Parle-moi de ton bilinguisme
Dans notre balado, nous explorons le parcours de jeunes Canadiens et Canadiennes bilingues qui discutent des défis et des avantages de vivre dans les deux langues officielles.
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Épisodes
Parle-moi de ton bilinguisme - Épisode 3 : Les avantages d’être bilingue
Le 16 juin 2022 - Nous avons tous entendu la chanson : nos enseignants et nos parents qui nous répètent que le fait de parler plus d’une langue nous ouvrira des portes et nous donnera accès à plusieurs occasions autrement inaccessibles!
Français
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Bilingue
Parle-moi de ton bilinguisme - Épisode 2 : Mes langues : apprendre et maintenir
Le 2 juin 2022 - Apprendre une langue seconde (et même une troisième ou une quatrième), change la façon de voir et d’interagir avec les personnes autour de nous. Mais ça n’a rien de facile. Afin de récolter les fruits de cet apprentissage, il y a bien des obstacles à franchir.
Français
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Bilingue
Parle-moi de ton bilinguisme - Épisode 1 : L’identité et la sécurité linguistiques
Le 26 mai 2022 - Au Canada, on entend souvent dire que d’être bilingue et d’apprendre une deuxième langue offre bien des avantages. Mais soyons honnêtes : pour chaque atout que nous donne le bilinguisme, il y a une part de défis – qu’on passe parfois sous silence. Et, on le sait très bien, les défis liés au bilinguisme ne se limitent pas à la grammaire et à l’orthographe; ils touchent aussi la politique, la culture et l’identité!
Français
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Bilingue
Transcription - Épisode 3 : Les avantages d’être bilingue
Parle-moi de ton bilinguisme
Épisode 3 : Les avantages d’être bilingue
Intro podcast
*pause musicale*
GD : Je m’appelle Geneviève Dupuis.
AV : Et je m’appelle Ahdithya Visweswaran.
GD : Depuis le début de la série, on suit de jeunes Canadiens et Canadiennes bilingues qui discutent des défis et des avantages de vivre dans les deux langues officielles!
AV : Jusqu’ici, on a discuté d’enjeux qui touchent l’identité, l’accès, le privilège et la motivation.
GD : On a discuté d’insécurité linguistique et des défis liés à l’apprentissage d’une langue seconde.
AV : Alors... Qu’est-ce qui reste?
GD : Les avantages du bilinguisme!
GD : Parce qu’on sait très bien que les avantages du bilinguisme ne se limitent pas à une meilleure accessibilité aux emplois et aux bourses.
AV : C’est aussi à propos des gens qu’on peut rencontrer, et des expériences qu’on peut vivre.
GD et AV : Parle-moi de ton bilinguisme!
Intro épisode 3 : Les avantages d’être bilingue
* pause musicale *
AV : Nous avons tous entendu la chanson : nos enseignants et nos parents qui nous répètent que le fait de parler plus d’une langue nous ouvrira des portes et nous donnera accès à plusieurs occasions autrement inaccessibles!
GD : Mais, y a-t-il une part de vérité là-dedans, ou essayent-ils tout simplement de nous faire adhérer à cette idée canadienne?
AV : Voyons ce que Vincent Ménard, un Franco-Yukonnais bilingue, peut nous dire sur les occasions liés au bilinguisme.
Extrait :
Vincent Ménard (00.23.43 – 00.23.57) : Avoir les deux langues, je trouve que c’est vraiment un atout pis je sais […] qu’on me dit ça souvent quand j’étais à l’école, d’avoir les deux langues que ça va être utile d’avoir le français surtout parce qu’y’a pas beaucoup de personnes qui parlent le français à l’extérieur du Québec.
Narration :
GD : Connaître les deux langues officielles représente un atout pour lui.
Extrait :
Vincent Ménard (00.23.58 – 00.24.23) : Donc c’est sûr, je sais qu’on le dit souvent, mais c’est vraiment un atout d’avoir les deux langues et de comprendre les deux langues, pas seulement pour la langue, mais pour la culture qui est derrière, parce que c’est deux cultures différentes, surtout au Canada. Pis, si on est capable de comprendre les deux cultures, ben on est capable de différencier nos différences, si on peut le mettre de cette manière-là.
AV : Et Vincent n’est pas seul! Tous les jeunes avec qui nous avons jasé croient que le fait de pouvoir parler plus d’une langue (qu’elle soit officielle ou non) est en fait, très avantageux. On ne veut peut-être pas l’admettre, mais…
GD : Noooonn, y faut pas le dire...
AV : …nos enseignants et nos parents avaient peut-être raison!
Début de la pause musicale
AV : épisode trois
GD : Les avantages d’être bilingue
Fin de la pause musicale
Les valeurs
Extrait :
Anjana Balachandran (00.10.12 – 00.10.42) : Je crois que la valeur dans l’apprentissage de toute langue se trouve dans le contact avec les autres, la connexion profonde qu’on en retire, et la capacité de communiquer. Ça compte beaucoup pour moi, et les deux langues officielles du Canada – enfin je crois qu’elles sont un moyen de reconnaître et de valoriser le patrimoine du Canada. [traduction]
AV : Anjana Balachandran est une étudiante universitaire qui est née à Montréal, mais qui a grandi à Ottawa. Elle n’est pas la seule qui croit qu’une connexion profonde peut s’établir lorsqu’on parle la même langue que quelqu’un.
GD : De son côté, Emily Greene de Terre-Neuve-et-Labrador nous a expliqué que cette connexion peut être non seulement profonde, mais aussi « instantanée ».
Extrait :
Emily Greene (00.17.22 – 00.17.52): Quand je vais dans une région majoritairement anglophone et que je trouve quelqu’un qui parle français, la connexion est automatique. C’est comme : « Oh mon dieu on est meilleurs amis maintenant! Tu parles français, et moi aussi ». Si je vais quelque part au Québec et que je trouve quelqu’un qui parle anglais, la même chose se produit : « Oh mon dieu! Tu parles anglais, et moi aussi! On est meilleurs amis maintenant ». Avoir ce genre de connexion avec d’autres jeunes qui sont bilingues, c’est incroyable! [traduction]
GD : J’adore! C’est peut-être pour ça que les Canadiens et les Canadiennes sont si gentils!
AV : …et polis, et généreux, et attentionnés, et bienveillants…
GD : Oui, oui on a compris – les Canadiens et Canadiennes sont assez géniaux! Est-il possible que notre aptitude à parler français et anglais à des gens du monde entier soit liée à notre bienveillance et notre ouverture, des valeurs si canadiennes?
AV : Sûrement! Le bilinguisme officiel du Canada est une caractéristique particulière à notre pays pour laquelle nous sommes reconnus partout au monde, et Vincent Ménard croit que c’est notre plus bel atout.
Extrait :
Vincent Ménard (00.17.38 – 00.18.23 ) : Un pays où il y a une seule langue... Il peut y avoir une culture, mais au Canada où il y a deux langues, les anglophones et les francophones représentent deux communautés ou cultures complètement différentes, et je ne dis pas que c’est une mauvaise chose. Il y a une variété de gens, et différentes façons de célébrer, de parler ou d’accorder de la valeur aux autres dans le même pays. Ce n’est pas totalement homogène. [traduction]
Savais-tu que…
AB : Savais-tu qu’au Canada, nos deux langues officielles, le français et l’anglais, ne sont pas classées en ordre d’importance?
C’est vrai! Nous n’avons pas une « première » et « deuxième » langue officielle. Chacune des langues est aussi officielle que l’autre!
Source : Article 57 de la Loi constitutionnelle de 1982
AV : Le fait qu’au Canada le français et l’anglais ont le même niveau d’importance aux yeux de la loi est un rappel de nos valeurs : l’équité, la diversité, la justice et l’inclusion. Pour Emma Drake, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard et maintenant résidente d’Ottawa, le fait de parler les deux langues officielles du Canada est une question de respect.
Extrait :
Emma Drake (00.28.37 – 00.30.49) : Je pense que la valeur la plus importante pour moi est le respect. C’est très important d’être en mesure de participer pleinement à tout ce qui représente le Canada, dans nos deux langues officielles, l’anglais et le français. Je crois que c’est essentiel pour nous d’être capable de faire notre place dans n’importe quel espace, province, ville ou contexte, qu’il soit professionnel ou personnel, et de communiquer d’une façon respectueuse. Pour moi c’est la principale valeur. Je voudrais ajouter, à la valeur de connaître les langues officielles du Canada, qu’il est impossible de parler de celles-ci en passant sous silence la valeur des langues autochtones qui ont disparu avec la colonisation.
