Vérification du projet pilote régional 2012

1. Sommaire

1.1 Renseignements généraux et contexte

En tant qu'agent du Parlement, le Commissariat aux langues officielles est une organisation gouvernementale de taille relativement petite qui a pour mandat de promouvoir la Loi sur les langues officielles et de veiller à sa mise en œuvre intégrale, de protéger les droits linguistiques des Canadiennes et des Canadiens et de promouvoir la dualité linguistique et le bilinguisme au Canada. Le commissaire s'assure que les trois principaux objectifs de la Loi sont atteints et prend toutes les mesures nécessaires à cet égard. Plus précisément, les objectifs de la Loi sont de garantir :

  • l'égalité du français et de l'anglais au sein du Parlement, du gouvernement du Canada, de l'administration fédérale et des institutions assujetties à la Loi;
  • le développement et l'épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada;
  • l'égalité du français et de l'anglais dans la société canadienne.

Un projet pilote a été mis en œuvre dans la région de l'Ontario dans le but d'élargir le rôle stratégique et promotionnel du personnel régional et d'améliorer la façon dont le Commissariat respecte ses priorités et remplit son mandat. Le projet pilote devrait prendre fin en décembre 2011. La vérification coïncide presque avec l'achèvement du projet pilote, de manière à ce que la direction puisse tenir compte des constatations qui en découlent avant d'étendre le projet pilote à d'autres bureaux régionaux.

La vérification avait pour but de déterminer si le Commissariat a un cadre efficace de contrôle de la gestion pour gérer le projet pilote régional. Elle visait aussi à déterminer si la stratégie et les plans sont adéquats pour mettre en œuvre le projet pilote dans d'autres régions. Les critères de vérification détaillés sont énoncés à l'annexe B.

1.2 Résumé des observations

Les principales observations découlant de la vérification sont présentées ci-dessous.

Résumé des forces relevées

  1. Le groupe de travail chargé du projet pilote régional était responsable de toutes les questions liées à ce projet pilote.
  2. Le groupe de travail chargé du projet pilote régional s'est réuni régulièrement et a obtenu suffisamment d'information pour surveiller efficacement les objectifs, les stratégies et les résultats du projet.
  3. L'approche de gestion du changement du projet pilote régional tenait compte de la charge de travail du personnel et de leurs besoins en matière de formation.
  4. L'approche de gestion du changement du projet pilote régional tenait compte des possibilités de collaboration, de synergie et d'interaction entre les bureaux régionaux et l'administration centrale, et entre les directions générales de l'organisation.
  5. L'approche de gestion du projet pilote régional permettait au groupe de travail qui en était responsable de s'occuper adéquatement des problèmes qui surgissaient.

Résumé des recommandations

  1. Nous recommandons que le groupe de travail chargé du projet pilote régional définisse des indicateurs de rendement et des cibles mesurables, en se fondant sur les objectifs du projet et les critères de réussite, avant que le projet ne se termine, en décembre 2011. Le rendement devrait ensuite être évalué pour s'assurer que les avantages du projet continuent de justifier les coûts, et des mesures correctives devraient être définies et appliquées avant la mise en œuvre du projet dans d'autres régions.

Si le Commissariat décidait de mettre en œuvre le projet dans d'autres régions :

