Mieux comprendre l'insécurité linguistique (2021)
Nous devons renforcer la sécurité linguistique dans la société canadienne, ce qui signifie accroître l’acceptation et la reconnaissance des diverses variétés de français et d’anglais au Canada ainsi que des efforts des gens pour apprendre les langues officielles, tant au sein de la fonction publique que dans l’ensemble de la population.
Qui est touché par l’insécurité linguistique? Tout le monde!
L’insécurité linguistique en français ou en anglais renvoie à l’idée que les gens ne sont pas à l’aise d’utiliser ces langues, qu’il s’agisse de leur première ou de leur seconde langue officielle, alors qu’ils en ont le droit.
L’insécurité linguistique dans la fonction publique du canada
Les fonctionnaires en ont long à dire…
Notre sondage sur l’insécurité linguistique dans les régions désignées bilingues aux fins de la langue de travail au sein de la fonction publique a suscité beaucoup d’attention : près de 11 000 membres du personnel qui travaillent dans ces régions ont répondu, et plus de 4 000 membres du personnel travaillant ailleurs au pays ont également transmis leurs points de vue*.
*Sondage effectué en mars 2019; échantillon non probabiliste
Région de la capitale nationale et le Nouveau-Brunswick : régions bilingues aux fins de la langue de travail et où le personnel peut servir le public dans les deux langues officielles.
Ontario et Québec : régions qui comprennent certaines localités bilingues aux fins de la langue de travail et où le personnel peut servir le public dans les deux langues officielles.
Autres provinces et territoires : régions qui ne sont pas bilingues aux fins de la langue de travail, mais où le personnel peut servir le public dans les deux langues officielles.
Résultats du sondage :
L’insécurité linguistique en français constituait la préoccupation la plus importante des francophones et des anglophones. Parler en français, écrire en français et demander à être supervisé dans cette langue sont les situations qui suscitent le plus de malaise.
- Répondant(e)s qui ont éprouvé un malaise en français : 44 % des francophones; 39 % des anglophones.
- Répondant(e)s qui ont éprouvé un malaise en anglais : 15 % des anglophones (32 % au Québec, à l’extérieur de la région de la capitale nationale); 11 % des francophones (18 % au Québec, à l’extérieur de la région de la capitale nationale).
- De nombreux francophones et anglophones souhaitaient avoir plus d’occasions d’utiliser le français au travail. Certaines personnes voulaient avoir plus d’occasions d’utiliser l’anglais au travail dans les régions où le français prédomine.
- Les fonctionnaires qui se sentaient mal à l’aise d’utiliser leur première langue officielle craignaient souvent de déranger les autres.
- Les fonctionnaires qui se sentaient mal à l’aise d’utiliser leur seconde langue officielle craignaient souvent d’être jugés.
- Les francophones et les anglophones ont déclaré qu’en ce qui concerne leur seconde langue officielle, leur capacité de compréhension est supérieure à leur capacité d’expression à l’oral et à l’écrit.
Raisons pour lesquelles les fonctionnaires ne se sentent pas toujours à l’aise d’utiliser le français ou l’anglais au travail
- « La personne qui me supervise ou mes collègues ne sont pas assez à l’aise dans ma langue officielle préférée. »
- « Si j’utilise ma première langue officielle, les gens penseront que je suis un fauteur de troubles. »
- « Aucun budget de formation n’est prévu, et ma charge de travail est trop lourde pour maintenir mes acquis dans ma langue seconde. »
- « Si j’essaie de m’exercer à utiliser ma seconde langue officielle, mes collègues passeront simplement à l’autre langue. »
- « Les gens vont juger mon accent et ma grammaire. »
- « La langue n’est pas souvent utilisée où je travaille. »
- « Je ne m’exerce pas suffisamment. »
Insécurité linguistique : un cycle vicieux
L’utilisation inégale du français et de l’anglais au travail peut amener les fonctionnaires à se sentir de moins en moins confiants lorsque vient le temps d’utiliser la langue la moins populaire, ce qui entraîne la perte de leurs compétences. Le personnel y perd, et la fonction publique dans son ensemble y perd.
Un cycle vicieux : Insécurité linguistique, perte de confiance pour l’utilisation des langues officielles, perte des compétences en langues officielles, Culture organisationnelle qui ne favorise pas une utilisation égale des langues officielles
Renforcer la sécurité linguistique : un cercle vertueux
En encourageant l’utilisation égale des deux langues officielles, la fonction publique peut créer un milieu de travail inclusif sur le plan linguistique, où le personnel se sent libre d’utiliser sa première et sa seconde langue officielle et peut développer et maintenir ses compétences. Tout le monde y gagne!
Un cercle vertueux : sécurité linguistique, confiance accrue pour l’utilisation des
langues officielles, développement et maintien des compétences en langues officielles, culture organisationnelle qui encourage une utilisation égale des deux langues officielles
Que faut-il pour renforcer la sécurité linguistique?
- Du respect : Il faut respecter les droits du personnel en matière de langue de travail et ses efforts pour utiliser sa seconde langue officielle.
- De la sensibilisation : Il faut assurer une prise de conscience de la capacité du personnel à comprendre sa seconde langue officielle et de son désir d’utiliser ses compétences dans sa première et sa seconde langue officielle.
- De la motivation : Le personnel doit être encouragé à prendre des risques linguistiques, en s’exerçant activement à utiliser sa seconde langue officielle ou en employant sa première langue officielle.
- Une modernisation de la Loi sur les Langues Officielles : Afin de garantir le respect des droits linguistiques du personnel dans le monde du travail en pleine évolution du 21e siècle, notamment les équipes virtuelles et les personnes en télétravail.