En effet, la raison pour laquelle on parle français et anglais aujourd’hui est la colonisation du territoire. Aussi, je pense que connaître la valeur des langues officielles va de pair avec la reconnaissance du passé sombre du Canada. Si on veut aller de l’avant, si nous avons cette compréhension et si on veut favoriser le respect, on ne peut se limiter à ces deux langues officielles. Il faut parler de la valeur de participer dans les deux langues officielles au Canada, mais sans oublier de préserver et d’appuyer les langues qui ont disparu au profit de l’anglais et du français. Et ça doit être fait d’une façon respectueuse envers les communautés autochtones qui ont ainsi perdu leurs langues. Alors oui, le respect passe en premier, mais il faut aussi mieux comprendre le passé colonial du Canada et aller de l’avant, dans le respect des autres langues.[traduction]
GD : Bien que l’égalité des deux langues officielles demeure une priorité et une responsabilité du gouvernement fédéral, les Canadiens et les Canadiennes aussi peuvent refléter les valeurs du bilinguisme et de la dualité linguistique, qu’ils soient bilingues ou non.
AV : La plupart d’entre nous ont appris l’une des langues officielles avant l’autre. Peut-être même qu’on se sent plus inclinés ou à l’aise d’utiliser celle-ci. Voici ce qu’en pense Caleb Perreaux, qui a vécu en Saskatchewan, au Manitoba et en Alberta!
GD : Wow! Un tour du chapeau des Prairies!
Extrait :
Caleb Perreaux (00.16.08 – 00.16.38) : C’est sûr qu’il y en a une des deux avec laquelle on fonctionne mieux. D’après moi, personne ne se situe à 50/50, donc il faut faire un petit effort supplémentaire dans l’autre langue. Pour moi, la valeur se trouve dans le fait de pouvoir communiquer avec plus de gens, et de comprendre la culture de l’autre.[traduction]
GD : Caleb a bien raison. Une langue c’est comme une clé qui permet de découvrir une culture (sa cuisine, sa musique, sa littérature, ses traditions et ses défis)! C’est aussi quelque chose que Bailey Ross a découvert chez lui en Nouvelle-Écosse…
Extrait :
Bailey Ross (00.16.04 – 00.16.51) : On n’est pas limité à la population avec qui on partage la même langue. On apprend l’existence d’une culture totalement différente, la langue, les gens, la façon dont ils vivent. Quand je suis déménagé à Clare, c’était complètement à l’opposé de ma vie à Digby. Je ne savais rien des enjeux entourant la langue française. Je ne le réalisais pas. Et l’insécurité linguistique, je croyais que ça touchait seulement les anglophones, en raison de notre accent typique. En fait, c’est bien plus que ça. [traduction]
Ouvrir des portes
AV : Lors de nos discussions avec les jeunes, une chose qui revenait souvent est l’idée que la langue est une porte qui permet de s’ouvrir sur le monde!
GD : Pas besoin de nous croire sur parole, écoute ceci!
Extraits :
Bailey Ross (00.14.24-00.14.27) : Ça ouvre tellement de portes.
Jolanta Bird (00.13.06 – 00.13.07) : Ça m’a donné plein d’occasions. [traduction]
Malcolm Lewis-Richmond (00.28.56 – 00.28.59) : Apprendre le français […] m’a ouvert beaucoup de portes.
Anjana Balachandran (00.10.53 – 00.10.56) : Ça m’a ouvert des portes.[traduction]
Emma Dreher (00.26.10 – 00.26.11) : Cela m’a aussi ouvert la porte.
AV : Ouvrir des portes signifie créer des occasions qui mènent à la réussite!
GD : J’aime ça! Ouvrir des portes signifie créer des occasions qui mènent à la réussite!
AV : Parler les deux langues officielles du Canada, ainsi que toute autre langue autochtone ou patrimoniale, est extrêmement avantageux pour chacun de nous. On n’a qu’à penser à des emplois, des bourses, de nouveaux amis, de nouvelles expériences, de nouvelles connaissances et une meilleure compréhension de qui on est, et de ce que nous sommes en tant que pays. Bailey Ross vient d’une famille anglophone de la Nouvelle-Écosse, mais bon nombre de ses expériences de vie découlent de sa capacité à communiquer en français.
Extrait :
Bailey Ross (00.14.21 – 00.15.42) : Pour moi là, étant une personne bilingue, ça ouvre tellement de portes. J’ai beaucoup plus d’opportunités maintenant. I mean, si je parlais pas français, tous mes ami.e.s que je me suis fait.e.s à l’université, j’aurais jamais rencontré mes ami.e.s. C’est à cause de ma deuxième langue que j’ai pu rencontrer du monde. Grâce à ma deuxième langue, j’ai pu participer à des colloques comme cet entretien-ci par exemple, des colloques à travers le Canada. Je vais être en mesure d’avoir un emploi d’enseignement plus facilement parce qu’il y a une pénurie d’enseignants francophones en Nouvelle-Écosse et au Canada. Ça fait que… aussi, je suis en mesure de communiquer avec tout le pays, plutôt que juste la majorité des anglophones. Maintenant je peux communiquer et développer plus de liens avec d’autre monde. J’ai eu l’occasion d’apprendre toute une nouvelle culture là. C’est ça.
GD :Tout comme Bailey Ross, Malcolm Lewis-Richmond ne peut s’imaginer une vie sans parler les deux langues officielles et ne regrette pas du tout l’apprentissage du français en tant qu’anglophone minoritaire au Québec.
Extrait :
Malcolm Lewis-Richmond (00.28.53 – 00.29.34) : Si j’avais décidé de simplement rester dans la communauté minoritaire anglophone au Québec, j’aurais laissé plusieurs portes fermées. Ça aurait été littéralement de fermer les portes devant moi… Donc, c’était vraiment un processus d’apprentissage, d’apprendre le français, qui m’a ouvert beaucoup de portes et qui m’a permis de pouvoir choisir vraiment mon destin au Canada, de pouvoir choisir où je voulais m’en aller, de pouvoir découvrir tant de nouvelles choses. Donc, je ne regrette aucunement d’avoir poursuivi mes études en français et d’avoir poursuivi mon apprentissage du français et d’avoir intégré la communauté d’expression française.
GD :Les avantages et les bénéfices du bilinguisme ne sont pas toujours tangibles, comme les possibilités d’emploi ou les rencontres dont nous parle Caleb.
Extrait :
Caleb Perreaux (00.19.33 – 00.20.39) : C’est un peu des deux, mais je dirais que ce sont les gens que j’ai eu la chance de rencontrer, grâce à mes deux langues. Je ne peux même pas décrire à quel point je suis heureux et chanceux d’avoir fait de telles rencontres, en plus des occasions qui sont présentées à moi par ma connaissance des deux langues. Par exemple, j’ai fait la couverture médiatique de trois équipes sportives professionnelles d’Edmonton tout simplement parce que je parle français, même si ces équipes sont anglophones. C’est un peu spécial comme dynamique, mais j’apprends. Par exemple, j’ai interviewé l’aide-entraîneur d’une équipe, où il était la seule personne de toute l’organisation à parler français : de la haute gestion au concierge de l’aréna! Ce sont des exemples, celui-ci est le plus concret, mais les occasions qui se sont présentées et les gens que j’ai rencontrés... C’est juste incroyable.[traduction]
AV : Quant à Emma Dreher, le bilinguisme a façonné son identité, et le fait de parler anglais et français a complètement réorienté sa vie.
Extrait :
Emma Dreher (00.33.19 – 00.34.08) : Ça a complètement déterminé, je dirais, mon identité et mon parcours pour mon futur, sur le côté éducation, etc. Cela m’a aussi ouvert la porte comme une culture vraiment unique que je pense que seule une plus petite proportion du monde connaisse exactement comment c’est et comment ça fonctionne. Donc, c’est comme un club. C’est la meilleure façon de le formuler. C’est amusant d’être capable de passer d’une langue à l’autre et de se faire comprendre par tout le monde, y compris ceux qui écoutent le balado. Enfin, je l’espère! J’aime bien cette aptitude, de pouvoir passer de l’une à l’autre.
Savais-tu que…
AB : Savais-tu que la plupart des provinces et des territoires du Canada ont un organisme jeunesse attitré à la minorité de langue française?
Évidemment, au Québec, on écrit le scénario avec Youth 4 Youth Québec, un organisme qui s’occupe des enjeux liés à la minorité anglophone.
Sources : MEMBRES – Fédération de la jeunesse canadienne-française (fjcf.ca);
Y4Y Québec (y4yquebec.org)
Extro
GD : Eh bien, Ahdithya, je crois qu’on a fait le tour de notre série de trois balados Parle-moi de ton bilinguisme, une présentation du Commissariat aux langues officielles du Canada. As-tu quelque chose à ajouter?