  1. Nous recommandons qu'un effort concerté soit déployé pour faire en sorte que les principaux documents étayant ce projet régional de réorganisation soient mis à jour, officiellement approuvés et adéquatement communiqués aux intervenants clés avant que le projet soit mis en œuvre dans d'autres régions. Cette approche permettra de mieux faire connaître le projet, de dissiper la confusion en ce qui concerne les objectifs du projet et les répercussions éventuelles, et d'accroître l'appui des intervenants à l'égard du projet.
  2. Nous recommandons que le Commissariat tire parti de l'expérience acquise par le personnel du bureau régional de l'Ontario pendant la réalisation du projet pilote en faisant participer ces personnes à la stratégie de communication qui va suivre. Par exemple, on pourrait demander aux membres du personnel du bureau régional de l'Ontario de parler de l'expérience qu'ils ont vécue dans le cadre de ce projet au personnel des autres bureaux régionaux. Cette façon de faire offrirait une occasion de rassurer le personnel régional quant aux objectifs du projet et accroîtrait les chances de le faire accepter, ce qui faciliterait sa mise en œuvre dans les régions concernées.
  3. Nous recommandons que le processus de gestion du projet du Commissariat comprenne des procédures de gestion de l'information plus rigoureuses, de manière à ce que des mesures concernant les modifications aux documents clés et les approbations soient mises en place. Ces mesures comprendraient la documentation appropriée des versions finales, ainsi que la documentation des approbations obtenues pour les documents clés.
  4. Nous recommandons que la structure des réunions du groupe de travail chargé du projet (ou du groupe qui le remplacera pendant l'étape de la mise en œuvre) soit revue afin que les discussions soient axées sur les questions-clés liées au projet, et que les points nécessitant un suivi soient systématiquement examinés lors des réunions suivantes.
  5. Nous recommandons que les risques indiqués dans la charte des activités du projet, de même que les stratégies d'atténuation, soient abordés directement dans le plan opérationnel régional, pour s'assurer qu'on en tient compte dans le cadre des activités quotidiennes. Le groupe de travail chargé du projet pilote régional (ou le groupe qui le remplacera pendant l'étape de la mise en œuvre) devrait aussi discuter régulièrement de ces risques, ainsi que des stratégies d'atténuation.

1.3 Conclusion

Compte tenu des observations précédentes et de la portée générale de la vérification, nous pouvons dire que le Commissariat est aux prises avec des difficultés de niveau moyen en ce qui concerne l'efficacité du cadre de contrôle de gestion servant à gérer le projet pilote régional. Il est aussi aux prises avec des difficultés de niveau moyen en ce qui concerne l'efficacité de la stratégie et des plans pour la mise en œuvre du projet pilote dans d'autres régions.

Les recommandations incluses dans ce rapport visent à aider la direction du Commissariat à améliorer l'efficacité du cadre de contrôle de gestion de l'organisme destiné à gérer les futurs projets semblables au projet pilote régional. Elles aideront aussi la direction du Commissariat à renforcer l'efficacité de la stratégie et des plans pour la mise en œuvre du projet pilote dans d'autres régions.

En notre qualité de vérificateurs, et par le jugement professionnel qui en découle, nos méthodes de vérification s'avèrent appropriées et suffisantes, et en conformité avec la Politique sur la vérification interne du Conseil du Trésor (CT); les éléments de preuve recueillis appuient les conclusions du présent rapport. Notre opinion est basée sur une comparaison des conditions dans lesquelles se trouvait le Commissariat au moment de la vérification, avec les critères de vérification préétablis acceptés par la direction. On a recueilli des éléments de preuve afin de fournir à la haute direction une assurance raisonnable de l'exactitude des conclusions tirées de la vérification. La vérification et le rapport qui en découle ont été réalisés à l'intention des gestionnaires du Commissariat. L'utilisation de ce rapport à d'autres fins pourrait ne pas être appropriée.

2. Objectif, portée et méthodologie de la vérification

2.1 Aperçu du projet pilote régional

Actuellement, outre l'administration centrale, le Commissariat aux langues officielles (Commissariat) compte cinq bureaux régionaux (Moncton, Montréal, Toronto/Sudbury, Winnipeg/Regina, et Edmonton/Vancouver). Dans chacun de ces bureaux régionaux, le personnel se compose de deux à six membres, qui rendent des comptes par l'entremise de la Direction générale de l'assurance de la conformité et de la Direction générale des politiques et des communications.

Le Comité exécutif estime qu'il est nécessaire de modifier le modèle opérationnel régional afin :

  • de mieux harmoniser les rôles et les responsabilités des bureaux régionaux et de l'administration centrale;
  • de garantir l'optimisation des possibilités de promotion et d'intervention des bureaux régionaux;
  • de consolider le rôle d'ombudsman du commissaire en ce qui a trait à la promotion et à la prévention.

Dans le cadre de ce nouveau modèle opérationnel, les bureaux régionaux devraient rendre des comptes uniquement par l'entremise de la Direction générale des politiques et des communications.

À la suite d'une étude réalisée en 2009 sur le rôle, les responsabilités et la hiérarchie des bureaux régionaux, le Commissariat a lancé un projet pilote en vue d'instaurer un nouveau modèle opérationnel dans ses bureaux régionaux. Le groupe de travail chargé du projet a été créé en août 2010, et le projet pilote a débuté en décembre 2010 dans la région de l'Ontario. Le projet devait se terminer en juillet 2011, mais la date d'achèvement a été reportée à décembre 2011 afin que les résultats puissent être évalués adéquatement. La vérification coïncide presque avec l'achèvement du projet pilote, de manière à ce que la direction puisse tenir compte des constatations qui en découlent avant d'étendre le projet pilote à d'autres bureaux régionaux.

