor des services en langue française offerts dans cette province.

Nous avons examiné l’affichage extérieur, intérieur et temporaire (p. ex., « hors service », « de retour dans cinq minutes ») pour déterminer si les exigences étaient respectées. Nous avons également vérifié si les imprimés relatifs aux produits ou aux services postaux, les formulaires de Postes Canada et les imprimés des autres institutions fédérales étaient offerts dans les deux langues officielles et si leur présentation était également mise en valeur. Il importe de noter que nous n’avons pas évalué si les comptoirs présentaient tous les documents que la Société les oblige à offrir. Nous avons plutôt cherché à déterminer si l’affichage et les formulaires étaient offerts dans les deux langues officielles. En outre, notre examen s’est limité aux documents de Postes Canada et du gouvernement fédéral et non aux autres documents présentés. Finalement, nous n’avons pas comparé la gamme de produits et services bilingues – services généraux (télécopies, photocopies, cases postales), services financiers ou produits philatéliques – offerts dans les comptoirs de la Société à ceux offerts dans les comptoirs exploités par un détaillant. Nous prévoyons examiner cette question à l’étape de suivi.

Critères

Voici quelles étaient nos attentes :

  • que la Société ait en place une politique sur les langues officielles ou des lignes directrices concernant le service au public et qu’elles soient approuvées par les cadres supérieurs et soient conformes à la Loi sur les langues officielles et au règlement d’application;
  • que les cadres supérieurs soient informés régulièrement de la conformité de la Société avec sa politique ou ses lignes directrices et dirigent les mesures nécessaires pour assurer la conformité;
  • que la Société ait désigné une personne ou un groupe qui est chargé d’assurer que les exigences en matière de langues officielles sont respectées et que cette personne ou ce groupe possède les compétences pour s’acquitter de cette fonction;
  • que la Société communique efficacement les exigences en matière de langues officiellesau personnel à l’interne qui exploite ses comptoirs et aux entrepreneurs à l’externe qui exploitent des comptoirs postaux en son nom;
  • que la Société ait des procédures et des systèmes convenables en place pour surveiller si le public est servi dans la langue officielle de son choix dans les comptoirs postaux désignés bilingues;
  • que la Société veille à ce que les comptoirs postaux désignés bilingues aient la capacité d’offrir des services dans les deux langues officielles;
  • que les comptoirs postaux bilingues offrent des services (en personne, au téléphone, sur les affiches, par écrit et dans les centres d’accès satellites de Service Canada) dans les deux langues officielles;
  • que la Société surveille si les services sont offerts et exécutés dans les deux langues officielles dans les comptoirs postaux désignés bilingues et si ces services sont d’une qualité acceptable;
  • que les résultats de la surveillance soient utilisés dans la gestion de la qualité du service, dans les rapports sur le rendement et dans les évaluations du rendement des gestionnaires responsables.

Si vous désirez plus de renseignements, veuillez communiquer avec Marcel Charlebois au (613) 995-1010.

Équipe de vérification

  • Glenn Wheeler
  • Marie-Josée Dionne-Hébert
  • Yves Therrien