AV : En fait, je crois que Yasser Al-Asmi l’a bien résumé.
**Musique d’ambiance pour annoncer la conclusion... :)
Extrait :
Yasser Al-Asmi (00.20.29 – 00.20.41) : Quand j’ai appris l’anglais, j’ai cru que c’était suffisant. Enfin, le Canada m’ouvre ses portes! Tout est possible. Mais c’est quand je me suis mis au français que j’ai compris que le Canada était encore plus grand. [traduction]
AV : Nous espérons que vous avez apprécié ce balado et que vous avez peut-être même appris un petit quelque chose sur les réalités entourant la vie dans les deux langues officielles du Canada.
GD : On vous encourage à continuer le dialogue sur l’identité, l’insécurité linguistique, le privilège, l’accès aux occasions et la valeur du bilinguisme au pays, sur vos réseaux et dans votre entourage.
AV : Pour en connaître davantage sur les langues officielles du Canada et vos droits linguistiques, rendez-vous sur le site Web du Commissariat aux langues officielles. N’oubliez pas de nous suivre sur Facebook et Twitter!
GD : Au revoir! Merci!
AV : À la prochaine! Merci de votre attention!
*pause musicale*
Fin
Transcription bilingue - Épisode 3 : Les avantages d’être bilingue/Episode 3: The advantages of being bilingual
Parle-moi de ton bilinguisme // Let’s Talk Bilingualism
Épisode 3 : Les avantages d’être bilingue
Episode 3: The advantages of being bilingual
Intro podcast
*Musical Sting / Pause Musicale*
GD : Je m’appelle Geneviève Dupuis.
AV: And I’m Ahdithya Visweswaran.
GD : Depuis le début de la série, on suit de jeunes Canadiens et Canadiennes bilingues qui discutent des défis et des avantages de vivre sa vie dans les deux langues officielles!
AV: So far, we’ve covered issues surrounding identity, access, privilege and motivation.
GD : On a discuté d’insécurité linguistique et des défis liés à l’apprentissage d’une langue seconde.
AV: Sooooooo . . . what’s left?
GD : Les avantages du bilinguisme!
GD : Parce qu’on sait très bien que les avantages du bilinguisme ne se limitent pas à une meilleure accessibilité aux emplois et aux bourses.
AV: It’s also about the people we can meet, and the life experiences it can bring.
GD: Let’s talk bilingualism!
AV : Parle-moi de ton bilinguisme!
Intro épisode 3 : Les avantages d’être bilingue | intro episode 3: The advantages of being bilingual
*Musical Sting / Pause Musicale *
AV : Nous avons tous entendu la chanson : nos enseignants et nos parents qui nous répètent que le fait de parler plus d’une langue nous ouvrira des portes et nous donnera accès à plusieurs occasions autrement inaccessibles!
GD: But is all that really true or are they just trying to get us to drink the “Canadian Kool-Aid?”
AV: Well, let’s see what Vincent Ménard, a young bilingual from Yukon, has to say about bilingualism and opportunity . . .
Extrait :
Vincent Ménard (00.23.43 – 00.23.57) : Avoir les deux langues, je trouve que c’est vraiment un atout pis je sais […] qu’on me dit ça souvent quand j’étais à l’école, d’avoir les deux langues que ça va être utile d’avoir le français surtout parce qu’y’a pas beaucoup de personnes qui parlent le français à l’extérieur du Québec.
Narration:
GD: An asset! That’s what knowing both official languages is to him.
Extrait :
Vincent Ménard (00.23.58 – 00.24.23) : Donc c’est sûr, je sais qu’on le dit souvent, mais c’est vraiment un atout d’avoir les deux langues et de comprendre les deux langues, pas seulement pour la langue, mais pour la culture qui est derrière, parce que c’est deux cultures différentes, surtout au Canada. Pis, si on est capable de comprendre les deux cultures, ben on est capable de différencier nos différences, si on peut le mettre de cette manière-là.
AV : Et Vincent n’est pas seul! Tous les jeunes avec qui nous avons jasé croient que le fait de pouvoir parler plus d’une langue (qu’elle soit officielle ou non) est en fait, très avantageux. On ne veut peut-être pas l’admettre, mais…
GD: Nooooo, don’t say it . . .
AV : …nos enseignants et nos parents avaient peut-être raison!
Début de la pause musicale
AV: episode three
GD : Les avantages d’être bilingue
Fin de la pause musicale
Les valeurs | values
Clip:
Anjana Balachandran (00.10.12 – 00.10.42): I think the value in learning any language is connecting with people, having that deeper level of connection and really being able to communicate with people. That’s something I truly value, but, specifically, Canada’s two official languages is, I think, a huge part of it is acknowledging and maintaining Canada’s heritage.
AV : Anjana Balachandran est une étudiante universitaire qui est née à Montréal, mais qui a grandi à Ottawa. Elle n’est pas la seule qui croit qu’une connexion profonde peut s’établir lorsqu’on parle la même langue que quelqu’un.
GD : De son côté, Emily Greene de Terre-Neuve-et-Labrador nous a expliqué que cette connexion peut être non seulement profonde, mais aussi « instantanée ».
Clip:
Emily Greene (00.17.22 – 00.17.52): I find that whenever I’m in an English-dominant, like, region and I find someone else who speaks French, it’s like automatic connection. It’s like, “Oh my God we’re besties! Like you speak French, I speak French. Okay, we gotta be best friends now.” Whereas if I’m in Quebec somewhere and I find someone else who speaks English, I’m like “Oh my god you speak English!” And they’re like “Yeah!” And I’m like, “Okay, now we gotta be best friends!” So, being able to have that connection with other people who are bilingualis a huge thing!
GD: J’adore! Maybe that’s why people say Canadians are so kind!
AV : … et polis, et généreux, et attentionnés, et bienveillants…
GD: Yes, yes, we get it—Canadians are pretty great! Could the fact that we can speak with so many people around the world in English and French be linked to our Canadian values of kindness and openness?
AV : Surement! Le bilinguisme officiel du Canada est une caractéristique particulière à notre pays pour laquelle nous sommes reconnus partout au monde, et Vincent Ménard croit que c’est notre plus bel atout.
Clip:
Vincent Ménard (00.17.38 – 00.18.23 ): A single language for a country . . . well, you can certainly have a culture, but the fact that there’s two languages in Canada, you will have a completely different community or culture between English-speaking and French speaking in the same country and I don’t mean that in a bad way. It means that there’s a variety of people and there’s a variety of different ways to celebrate or to speak a different way or to value each other in a different way in the same country so it’s not homogenous.
Savais-tu que…
AB : Savais-tu qu’au Canada, nos deux langues officielles, le français et l’anglais, ne sont pas classées en ordre d’importance?
C’est vrai! Nous n’avons pas une « première » et « deuxième » langue officielle. Chacune des langues est aussi officielle que l’autre!
Source : Article 57 de la Loi constitutionnelle de 1982
AV : Le fait qu’au Canada le français et l’anglais ont le même niveau d’importance aux yeux de la loi est un rappel de nos valeurs : l’équité, la diversité, la justice et l’inclusion. Pour Emma Drake, originaire de l’Île-du-Prince-Édouard et maintenant résidente d’Ottawa, le fait de parler les deux langues officielles du Canada est une question de respect.
Clip:
Emma Drake (00.28.37 – 00.30.49): I think the first value for me is, again, going back to that respect piece. I think it is so important to be able to fully participate in all things that are Canada, and that is, in our two languages, English and French. I think it’s important for us to be able to enter different spaces, different provinces, different cities, different professional and personal settings where we are able to communicate in a way that is respectful, and I think that’s first and foremost the main value. The second piece I would add to that, in the value of knowing of Canada’s official languages, is it is impossible to talk about the value of Canada’s twoofficial languages without talking about the value of the many Indigenous languages that were taken away due to colonization.
Of course, the only reasons that you and I are speaking English and French today is because of the colonization of this territory. And so, I think the value of knowing the official languages is equally with knowing the dark history, that is, Canada’s history and, moving forward, if we have that understanding and, again, we’re coming from that place of respect, it can’t just be about those two official languages. We have to talk about the value of not only being able to participate in Canada with those official languages, but also being able to preserve and support those languages that were taken away in order to make room for English or French. And I think first and foremost, it has to be done in a way that is respectful to those individual Indigenous communities whose languages were taken away. I think for me, going back to the value as number one, respect and being able to participate, but also two, being able to better understand Canada’s colonial history and being able to move forward in a more respectful way when it comes to all the different languages that are here in Canada.
GD : Bien que l’égalité des deux langues officielles demeure une priorité et une responsabilité du gouvernement fédéral, les Canadiens et les Canadiennes aussi peuvent refléter les valeurs du bilinguisme et de la dualité linguistique, qu’ils soient bilingues ou non.