En réalisant ce projet, le Commissariat cherche à développer des approches novatrices et des moyens plus efficaces pour remplir son mandat d'ombudsman linguistique et résoudre les problèmes de façon plus proactive et préventive. La direction croit que cette nouvelle façon d'envisager la protection et la promotion doit être mise en place de façon efficace à tous les niveaux pour aider le Commissariat à remplir son mandat, et les ressources doivent être réparties de manière à donner le maximum de résultats.

Le premier objectif du projet pilote est de mettre en valeur le rôle stratégique et promotionnel du personnel régional afin que l'organisation puisse mieux réaliser ses objectifs prioritaires et remplir son mandat. Le deuxième objectif est de créer des structures qui consolideront la collaboration entre les directions générales et entre les bureaux régionaux et l'administration centrale à Ottawa. En troisième lieu, ce projet offre l'occasion de recueillir l'avis des intéressés sur le fonctionnement du modèle opérationnel et sur les moyens de l'améliorer. Pour atteindre ces objectifs, il s'agira de veiller à ce que :

  • le rôle et les responsabilités des bureaux régionaux et de l'administration centrale soient clairs et étayés par des documents, acceptés et compris de tous et toutes;
  • le travail soit organisé de manière logique et efficacement réparti;
  • aucune tâche ne soit orpheline ni laissée à une responsabilité incertaine ou contestée;
  • les pouvoirs et limites de responsabilité soient clairs;
  • les possibilités de collaboration, de synergie et d'interaction efficace entre les directions générales soient circonscrites et exploitées;
  • lorsque l'indépendance et la séparation des tâches sont requises et appropriées, on procède de la sorte.

Le projet pilote devrait rehausser l'image, la visibilité et l'influence du Commissariat à l'échelon régional en mettant l'accent sur trois éléments :

  • les institutions fédérales, dont celles qui offrent des services au public voyageur;
  • la sensibilisation des groupes linguistiques majoritaires;
  • l'appui aux communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Ce processus permettra également au Commissariat de consolider la collaboration, la synergie et l'interaction entre les directions générales, de clarifier les rôles dans la perspective du renouvellement du rôle d'ombudsman du commissaire et de garantir une plus grande conformité. Le groupe de travail chargé du projet a établi les critères de réussite suivants :

  • alignement des interventions sur les principales priorités de l'organisation;
  • manifestation d'un esprit de collaboration entre les directions générales et d'une synergie interne;
  • validation du modèle pilote du point de vue des leçons tirées de l'expérience;
  • atteinte des résultats dans le cadre du budget prévu;
  • meilleure compréhension des rôles et responsabilités au sein de l'organisation.

2.2 Objectif de la vérification

La vérification avait pour but de déterminer si le Commissariat a un cadre efficace de contrôle de la gestion pour gérer le projet pilote régional. Elle visait aussi à déterminer si la stratégie et les plans sont adéquats pour mettre en œuvre le projet pilote dans d'autres régions.

2.3 Portée de la vérification

La vérification portait sur la gouvernance du projet et les pratiques de gestion appliquées au projet pilote dans la région de l'Ontario.

2.4 Méthodologie de la vérification

L'approche et la méthodologie utilisées étaient conformes aux normes de vérification interne de l'Institut Internal Auditors et respectaient la Politique de vérification interne du gouvernement du Canada.

Le Commissariat s'efforce de maintenir des pratiques de gestion efficaces qui soient représentatives des pratiques dominantes du secteur. Par conséquent, les cadres de contrôle suivants ont été mis à contribution aux fins de la vérification :

  • cadre des contrôles de gestion de base (CGB – mai 2010) et des critères de vérification définis par le Bureau du contrôleur général (BCG);
  • Cadre de responsabilisation de gestion (CRG VIII), qui énonce les attentes du Conseil du Trésor auxquelles doivent répondre les cadres supérieurs de l'administration fédérale pour promouvoir la saine gestion dans la fonction publique;
  • autres critères permettant de garantir une bonne couverture de la portée de la vérification susmentionnée.

Un programme de vérification fondé sur le risque a été élaboré (voir l'annexe B) afin de fournir davantage de détails sur la façon dont les divers aspects visés par la vérification ont été examinés et dans lequel il est fait référence à des procédés de vérification précis, dont ceux-ci :

  • examen de la charte du projet, des plans de communication, des plans d'action de gestion et des stratégies opérationnelles liés au projet pilote régional;
  • examen des comptes rendus des réunions de gestion, des descriptions de travail et des rapports sur les leçons tirées;
  • entrevues avec des intervenants clés à l'administration centrale et dans les régions.

La liste des personnes interviewées se trouve à l'annexe A.

La vérification a été menée selon le calendrier que voici :

  • étape de la planification : mai – août 2011;
  • étape de l'examen : septembre et octobre 2011;
  • étape de la production du rapport : octobre et novembre 2011;
  • présentations au Comité exécutif et au Comité de vérification et d'évaluation : novembre 2011.

Les observations et recommandations découlant de la vérification ont été formulées conformément au tableau de classification décrit ci-dessous :

Priorité élevée

Écarts importants par rapport à l'objectif de la vérification; intervention requise à court terme.

Priorité moyenne

Écarts modérés par rapport à l'objectif de la vérification; intervention requise à moyen terme.

Priorité mineure

L'écart par rapport à l'objectif de la vérification est jugé minime, ou constitue un élément à considérer relativement aux pratiques exemplaires.

3. Constatations et recommandations

3.1 Mesure du rendement du projet

Priorité élevée

Écarts importants par rapport à l'objectif de la vérification; intervention requise à court terme.

Nous nous attendions à trouver des éléments clés d'une stratégie de mesure du rendement consignée par écrit et mise en œuvre pour le projet pilote régional.

Nous avons constaté que les objectifs et les facteurs critiques de succès pour le projet étaient définis dans la charte des activités du projet; cependant, les objectifs et les facteurs de succès sont axés sur des résultats de haut niveau et ne sont pas facilement mesurables parce qu'ils ne sont pas assortis de cibles mesurables et qu'il n'y a pas de méthode pour recueillir des renseignements objectifs sur le rendement. Des exercices sur les leçons à tirer ont été organisés, mais ils se fondaient sur l'opinion des participants au projet et ne s'inspiraient pas de renseignements plus objectifs ou quantitatifs. Les discussions avec les intervenants internes ont également révélé qu'un bon nombre d'entre eux se demandent encore comment la réussite du projet pilote sera évaluée avant qu'il soit mis en œuvre dans d'autres régions.

L'absence d'indicateurs et de cibles de rendement mesurables pour le projet pilote ne facilite pas la tâche d'évaluer objectivement la réussite du projet et accroît le risque que des mesures correctives ne soient pas définies ni mises en œuvre avant que le projet soit appliqué dans d'autres régions. Une évaluation plus objective de la réussite du projet augmentera aussi les chances qu'il soit appuyé lorsqu'il sera mis en œuvre dans d'autres régions.

Recommandations

  1. Nous recommandons que le groupe de travail chargé du projet pilote régional définisse des indicateurs de rendement et des cibles mesurables, en se fondant sur les objectifs du projet et les critères de réussite, avant que le projet ne se termine, en décembre 2011. Le rendement devrait ensuite être évalué pour s'assurer que les avantages du projet continuent de justifier les coûts, et des mesures correctives devraient être définies et appliquées avant la mise en œuvre du projet dans d'autres régions.
Réponse de la direction

Accepté

  1. À la lumière des résultats de la vérification, fondés sur les indicateurs de rendement mesurables de l'organisation, le groupe de travail examine ce qui devrait être considéré comme des « indicateurs de rendement mesurables » et comment ils devraient être évalués et communiqués dans le cadre du plan opérationnel régional et du plan d'activités du projet. (2011-2012, T4)

3.2 Gestion de l'information et stratégie de communications

Priorité moyenne

Écarts modérés par rapport à l'objectif de la vérification; intervention requise à moyen terme.