AV: Most of us likely learned one official language before the other and may feel more connected or inclined to use that particular language. That’s not lost on Caleb Perreaux, who has lived in Saskatchewan, Manitoba and Alberta!
GD : Wow! Un tour du chapeau des Prairies!
Clip:
Caleb Perreaux (00.16.08 – 00.16.38): Obviously, there’s one side you stick to more than the other. I don’t think anybody can do perfectly right in the middle of that line and you tend to, like, do a bigger effort in one of the languages more than the other even if it’s by a slim margin but, yeah, so the value of it is . . . just being able to reach that many more people and understand, like, those cultures, I would say.
GD : Caleb a bien raison. Une langue c’est comme une clé qui permet de découvrir une culture (sa cuisine, sa musique, sa littérature, ses traditions et ses défis)! C’est aussi quelque chose que Bailey Ross a découvert chez lui en Nouvelle-Écosse…
Clip:
Bailey Ross (00.16.04 – 00.16.51): You’re not limited to just that population who shares the same language as you. You get to learn a whole new different culture. You’re exposed to a whole new different language, people, the ways they live. I mean, when I moved to Clare, it was completely the polar opposite from when I was living in Digby. I never knew the issues surrounding the French language. I didn’t realize. Linguistic insecurity, I thought it was just something for Anglophones because of our stereotypical accent that we have, but I realized it’s much larger than that.
Ouvrir des portes | opening doors
AV : Lors de nos discussions avec les jeunes, une chose qui revenait souvent est l’idée que la langue est une porte qui permet de s’ouvrir sur le monde!
GD: And you don’t have to take our word for it . . . listen to this!
Extraits :
Bailey Ross (00.14.24-00.14.27) : Ça ouvre tellement de portes.
Jolanta Bird (00.13.06 – 00.13.07): It’s opened a lot of doors for opportunities.
Malcolm Lewis-Richmond (00.28.56 – 00.28.59) : Apprendre le français […] m’a ouvert beaucoup de portes.
Anjana Balachandran (00.10.53 – 00.10.56): Opened upso many doors.
Emma Dreher (00.26.10 – 00.26.11) : Cela m’a aussi ouvert la porte.
AV: To open doors means to create opportunities that lead to success.
GD : I like that! Je le répète en français : Ouvrir des portes signifie créer des occasions qui mènent à la réussite!
AV: Speaking Canada’s two official languages, as well as any heritage and Indigenous languages, is extremely beneficial to each of us, as it can bring us jobs, scholarships, new friends, new experiences, new knowledge and a better understanding of who we are and what we are as a country. Bailey Ross is from an English-speaking family in Nova Scotia but many of his life experiences come from his ability to communicate in French.
Extrait :
Bailey Ross (00.14.21 – 00.15.42) : Pour moi là, étant une personne bilingue, ça ouvre tellement de portes. J’ai beaucoup plus d’opportunités maintenant. I mean, si je parlais pas français, tous mes ami.e.s que je me suis fait.e.s à l’université, j’aurais jamais rencontré mes ami.e.s. C’est à cause de ma deuxième langue que j’ai pu rencontrer du monde. Grâce à ma deuxième langue, j’ai pu participer à des colloques comme cet entretien-ci par exemple, des colloques à travers le Canada. Je vais être en mesure d’avoir un emploi d’enseignement plus facilement parce qu’il y a une pénurie d’enseignants francophones en Nouvelle-Écosse et au Canada. Ça fait que… aussi, je suis en mesure de communiquer avec tout le pays, plutôt que juste la majorité des anglophones. Maintenant je peux communiquer et développer plus de liens avec d’autre monde. J’ai eu l’occasion d’apprendre toute une nouvelle culture là. C’est ça.
GD :Tout comme Bailey Ross, Malcolm Lewis-Richmond ne peut s’imaginer une vie sans parler les deux langues officielles et ne regrette pas du tout l’apprentissage du français en tant qu’anglophone minoritaire au Québec.
Extrait :
Malcolm Lewis-Richmond (00.28.53 – 00.29.34) : Si j’avais décidé de simplement rester dans la communauté minoritaire anglophone au Québec, j’aurais laissé plusieurs portes fermées. Ça aurait été littéralement de fermer les portes devant moi… Donc, c’était vraiment un processus d’apprentissage, d’apprendre le français, qui m’a ouvert beaucoup de portes et qui m’a permis de pouvoir choisir vraiment mon destin au Canada, de pouvoir choisir où je voulais m’en aller, de pouvoir découvrir tant de nouvelles choses. Donc, je ne regrette aucunement d’avoir poursuivi mes études en français et d’avoir poursuivi mon apprentissage du français et d’avoir intégré la communauté d’expression française.
GD :Les avantages du bilinguisme ne sont pas toujours tangibles, comme les possibilités d’emploi ou les rencontres dont nous parle Caleb.
Clip:
Caleb Perreaux (00.19.33 – 00.20.39): Well, I’ll do a little bit of both, so I’d say, in general, just the people I’ve been able to meet through both it’s just . . . it’s indescribable just how thankful and lucky I am to be able to meet who I’ve met and have the opportunities that I’ve had through my knowledge of both languages. Like, I would say, for example, I covered three professional teams in Edmonton, like, professional sports teams, and the only reason I’m able to do that is because I speak French but they’re in English. You know . . . it’s a dynamic that’s very strange and I’m still learning, but I think it’s the most interesting thing. Like, for example, I did an interview with the assistant coach of a team where he was the only person who spoke French in the entire organization, like, down from the management down to, like, the janitors of the arena, right? So, just things like that and I’d say more concretely, well, I guess I just named the more concrete example but, yeah, just the occasions and the people I’ve gotten to meet, it’s just wonderful.
AV: For Emma Dreher, bilingualism has molded her identity, and speaking both English and French has completely changed the direction her life has taken.
Extrait :
Emma Dreher (00.33.19 – 00.34.08) : Ça a complètement déterminé, je dirais, mon identité et mon parcours dans pour mon futur, sur le côté éducation, etc. Cela m’a aussi ouvert la porte comme une culture vraiment unique que je pense que seule une plus petite proportion du monde connaisse exactement comment c’est et comment ça fonctionne. Donc, c’est comme, « it’s like a club basically ». I guess it is the best way to phrase it, I think, it’s just really fun to just be able to switch between languages and everyone gets me and hopefully the people listening to this podcast do too. Yes, I really enjoy being able to switch between the two.
Did you know . . .
AB: Did you know that most Canadian provinces and territories have a designated youth organization for the French-language minority?
Obviously, in Québec we flip the script with Youth 4 Youth Québec, an organization committed to addressing the issues facing the English-speaking minority.
Sources: Members – Fédération de la jeunesse canadienne-française (fjcf.ca);
Y4Y Québec (y4yquebec.org)
Extro
GD: Alright, Ahdithya, I think that concludes our three-part podcast series, “Let’s Talk Bilingualism,” brought to you by the Office of the Commissioner of Official Languages. Is there anything else you’d like to say?
AV: Well, I believe Yasser Al-Asmi sums it up best.
**Musique : Start feel-good conclusion music here :-)
Clip:
Yasser Al-Asmi (00.20.29 – 00.20.41): When I learned English first, I thought that this is it. Now, Canada is open to me. I can do everything. But it was only until I learned French that realize there’s much more to Canada there.
AV : Nous espérons que vous avez apprécié ce balado et que vous avez peut-être même appris un petit quelque chose sur les réalités entourant la vie dans les deux langues officielles du Canada.
GD : On vous encourage à continuer le dialogue sur l’identité, l’insécurité linguistique, le privilège, l’accès aux occasions et la valeur du bilinguisme au pays, sur vos réseaux et dans votre entourage.
AV : Pour en connaître davantage sur les langues officielles du Canada et vos droits linguistiques, rendez-vous sur le site Web du Commissariat aux langues officielles. And make sure to check us out on Facebook and Twitter too!
GD: Bye everyone! Merci!
AV : À la prochaine! Thanks for listening!
* Musical Sting / Pause Musicale *
Fin
Transcription - Épisode 2 : Mes langues : apprendre et maintenir
Parle-moi de ton bilinguisme
Épisode 2 : Mes langues : apprendre et maintenir
Intro podcast
*Pause Musicale*
GD : Salut! Bienvenue au deuxième épisode de Parle-moi de ton bilinguisme, une série de trois balados du Commissariat aux langues officielles du Canada.
AV : Je m’appelle Ahdithya Visweswaran.
GD : Et, je m’appelle Geneviève Dupuis.
AV : Et nous sommes vos animateurs aujourd’hui. Merci de vous joindre à nous!
GD : Au Canada, il n’est pas rare, avec nos deux langues officielles, d’entendre, de lire et même de dire la même chose DEUX fois.
AV : C’est la beauté, mais aussi le défi, de vivre dans un pays bilingue.
GD : On t’invite à nous suivre alors qu’on explore le parcours de jeunes Canadiens et Canadiennes bilingues qui discutent des défis et des avantages de vivre dans les deux langues officielles!
Intro épisode 2 : L’apprentissage d’une langue seconde
*Musical Sting/Pause Musicale*
voice/voix 1 : « Apprendre une langue seconde va te rendre plus intelligent! »
voice/voix 2 : « Apprendre une langue seconde va t’ouvrir des portes! »
voice/voix 3 : « Apprendre une langue seconde va améliorer ta langue maternelle! »
AV : Apprendre une langue seconde (et même une troisième ou une quatrième), change la façon de voir et d’interagir avec les personnes autour de nous. Mais ça n’a rien de facile. Afin de récolter les fruits de cet apprentissage, il y a bien des obstacles à franchir.
GD : Dans le premier épisode de notre série, on a discuté d’insécurité linguistique : un obstacle à l’apprentissage d’une langue qu’on s’impose à soi-même ou qui provient de notre environnement. Mais, ce n’est pas le seul facteur qui peut changer drastiquement la façon dont on apprend une langue et dont on la maintient.
AV : Penses-y. Comment as-tu appris une langue seconde? As-tu eu l’aide d’un professeur ou d’un tuteur?
GD : Étais-tu inscrit dans une école d’immersion ou un programme de langue seconde?
AV : As-tu appris en regardant YouTube? Ou à l’aide d’une application sur ton téléphone?
GD : Ou en parlant avec des amis ou des collègues?
AV : Peu importe comment on apprend une langue seconde, plusieurs choses peuvent affecter le processus : l’accès, le privilège et la motivation.
Début de la pause musicale
AV : Épisode deux
GD : Mes langues : les apprendre et les maintenir
Fin de la pause musicale
Accès à l’apprentissage
GD : Le Commissariat considère les jeunes comme des « partenaires essentiels à la définition moderne des langues officielles et à leur valeur contemporaine ». C’est pourquoi nous avons jasé avec plusieurs jeunes de partout au Canada pour savoir comment ils ont vécu leur apprentissage d’une langue seconde.
AV : Chaque histoire est unique! Lorsque Yasser Al-Asmi est arrivé au Canada, il parlait un peu l’anglais, mais le français, pas du tout. Yasser a 21 ans et étudie la médecine à l’Université de Sherbrooke à Moncton.
GD : Toutefois, afin de pouvoir étudier dans sa ville d’accueil, Moncton, Yasser a dû apprendre le français en ligne. Pour lui, l’apprentissage des deux langues officielles était une question de survie et d’intégration au Canada.
Extrait :
Yasser Al-Asmi (00.09.20 – 00.13.44) : Moi, j’avais 15 ans quand je suis venu au Canada. Maintenant j’ai 21. Donc, je savais les bases, mais parce que j’avais à faire… Comme une nouvelle famille ici au Canada, moi, dans ma famille de six personnes, j’avais à faire les communications avec les propriétaires, avec les hôpitaux, les banques, tout ça, j’aidais ma famille, donc j’étais très « immersé ». Et aussi, j’étudiais dans l’école secondaire, à Moncton High School, en anglais, donc cette immersion dans la société et aussi dans l’école m’a aidé à apprendre l’anglais très rapidement. Donc, quelques mois après, avec toute cette immersion, j’étais capable de rouler avec l’anglais, être capable de communiquer et, parce que aussi j’avais aucun choix, il fallait que je communique en anglais pour qu’on puisse vivre. Et, comme j’ai dit, cette intensité d’immersion m’a aidé à apprendre la langue rapidement. Mais le français, le français, comment j’ai appris ça? On est à Moncton. Moncton, c’est au Nouveau-Brunswick. Le Nouveau-Brunswick est une province bilingue. Puis, avant que je finisse mon école secondaire, je voulais étudier à l’université, et puis il n’y a pas vraiment d’université anglaise à Moncton qui a le programme que je voulais. Mais l’Université de Moncton, qui est une université francophone, était vraiment proche de moi. Je pouvais même marcher. Donc j’étais entre les choix. Est-ce que j’étudie en français qui est vraiment une décision un peu folle, on peut dire, parce que je ne parle pas français, l’université va commencer dans quelques mois, ou peut-être que je peux déménager à Fredericton ou à Sackville pour étudier en anglais, mais ça sera vraiment difficile parce que je suis nouveau au Canada. À l’époque, j’avais juste passé deux ans à Moncton. J’étais avec ma famille. J’ai besoin de ma famille, ma famille a besoin de moi et ça coûte beaucoup d’argent. Donc, à la fin, j’étais encouragé d’essayer d’étudier en français. J’ai resté à Moncton. Je faisais un programme en sciences de la santé. On appelle ça le DSS puis c’est un programme très spécial parce que ça te donne la capacité d’appliquer en médecine après juste deux ans d’études, au lieu de quatre ans qui est traditionnel au Canada. Puis c’est vraiment compétitif. Mais, comme ça, quelques mois avant de commencer l’université, j’ai commencé à apprendre un peu le français sur YouTube, sur les applications un peu, Duolingo, un peu les autres applications. J’ai essayé avec les activités des autres organisations ici, donc j’ai essayé d’apprendre ce que je peux. Mais quand j’ai commencé l’université, j’étais pas assez fort en français. Je ne pouvais pas même comprendre les professeur.e.s. Donc, c’était vraiment un grand défi, c’était une expérience, mais j’avais pas le choix sauf de… faut réussir. Parce que c’est ça mon futur. Je n’étais pas vraiment capable d’aller étudier en anglais. Et puis quand je perds la motivation, moi, je me rappelle que mes parents, ma famille, ils ont des rêves pour moi, que mes parents travaillent vraiment fort pour nous donner de la stabilité ici au Canada et que pour réussir, pour vivre, on a déjà beaucoup perdu dans la guerre en Syrie. Et maintenant, il faut, il faut qu’on survive, il faut qu’on vive. Euh, je n’avais pas le choix, il faut réussir.
GD : Yasser se considère chanceux de vivre dans une province bilingue, où il a de nombreuses occasions de s’exprimer dans l’une ou l’autre des langues officielles :
Extrait :
Yasser Al-Asmi (00.16.23 – 00.16.42) : Je suis chanceux d’être au Nouveau-Brunswick, car il y a un équilibre entre les deux langues. C’est une province bilingue. On a toujours le choix de parler français ou anglais, peu importe où l’on va : au resto, à l’hôpital, à la banque, et cetera. On y parle les deux langues. [traduction]
Savais-tu que ….
AB : Certaines provinces et certains territoires du Canada ont adopté leurs propres politiques et leur propre législation visant à protéger les langues officielles. C’est le cas du Nouveau-Brunswick où la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick oblige notamment les institutions du gouvernement provincial (ministères, sociétés de la Couronne, hôpitaux, services de police, etc.) à servir les membres du public dans la langue officielle de leur choix.
Source : Infographie : La présence française au Nouveau-Brunswick
Narration :
AV : C’est important de reconnaître que ce n’est pas tout le monde qui a la chance de vivre dans une province bilingue, où c’est possible de parler anglais ou français.
GD : C’est le cas de Caleb Perreaux, qui est né à Saskatoon, en Saskatchewan, et qui a grandi à Winnipeg, au Manitoba, avant de déménager à Edmonton, en Alberta, où il vit et travaille maintenant comme journaliste.
Extrait :
Caleb Perreaux (00.01.47 – 00.02.35) : J’ai grandi dans un milieu linguistique minoritaire, où les langues étaient attitrées à certaines activités, si tu me suis. Par exemple, je vis en Alberta, à Edmonton précisément. Je suis un amateur de sport et un sportif depuis mon enfance, j’ai joué au baseball entre autres, jusqu’à l’école secondaire. Les sports se passaient en anglais, mais à la maison, c’était en français. J’ai dû m’ajuster, mais c’était comme deux univers distincts à cette période de ma vie. [traduction]
AV : Plusieurs Canadiens et Canadiennes comme Caleb sont issus d’une minorité linguistique, et comptent les occasions de s’exprimer dans sa langue maternelle sur les doigts d’une main. Ça demande aussi un effort quotidien pour maintenir son niveau de langue maternelle ou seconde.