Nous nous attendions à trouver des documents clés étayant la structure de gouvernance du projet qui auraient été approuvés par l'organisme de surveillance du projet avant que celui-ci soit mis en branle. Ces documents auraient compris une analyse coûts-avantages faisant état des coûts, des avantages et des risques du projet, ainsi que de la capacité organisationnelle, qui aurait été préparée grâce à la contribution tant des intervenants internes que des intervenants externes, le cas échéant; une charte du projet fondée sur une analyse des risques détaillée; la liste des rôles et des responsabilités des membres de l'organisme de surveillance, du gestionnaire du projet et du personnel régional; des indicateurs de rendement mesurables; et une stratégie de communication garantissant une transmission adéquate de ces documents aux intervenants clés et se fondant sur une analyse approfondie des répercussions éventuelles du projet sur eux.

Nous comprenons que la réorganisation du bureau régional de l'Ontario s'est faite dans le contexte d'un projet pilote, conçu pour offrir la possibilité de redéfinir l'approche en fonction des leçons tirées et des problèmes rencontrés, avant que cette nouvelle structure soit appliquée dans les autres bureaux régionaux. Dans ce contexte, on peut s'attendre à ce que certains aspects de la gouvernance du projet soient caractérisés par un degré appréciable d'incertitude et d'absence de formalisme à l'étape initiale.

Nous avons constaté que des documents clés étayant le projet pilote régional avaient été préparés, par exemple une analyse coûts-avantages, une charte de projet, les rôles et responsabilités, les critères de réussite et la stratégie de communication. Cependant, il n'a pas été possible d'établir clairement que ces documents avaient été approuvés avant la mise en branle du projet pilote. Au cours des discussions avec plusieurs des intervenants internes, nous avons appris qu'on s'entend généralement pour dire que la plupart des documents clés étayant cette initiative ont été mis au point ou approuvés bien après le début du projet pilote régional.

Nous avons aussi noté que certains de ces documents clés n'étaient pas suffisamment détaillés pour garantir que les risques importants et les possibilités avaient été étudiés adéquatement. Par exemple, de nombreux intervenants estiment que l'analyse coûts-avantages est incomplète, car elle se fonde uniquement sur l'apport interne et ne fournit pas de renseignements suffisamment détaillés en ce qui concerne les coûts, les avantages et les risques du projet, ainsi que la capacité organisationnelle. Nous avons aussi noté que les rôles et les responsabilités des membres du groupe de travail n'étaient pas toujours compris, et que les rôles et responsabilités du personnel régional n'étaient pas consignés dans des descriptions de travail formelles.

Enfin, nous avons remarqué que la stratégie de communication était de haut niveau et ne faisait pas mention des répercussions précises du projet ou des besoins des divers intervenants internes et externes. Nous avons constaté que les communications relatives au projet qui s'adressaient aux intervenants internes étaient fréquentes et suffisantes, mais qu'il y avait parfois des contradictions et que les messages n'étaient pas toujours compris dans l'organisation.

L'absence d'une structure de gouvernance bien documentée et approuvée accroît le risque de confusion parmi les intervenants internes et réduit les chances qu'ils se rallient au projet. Cette situation accroît également le risque que le projet ne soit pas analysé adéquatement avant sa mise en œuvre et qu'on ne s'occupe pas réellement des principaux risques ou des problèmes qui surgissent, ce qui met en péril l'atteinte des objectifs du projet.

Recommandations

Si le Commissariat décidait de mettre en œuvre le projet pilote dans d'autres régions :

  1. Nous recommandons qu'un effort concerté soit déployé pour faire en sorte que les principaux documents étayant ce projet régional de réorganisation soient mis à jour, officiellement approuvés et adéquatement communiqués aux intervenants clés avant que le projet soit mis en œuvre dans d'autres régions. Cette approche permettra de mieux faire connaître le projet, de dissiper la confusion en ce qui concerne les objectifs du projet et les répercussions éventuelles, et d'accroître l'appui des intervenants à l'égard du projet. Nous pensons aux documents suivants :
    1. Rôles et responsabilités : Ce document devrait fournir une définition claire des rôles et des responsabilités des membres du groupe de travail et du gestionnaire du projet. Il devrait aussi être communiqué clairement aux intervenants internes, afin qu'ils comprennent le rôle qu'ils sont censés jouer.
    2. Stratégie de communication : Elle devrait comprendre une analyse des répercussions éventuelles du projet sur chacun des intervenants clés. Les stratégies de communication pourraient ensuite être adaptées aux besoins de chaque intervenant.
  2. Nous recommandons que le Commissariat tire parti de l'expérience acquise par le personnel du bureau régional de l'Ontario pendant la réalisation du projet pilote en faisant participer ces personnes à la stratégie de communication qui va suivre. Par exemple, on pourrait demander aux membres du personnel du bureau régional de l'Ontario de parler de l'expérience qu'ils ont vécue dans le cadre de ce projet au personnel des autres bureaux régionaux. Cette façon de faire offrirait une occasion de rassurer le personnel régional quant aux objectifs du projet et accroîtrait les chances de le faire accepter, ce qui faciliterait sa mise en œuvre dans les régions concernées.
Réponse de la direction

Accepté

  1. À l'avenir, les documents clés qui appuient ce projet de réorganisation régionale seront mis à jour, approuvés officiellement et communiqués aux intervenants clés avant le lancement du modèle dans la prochaine région.
    1. Les représentants régionaux continueront d'être informés durant les réunions des gestionnaires de la DGPC, mais ils assisteront à des téléconférences sur ce sujet précis qui seront organisées au besoin.
    2. Le document d'information sur les rôles et les responsabilités et le plan de communication, approuvés par le COMEX en décembre 2010, sera mis à jour et largement partagée avec tous les membres du personnel, tout comme la charte du projet et les descriptions de poste lorsque leur mise à jour sera effectuée. (2011-2012, T4)
  2. Les membres du personnel de la région de l'Ontario seront consultés et participeront à la mise en œuvre subséquente de la stratégie de communication. Ils seront invités à faire part de leur expérience dans ce projet pilote au personnel d'autres bureaux régionaux. (2011-2012, T4)

3.3 Gestion du risque et efficacité du groupe de travail

Priorité moyenne

Écarts modérés par rapport à l'objectif de la vérification; intervention requise à moyen terme.

Nous nous attendions à trouver un processus de gestion bien établi et efficace pour suivre l'évolution du projet pilote régional et faire en sorte que des mesures d'atténuation soient prises, au besoin.

Nous avons constaté que le groupe de travail chargé du projet pilote régional s'était vu confier la responsabilité de toutes les questions liées au projet pilote. En cette qualité, le groupe de travail recevait des mises à jour mensuelles et donnait de la rétroaction sur les stratégies d'atténuation possibles lorsque surgissaient des problèmes. Le groupe de travail examinait aussi les principaux documents relatifs au projet, au besoin.

L'analyse des comptes rendus des réunions du groupe de travail chargé du projet pilote régional a révélé que les mesures de suivi n'étaient pas toujours documentées, et que les points nécessitant un suivi n'étaient pas systématiquement inclus dans les réunions subséquentes pour qu'on en discute. Nous avons aussi noté que l'approbation des principaux documents relatifs au projet, et des versions subséquentes, n'était pas toujours mentionnée dans les comptes rendus de réunion.

Au cours d'une série de discussions avec les intervenants internes, il a été noté que les réunions du groupe de travail chargé du projet pilote régional n'étaient pas suffisamment structurées et que certains des membres ne comprenaient pas toujours leur rôle. Les membres du groupe de travail convenaient généralement que les réunions n'étaient pas assez structurées pour garantir une utilisation efficace de leur temps.

Enfin, nous avons noté que les risques mentionnés dans la charte des activités du projet n'étaient pas abordés directement dans les discussions du groupe de travail chargé du projet pilote régional ni dans d'autres documents ayant trait à ce projet. Les plans d'atténuation des risques n'ont pu être trouvés.

Cela accroît le risque que les mesures de suivi auxquelles on n'a pas donné suite resteront en suspens, et le risque que le groupe de travail ne remplisse pas son mandat efficacement.

Recommandations

Si le Commissariat décidait de mettre en œuvre le projet pilote dans d'autres régions :