Extrait :
Caleb Perreaux (00.08.38 – 00.08.44)(00.08.56 – 00.09.10) : Tu fais un plus grand effort de parler ta langue, de vivre dans ta langue autant que possible (coupure dans l’extrait). J’ai des amis qui sont anglophones, j’ai des amis qui sont francophones, donc […] tu fais ton possible de vivre en français sans te limiter en termes de l’anglais ou dans la langue majoritaire.
GD : Tout comme Caleb, Emily Greene de Terre-Neuve-et-Labrador explique que ce n’est pas toujours évident de parler en français, sa langue maternelle.
Extrait :
Emily Greene (00.11.05 – 00.13.10) : Je suis chanceuse qu’une couple des filles avec qui je travaille avec sont francophones, donc on peut se parler en français, pis tout ça, donc ça l’aide un peu. Pis j’essaie de parler à mes grands-parents le plus possible en français, mais en ce moment sont au Québec, donc avec COVID pis toute, ça fait comme deux ans depuis que j’ai été les visiter, donc j[e] [n]’ai pas pu pratiquer mon français tant que ça. Mais je m’entoure avec des gens francophones pour m’assurer que je garde mon français. Surtout comme quand j’étais au secondaire, j’ai décidé de faire l’immersion parce que l’école francophone ici offrait pas de sports après la 10e année. Tous les cours étaient en ligne. Donc ça allait être très difficile de faire tout ça pis, après ça, aller à l’université. Ça aurait été un gros changement. Donc, j’ai décidé de faire l’immersion, pis c’est là où est-ce que j’ai trouvé que j’ai perdu beaucoup de mon français. Pis en 8-9e année, j’étais impliquée avec Franco-Jeunes, mais c’était juste Franco-Jeunes que j’étais impliquée avec. Mes amis [n’]étaient pas francophones. J’étais impliquée avec Franco-Jeunes, mais c’était comme une fois tous les mois pis je [ne] parlais pas avec ma mère en français. On se parlait en anglais parce qu’elle est francophone, mais elle parle très bien anglais pis à la maison c’est en anglais. Donc, j’ai commencé à m’entourer avec les jeunes de Fermont, qui est la ville au Québec juste à côté. Donc, eux autres, ils parlaient tous français. Donc je me suis tenue avec eux autres pis j’ai dit « Ok, là faut que je rattrape mon français. Là c’est assez, c[e] [n]’est pas vrai que je [vais] pas pouvoir parler en français comme il faut, ben comme il faut, comme je pouvais avant ». Donc, en m’entourant avec des jeunes francophones et en faisant des activités avec l’association francophone pis tout ça, j’ai été capable de garder la plupart de mon français, mais c’est sûr que c’est très difficile quand tout le monde ici parle anglais pis la plupart ça [ne] leur dérange pas trop d’apprendre le français. Donc, c’est comme ça que j’ai gardé mon français à date, mais c[e] [n]’est pas facile!
Narration :
GD : Peu importe si on veut maintenir son niveau de langue maternelle ou apprendre une langue seconde, il faut s’attendre à des défis lorsqu’on est en situation linguistique minoritaire.
AV : Pour beaucoup de ces jeunes, le simple fait d’avoir accès à des endroits où on peut apprendre et parler notre seconde langue officielle est synonyme de privilège.
*PAUSE MUSICALE*
Privilège
Narration :
GD : Quand on parle de privilège, on ne pense pas toujours à l’apprentissage d’une nouvelle langue. Le privilège peut être fondé sur nos affiliations identitaires, comme notre classe sociale, notre âge, notre nationalité, notre origine ethnique, notre race, notre sexe ou notre religion. Pour beaucoup de jeunes, la capacité d’apprendre ou de parler les deux langues officielles est synonyme de privilège et peut aussi dépendre de l’endroit où ils vivent au Canada.
AV : C’est le cas de Bailey Ross, qui a grandi dans une famille anglophone en Nouvelle-Écosse, mais pour qui le français a toujours été accessible dans sa vie, de l’école primaire jusqu’à l’Université.
Extrait :
Bailey Ross (00.10.54 – 00.11.29) : Ma deuxième langue officielle est le français, que j’ai apprise dans le programme d’immersion française de mon école, à Digby où j’ai grandi. Nous étions bien chanceux d’avoir ce programme du primaire à la 12e année. Donc, au cours de chaque année scolaire, excepté vers la fin du secondaire où il y avait moins de classes en français, toutes les matières de base m’étaient enseignées dans ma deuxième langue officielle. Après la 12e année, je me suis inscrit à une université francophone où j’ai obtenu un Bac en arts. [traduction]
Narration :
AV : Pour Emma Drake, ce n’est pas toujours facile d’avoir accès à différentes occasions linguistiques. Emma est originaire de Morell, un village d’à peu près 300 habitants sur l’Île-du-Prince-Édouard qui n’a ni école d’immersion française ni école francophone.
Extrait :
Emma Drake (00.12.56 – 00.14.56) : Comme je l’ai dit, c’est à l’école primaire à l’Île-du-Prince-Édouard dans mon village natal de Morell, que je salue d’ailleurs! C’était donc le français de base, et à un certain moment, vers la 10e année, je n’étais plus satisfaite de ce que le curriculum offrait. Je ne sentais pas que ce que j’apprenais allait m’aider à atteindre le niveau supérieur d’apprentissage d’une langue seconde. J’ai laissé tomber les cours en français, car je n’en tirais pas grand-chose, tout simplement. C’est ensuite que j’ai réellement commencé à apprendre la langue. En 2016 et 2017, j’ai été choisie pour représenter le Canada en Belgique dans le cadre d’un programme d'échange jeunesse international. Pour ceux et celles qui se demandent c’est quoi, c’est un échange étudiant organisé par les clubs Rotary partout dans le monde. On invite des élèves du secondaire, de 11e et 12e année, à aller étudier dans un autre pays pendant un an. Je me suis retrouvée dans la région de la Wallonie, la partie francophone de la Belgique. J’ai donc vécu avec quatre familles différentes au cours de cette année, et j’étais inscrite en 12e année à l’Institut Saint-Joseph à Charlevoix, où se trouvait cette école. C’était une immersion totale pour moi, et c’est là-bas que j’ai vraiment appris le français. [traduction]
GD : Emma reconnaît le privilège qu’elle a eu de pouvoir voyager en Belgique pour apprendre la langue française.
Extrait :
Emma Drake (00.14.56 – 00.16.17) : …J’ajoute qu’en tant qu’anglophone canadienne, je reconnais que c’est un immense privilège de vivre cette expérience et de participer à un programme d’échange. Par exemple, ma mère a accepté d’héberger d’autres jeunes afin que je puisse partir. Aussi, j’avais les moyens de payer mon voyage et de me rendre là-bas, ce qui représente beaucoup d’argent. De plus, je n’ai pas eu à me soucier d’occuper un emploi et de gagner de l’argent pendant que j’étudiais en Belgique. C’était toute une expérience d’être en immersion dans cette culture et d’apprendre la langue, mais aussi d’apprendre à connaître les gens et les élèves internationaux dans ces communautés. Cette expérience est tout un privilège, que bien des jeunes canadiens qui veulent apprendre une deuxième langue officielle n’auront jamais. Somme toute, c’est comme ça que j’ai appris ma deuxième langue officielle. [traduction]
AV : Du côté du Québec, Malcolm Lewis-Richmond est un jeune homme bilingue qui a été le président fondateur de Youth 4 Youth Québec, un organisme qui œuvre pour les jeunes d’expression anglaise de la province. Malcolm considère que le fait d’habiter au Québec a été un privilège pour lui.
Extrait :
Malcolm Lewis-Richmond (00.10.16 – 00.11.40) : Pour moi, c’est vraiment une grande richesse de pouvoir s’exprimer dans une deuxième langue. Puis, dès un tout jeune âge, je me suis rendu compte qu’étant au Québec (avant j’ai mentionné que toute ma famille avait quitté Québec pour s’installer notamment en Ontario), parmi mes cousins et cousines, je suis le seul, mon frère et moi, on est les seuls à avoir appris le français dès un jeune âge et durant toutes les années de notre scolarité, jusqu’au secondaire. Cela, c’est un privilège auquel mes cousins et cousines n’ont pas bénéficié en Ontario et en Alberta. Donc, j’ai pu développer mes compétences dans ma langue seconde au point où je suis en mesure d’aller travailler en français, d’aller faire des amis qui parlent français, de jouer à des sports avec des locuteurs du français, et puis, aujourd’hui, de travailler pour une institution qui appuie pleinement la dualité linguistique au Canada. Donc, pour moi, c’était en fait vraiment un grand privilège de pouvoir apprendre une deuxième langue et de pouvoir maîtriser toutes ces compétences linguistiques là.