  1. Nous recommandons que le processus de gestion du projet du Commissariat comprenne des procédures de gestion de l'information plus rigoureuses, de manière à ce que des mesures concernant les modifications aux documents clés et les approbations soient mises en place. Ces mesures comprendraient la documentation appropriée des versions finales, ainsi que la documentation des approbations obtenues pour les documents clés.
  2. Nous recommandons que la structure des réunions du groupe de travail chargé du projet (ou du groupe qui le remplacera pendant l'étape de la mise en œuvre) soit revue afin que les discussions soient axées sur les questions clés liées au projet, et que les points nécessitant un suivi soient systématiquement examinés lors des réunions suivantes.
  3. Nous recommandons que les risques indiqués dans la charte des activités du projet, de même que les stratégies d'atténuation, soient abordés directement dans le plan opérationnel régional, pour s'assurer qu'on en tient compte dans le cadre des activités quotidiennes. Le groupe de travail chargé du projet pilote régional (ou le groupe qui le remplacera pendant l'étape de la mise en œuvre) devrait aussi discuter régulièrement de ces risques, ainsi que des stratégies d'atténuation.
Réponse de la direction

Accepté

  1. Les documents ont maintenant été transférés dans un lecteur commun auquel les employés auront accès.
  2. Pour garantir que le dialogue est ciblé et met l'accent sur la tâche à accomplir, le suivi des mesures à prendre des procès-verbaux antérieurs sera examiné rigoureusement. Des options seront également présentées au groupe de travail du projet concernant sa composition et son rôle actuels. Le soutien additionnel d'un stagiaire pour l'organisation administrative du projet pilote au cours du dernier trimestre facilitera considérablement la logistique. (2011-2012, T4)
  3. Les risques cernés dans la charte des activités du projet seront examinés avec les stratégies d'atténuation connexes. Le plan de travail régional sera modifié de façon à mettre à jour les critères d'évaluation du rendement liés au groupe de travail du projet pilote régional. (2011-2012, T4)

Annexe A – Personnes interviewées

Les personnes suivantes ont été interviewées dans le cadre du processus de vérification :

  • Françoise Albert, représentante du commissaire par intérim, région de l'Atlantique
  • Carole Beauvais, directrice, Portefeuille de la sécurité et des transports/Enquêtes, Direction générale de l'assurance de la conformité
  • Suzanne Bélanger-Fontaine, représentante du commissaire, région de l'Ontario
  • Ghislaine Charlebois, commissaire adjointe, Direction générale de l'assurance de la conformité
  • Roger Davidson, analyste principal, Direction générale de l'assurance de la conformité
  • Michelle Freynet, représentante du commissaire, région du Manitoba et de la Saskatchewan
  • Sylvain Giguère, commissaire adjoint, Direction générale des politiques et des communications
  • Corita Harty, directrice, Initiative d'intégration opérationnelle et relations internationales, Direction générale des politiques et des communications
  • Catherine Kuong, adjointe administrative, bureau régional de l'Ontario
  • Mathieu Labine, coordonnateur de l'AIPRP, Direction générale de la gestion intégrée
  • Denis Lorieau, représentant du commissaire, région de l'Alberta, de la Colombie-Britannique, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon
  • Eva Ludvig, représentante du commissaire, région du Québec
  • Mike McGuire, chef de cabinet, Commissariat aux langues officielles
  • Antonia Papadakou, gestionnaire par intérim, Production, Direction générale des politiques et des communications
  • Mario Séguin, directeur, Ressources humaines, Direction générale de la gestion intégrée
  • JoHanne Verrier, directrice, Gestion de l'information et de la technologie de l'information, Direction générale de la gestion intégrée

Annexe B - Critères de vérification

Les critères utilisés dans le cadre de ce programme de vérification définissent les attentes en fonction desquelles le cadre de contrôle de gestion servant à gérer le projet pilote régional a été évalué. Ces critères ont été conçus de manière à permettre l'évaluation des pratiques, des procédures et des contrôles essentiels qui sont en place au Commissariat. Ils ont été mis en correspondance avec le cadre des contrôles de gestion de base (CGB – mai 2010) et des critères de vérification, d'une part, et avec le Cadre de responsabilisation de gestion (CRG VIII).