GD : Jolanta Bird, une Saskatchwanaise, est du même avis que Malcolm et reconnaît le privilège d’avoir eu la chance d’apprendre deux langues officielles. C’était un défi pour elle d’être la seule à maîtriser le français dans sa famille, mais à ses yeux, apprendre une deuxième langue valait la peine, car ça lui a ouvert plein de portes.
Extrait :
Jolanta Bird (00.11.42 – 00.11.56) : Nous sommes chanceux d’avoir la chance d’apprendre les deux. Ça compte pour beaucoup dans l’éducation, et c’est un privilège d’apprendre les deux langues et d’être scolarisé dans les deux langues. [traduction]
Savais-tu que ….
AB : Savais-tu que selon la Loi de 1870 sur le Manitoba, le Manitoba a déjà été une province officiellement bilingue ?
Même si le gouvernement manitobain a éventuellement décidé de mettre fin au bilinguisme officiel en 1890, il existe toujours une communauté francophone vibrante au Manitoba.
Source : https://www.gov.mb.ca/fls-slf/pdf/bilingualism_mb_august_2012.fr.pdf
Motivation
AV : L’accès et le privilège sont les premiers défis lorsqu’on apprend une langue seconde, mais ça ne s’arrête certainement pas là. Avoir la motivation et la volonté de chercher ou de créer des occasions de parler et de maintenir cette langue peut être une lutte en soi.
GD : Surtout en milieu minoritaire! C’est vrai qu’il existe, dans plusieurs régions du pays, des institutions qui fonctionnent dans la langue officielle minoritaire, comme le Campus Saint-Jean, en Alberta, ou les services bilingues dans une ville comme Sudbury, en Ontario. Mais est-ce qu’on se sert de ces services et de ces institutions? Est-ce qu’on parle cette langue minoritaire régulièrement? Est-ce qu’on maintient notre langue seconde et qu’on fait des efforts pour ne pas la perdre?
AV : Bonnes questions! Vouloir apprendre une langue et trouver quelqu’un avec qui la parler est tout un défi. C’est ce qu’Anjana Balachandran a vécu en étudiant en sciences politiques à l’Université d’Ottawa.
Extrait :
Anjana Balachandran (00.07.35 – 00.08.29) : Le plus difficile pour moi est de maintenir mon français. Je suis dans un programme d’immersion à l’université, où je dois constamment lire et écrire en français. Par contre, ce n’est pas toujours possible pour moi de pratiquer mes compétences orales ou de communiquer avec mes collègues en français. C’est trop facile de passer à l’anglais quand tout le monde parle anglais, pas vrai? J’essaie de renverser cette tendance, et quand je suis avec mes amis francophones, je leur parle en anglais et ils répondent en français. J’essaie de franchir cet obstacle afin de leur parler en français, et de sortir de ma zone de confort. [traduction]
GD : Ce n’est certainement pas facile, mais il faut y croire et mettre les efforts nécessaires pour le faire.
Extrait :
Bailey Ross (00.13.42 – 00.13.55) : Ça demande beaucoup d’autodiscipline pour la maintenir. Alors, il faut que je regarde la télé en français le plus souvent possible à la maison, et m’assurer de parler avec mes amis francophones. [traduction]
Conclusion
AV : Pour Emma Drake, apprendre une langue seconde a été une question de chance, mais maintenir et approfondir sa maîtrise de la langue est une question de choix.
Extrait :
Emma Drake (00.20.07 – 00.21.37) : J’ai eu le privilège d’aller au postsecondaire et d’apprendre dans ce contexte. C’était un défi de développer les compétences sur lesquelles je voulais travailler, mais après la classe, je n’avais pas d’occasion de m’en servir au jour le jour puisque je vivais à l’Île du Prince-Édouard. Mais là je vis à Ottawa depuis deux semaines. J’entrevois enfin la possibilité de continuer mon apprentissage et de pratiquer aussi, en commandant un plat affiché sur un menu, ou en lisant un panneau routier en français. Ce sont des occasions où l’on n’a pas le choix d’apprendre, en retenant des mots, des façons de dire et des prononciations, par exemple. Dans mon coin de pays, ça représentait tout un défi. Ça fait seulement deux semaines que je suis à Ottawa, alors on verra bien. Mais vu la proximité de Gatineau et de la possibilité de parler français et anglais, j’ai hâte de m’exercer. C’est vraiment quand on peut apprendre et retenir une nouvelle langue que ça compte comme occasion. [traduction]
Narration :
AV :Emma a vite compris qu’après le temps et l’effort investi dans l’apprentissage d’une deuxième langue, protéger cet acquis est tout un défi.
GD : Parler une deuxième langue, c’est un choix qui doit se faire quotidiennement!
AV : Tout ce qu’on a entendu aujourd’hui, Geneviève, me rappelle ce qui a été dit lors de la conférence Officiellement 50 en 2019!
GD : C’est vrai! Lors de cette conférence, on célébrait les 50 ans de la Loi sur les langues officielles, mais, surtout, on a posé un regard sur les 50 prochaines années du bilinguisme au Canada.
AV : Et c’est exactement ce qu’on t’invite à faire. Pense aux prochaines années, et demande-toi quels sont tes objectifs linguistiques? Peut-être d’apprendre ou d’améliorer une langue seconde?
GD : Aider quelqu’un d’autre à s’exercer à parler sa deuxième langue?
AV : Peut-être même, changer l’idée que tu te fais d’un pays bilingue?
Extro
Extrait :
Anjana Balachandran (00.14.09 – 00.14.40) : Je suis très reconnaissante envers les enseignants, les tuteurs et les professeurs que j’ai rencontrés pour la possibilité de parler anglais et français, les deux langues officielles. J’ai connu des gens extraordinaires qui m’ont appuyé, autant au secondaire qu’à l’université. Des gens qui m’ont soutenue dans ma réussite, et je leur suis très reconnaissante. [traduction]
Narration :
GD : Dans le prochain épisode de Parle-moi de ton bilinguisme, nous allons mettre l’accent sur les bienfaits et les avantages d’être bilingue.
AV : Restez à l’affût de notre site web!
GD : Suivez-nous au www.clo-ocol.gc.ca.
*Pause Musicale*
Transcription bilingue - Épisode 2 : Mes langues : apprendre et maintenir/Episode 2: My languages: Learning and maintaining
Parle-moi de ton bilinguisme // Let’s Talk Bilingualism
Épisode 2 : Mes langues : apprendre et maintenir
Episode 2: My languages: Learning and maintaining
Intro podcast
*Musical Sting/Pause Musicale*
AV: Hello! Welcome to the second episode of “Let’s Talk Bilingualism,” athree-part podcast series from the Office of the Commissioner of Official Languages of Canada.
GD : Salut! Bienvenue au deuxième épisode de Parle-moi de ton bilinguisme, une série de trois balados du Commissariat aux langues officielles du Canada.
AV: My name is Ahdithya Visweswaran.
GD : Et, je m’appelle Geneviève Dupuis.
AV: And we are the hosts of today’s podcast. Thanks for joining us!
GD: Living in Canada, there have probably been times where you’ve heard, read and maybe even had to say something . . . TWICE in both official languages.
AV : C’est la beauté, mais aussi le défi, de vivre dans un pays bilingue.
GD : On t’invite à nous suivre alors qu’on explore le parcours de jeunes Canadiens et Canadiennes bilingues qui discutent des défis et des avantages de vivre sa vie dans les deux langues officielles!
Intro épisode 2 : L’apprentissage d’une langue seconde | Intro episode 2: Learning a second language
*Musical Sting / Pause Musicale*
Voice/voix 1 : “Learning a second language will make you smarter!”
Voice/voix 2 : « Apprendre une langue seconde va t’ouvrir des portes! »
Voice/voix 3 : “Learning a second language will improve your first language.”
AV: Learning a second language (or a third, or even a fourth, for that matter) changes the way you see and interact with the people around you. But it certainly isn’t easy. In order to reap the benefits of the new language you have learned or are learning, there can be many obstacles to overcome.
GD : Dans le premier épisode de notre série, on a discuté d’insécurité linguistique : un obstacle à l’apprentissage d’une langue qu’on s’impose à soi-même ou qui provient de notre environnement. Mais, ce n’est pas le seul facteur qui peut changer drastiquement la façon dont on apprend une langue et dont on la maintient.
AV: Think about it. How did you learn your second language? Did you have a teacher or a tutor?
GD : Étais-tu inscrit dans une école d’immersion ou un programme de langue seconde?
AV: Did you learn using YouTube videos? Or an app on your phone?
GD : Ou en parlant avec des amis ou des collègues?
AV: No matter how you learned or are learning a new language, many things can affect the process, like access, privilege and motivation.