Critères de vérification Sous-critères de vérification Références aux cadres
Gouvernance du projet pilote régional
1.1 Un organisme et des pratiques de surveillance efficaces sont mis en place.
  1. Un organisme de surveillance est responsable de toutes les questions liées au projet pilote régional.
  2. L'organisme de surveillance se réunit régulièrement et reçoit les informations essentielles lui permettant d'exercer une surveillance efficace des objectifs, des stratégies et des résultats du projet.
  3. L'organisme de surveillance approuve tous les documents importants se rapportant au projet (p. ex., charte du projet, plan opérationnel, rôles et responsabilités, mesures du rendement, etc.).
  4. L'organisme de surveillance est mis au courant des leçons tirées et s'assure que les lacunes sont corrigées avant que le projet soit mis en œuvre dans d'autres bureaux régionaux.
  • CGB : G-1, G-2, G-6, RP-3
  • CRG VIII : 3, 15
1.2 Une analyse de rentabilisation ou une analyse des coûts et avantages du projet pilote régional a été effectuée avec minutie, et les recommandations qui en ont découlé ont été approuvées avant le début du projet pilote.
  1. Une analyse de rentabilisation ou une analyse des coûts et avantages du projet pilote régional a été effectuée avant le début du projet. L'analyse portait entre autres sur les coûts, les avantages et les risques du projet, ainsi que sur la capacité organisationnelle et les répercussions éventuelles sur les ressources de l'organisation (p. ex., finances, RH, GI/TI, etc.).
  2. L'analyse de rentabilisation ou l'analyse des coûts et avantages du projet pilote régional tenait compte de tous les intervenants clés (c.-à-d. le personnel régional et celui de l'administration centrale, les associations externes, etc.).
  3. Les résultats de l'analyse de rentabilisation ou de l'analyse des coûts et avantages du projet pilote régional ont été approuvés par l'organisme de surveillance du projet, puis communiqués à tous les intervenants pour favoriser la transparence du projet.
  • CGB : RM-2, RM-6, CFS-1, CFS-2, PPL-1
  • CRG VIII : 3, 4
1.3 Des plans, des objectifs et des mesures du rendement ont été établis pour le projet pilote régional et ils ont été communiqués; ils sont liés au mandat du Commissariat visant à appuyer renouvellement du rôle d'ombudsman du commissaire.
  1. Le plan du projet pilote régional (c.-à-d. le plan opérationnel régional ou le plan du groupe de travail) tient compte comme il se doit de la capacité et des contraintes organisationnelles (p. ex., finances, RH, GI/TI, etc.), et il décrit les risques et les objectifs organisationnels.
  2. Des mesures du rendement appropriées pour le projet pilote régional ont été définies, étayées et communiquées.
  3. Le plan du projet pilote régional (c.-à-d. le plan opérationnel régional ou le plan du groupe de travail) a été communiqué à tous les intervenants internes.
  • CGB : CFS-2, G-3, G-4, ST-1, RP-1, RP-2
  • CRG VIII : 2, 3
1.4 Les rôles et les responsabilités afférents au projet pilote régional sont bien définis, communiqués de façon claire, et ils sont appropriés.
  1. Les rôles et les responsabilités de tous les intervenants clés (c.-à-d. gestionnaire du projet, membres du groupe de travail, champions du projet, personnel régional, etc.) du projet pilote régional ont été définis et communiqués clairement.
  2. Le personnel du Commissariat comprend bien les rôles et les responsabilités afférents au projet pilote régional, et ceux-ci sont jugés pertinents pour atteindre les objectifs du projet.
  • CGB : AC-1, AC-3, PPL-4
  • CRG VIII : 10
Gestion du projet pilote régional
2.1 Un processus de gestion du projet pilote régional est en place pour surveiller l'évolution du projet et faire en sorte que des mesures d'atténuation soient appliquées, au besoin.
  1. L'approche de gestion du changement du projet pilote régional garantit une bonne communication avec les intervenants clés du projet.
  2. L'approche de gestion du projet pilote régional tient compte de la charge de travail des employés et de leurs besoins en matière de formation.
  • CGB : G-5, G-6, CFS-1, ST-16, ST-17, LICM-1, LICM-2, LICM-3, PPL-4
  • CRG VIII : 15
2.2 Les risques liés au projet, le budget, l'échéancier, les possibilités d'amélioration et les problèmes ont été pris en considération et gérés adéquatement.
  1. L'approche de gestion du projet pilote régional garantit une gestion appropriée des risques liés au projet, du budget et de l'échéancier.
  2. L'approche de gestion du projet pilote régional tient compte des possibilités de collaboration, de synergie et d'interaction entre les bureaux régionaux et l'administration centrale, et entre les directions générales de l'organisation.
  3. L'approche de gestion du projet pilote régional permet de s'occuper adéquatement des problèmes qui surgissent.
  • CGB : CFS-1, CFS-2, RM-1, RM-2, RM-7
  • CRG VIII : 9, 15
Date de modification :
2020-09-18