Début de la pause musicale
AV: EPISODE TWO
GD : Mes langues : les apprendre et les maintenir
Fin de la pause musicale
Accès à l’apprentissage | access to learning
GD : Le Commissariat considère les jeunes comme des « partenaires essentiels à la définition moderne des langues officielles et à leur valeur contemporaine ». C’est pourquoi nous avons jasé avec plusieurs jeunes de partout au Canada pour savoir comment ils ont vécu leur apprentissage d’une langue seconde.
AV: Every story is unique! When Yasser Al-Asmi, a 21-year-old medical student at Université de Sherbrooke in Moncton, first arrived in Canada, he could speak some English and no French.
GD : Toutefois, afin de pouvoir étudier dans sa ville d’accueil, Moncton, Yasser a dû apprendre le français en ligne. Pour lui, l’apprentissage des deux langues officielles était une question de survie et d’intégration au Canada.
Extrait :
Yasser Al-Asmi (00.09.20 – 00.13.44) : Moi, j’avais 15 ans quand je suis venu au Canada. Maintenant j’ai 21. Donc, je savais les bases, mais parce que j’avais à faire… Comme une nouvelle famille ici au Canada, moi, dans ma famille de six personnes, j’avais à faire les communications avec les propriétaires, avec les hôpitaux, les banques, tout ça, j’aidais ma famille, donc j’étais très « immersé ». Et aussi, j’étudiais dans l’école secondaire, à Moncton High School, en anglais, donc cette immersion dans la société et aussi dans l’école m’a aidé à apprendre l’anglais très rapidement. Donc, quelques mois après, avec toute cette immersion, j’étais capable de rouler avec l’anglais, être capable de communiquer et, parce que aussi j’avais aucun choix, il fallait que je communique en anglais pour qu’on puisse vivre. Et, comme j’ai dit, cette intensité d’immersion m’a aidé à apprendre la langue rapidement. Mais le français, le français, comment j’ai appris ça? On est à Moncton. Moncton, c’est au Nouveau-Brunswick. Le Nouveau-Brunswick est une province bilingue. Puis, avant que je finisse mon école secondaire, je voulais étudier à l’université, et puis il n’y a pas vraiment d’université anglaise à Moncton qui a le programme que je voulais. Mais l’Université de Moncton, qui est une université francophone, était vraiment proche de moi. Je pouvais même marcher. Donc j’étais entre les choix. Est-ce que j’étudie en français qui est vraiment une décision un peu folle, on peut dire, parce que je ne parle pas français, l’université va commencer dans quelques mois, ou peut-être que je peux déménager à Fredericton ou à Sackville pour étudier en anglais, mais ça sera vraiment difficile parce que je suis nouveau au Canada. À l’époque, j’avais juste passé deux ans à Moncton. J’étais avec ma famille. J’ai besoin de ma famille, ma famille a besoin de moi et ça coûte beaucoup d’argent. Donc, à la fin, j’étais encouragé d’essayer d’étudier en français. J’ai resté à Moncton. Je faisais un programme en sciences de la santé. On appelle ça le DSS puis c’est un programme très spécial parce que ça te donne la capacité d’appliquer en médecine après juste deux ans d’études, au lieu de quatre ans qui est traditionnel au Canada. Puis c’est vraiment compétitif. Mais, comme ça, quelques mois avant de commencer l’université, j’ai commencé à apprendre un peu le français sur YouTube, sur les applications un peu, Duolingo, un peu les autres applications. J’ai essayé avec les activités des autres organisations ici, donc j’ai essayé d’apprendre ce que je peux. Mais quand j’ai commencé l’université, j’étais pas assez fort en français. Je ne pouvais pas même comprendre les professeur.e.s. Donc, c’était vraiment un grand défi, c’était une expérience, mais j’avais pas le choix sauf de… faut réussir. Parce que c’est ça mon futur. Je n’étais pas vraiment capable d’aller étudier en anglais. Et puis, quand je perds la motivation, moi, je me rappelle que mes parents, ma famille, ils ont des rêves pour moi, que mes parents travaillent vraiment fort pour nous donner de la stabilité ici au Canada et que pour réussir, pour vivre, on a déjà beaucoup perdu dans la guerre en Syrie. Et maintenant, il faut, il faut qu’on survive, il faut qu’on vive. Euh, je n’avais pas le choix, il faut réussir.
GD: Yasser considers himself fortunate to be living in a bilingual province where he has plenty of opportunities to speak in either official language:
Clip:
Yasser Al-Asmi (00.16.23 – 00.16.42): I think I’m lucky . . . broadly because I have a good balance between both languages. It’s a bilingual province. You always have the choice to speak French or English wherever you go. I mean, when, like, you want restaurants, hospitals, banks, all of that. You can always speak any language.
Savais-tu que...
AB : Certaines provinces et certains territoires du Canada ont adopté leurs propres politiques et leur propre législation visant à protéger les langues officielles. C’est le cas du Nouveau Brunswick où la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick oblige notamment les institutions du gouvernement provincial (ministères, sociétés de la Couronne, hôpitaux, services de police, etc.) à servir les membres du public dans la langue officielle de leur choix.
Source : Infographie : La présence française au Nouveau-Brunswick
Narration:
AV: It’s important to recognize that not everyone lives in a bilingual province where they have the opportunity to speak either English or French.
GD : C’est le cas de Caleb Perreaux, qui est né à Saskatoon, en Saskatchewan, et qui a grandi à Winnipeg, au Manitoba, avant de déménager à Edmonton, en Alberta, où il vit et travaille maintenant comme journaliste.
Clip:
Caleb Perreaux (00.01.47 – 00.02.35): So, for me, as someone who grew up in a minority setting, well, in a minority linguistic situation . . . like, it was just strange because it was a mix of both languages for different things, right? So, for example, living in Alberta, specifically in Edmonton, and I’m an avid sports fan, and as a kid, I always grew up playing sports, so I grew up playing baseball . . . and all sorts of different sports, so right up until high school . . . like I said, I played baseball in English but, at the same time, my whole life would be entirely in French, so it’s like a weird adjustment of . . . I don’t know how to say that, but it was like two different worlds almost at that point in my life.
AV: Many Canadians, like Caleb, live as a linguistic minority. That means you don’t always get to pick and choose your opportunities. It also requires making a daily effort to maintain your first or second official language.
Extrait :
Caleb Perreaux (00.08.38 – 00.08.44)(00.08.56 – 00.09.10) : Tu fais un plus grand effort de parler ta langue, de vivre dans ta langue autant que possible […]. J’ai des amis qui sont anglophones, j’ai des amis qui sont francophones, donc […] tu fais ton possible de vivre en français sans te limiter en termes de l’anglais ou dans la langue majoritaire.
GD : Tout comme Caleb, Emily Greene de Terre-Neuve-et-Labrador explique que ce n’est pas toujours évident de parler en français, sa langue maternelle.
Extrait :
Emily Greene (00.11.05 – 00.13.10) : Je suis chanceuse qu’une couple des filles avec qui je travaille avec sont francophones, donc on peut se parler en français, pis tout ça, donc ça l’aide un peu. Pis j’essaie de parler à mes grands-parents le plus possible en français, mais en ce moment sont au Québec, donc avec COVID pis toute, ça fait comme deux ans depuis que j’ai été les visiter, donc j[e] [n]’ai pas pu pratiquer mon français tant que ça. Mais je m’entoure avec des gens francophones pour m’assurer que je garde mon français. Surtout comme quand j’étais au secondaire, j’ai décidé de faire l’immersion parce que l’école francophone ici offrait pas de sports après la 10e année. Tous les cours étaient en ligne. Donc ça allait être très difficile de faire tout ça pis, après ça, aller à l’université. Ça aurait été un gros changement. Donc, j’ai décidé de faire l’immersion, pis c’est là où est-ce que j’ai trouvé que j’ai perdu beaucoup de mon français. Pis en 8-9e année, j’étais impliquée avec Franco-Jeunes, mais c’était juste Franco-Jeunes que j’étais impliquée avec. Mes amis [n’]étaient pas francophones. J’étais impliquée avec Franco-Jeunes, mais c’était comme une fois tous les mois pis je [ne] parlais pas avec ma mère en français. On se parlait en anglais parce qu’elle est francophone, mais elle parle très bien anglais pis à la maison c’est en anglais. Donc, j’ai commencé à m’entourer avec les jeunes de Fermont, qui est la ville au Québec juste à côté. Donc, eux autres, ils parlaient tous français. Donc je me suis tenue avec eux autres pis j’ai dit « Ok, là faut que je rattrape mon français. Là c’est assez, c[e] [n]’est pas vrai que je [vais] pas pouvoir parler en français comme il faut, ben comme il faut, comme je pouvais avant ». Donc, en m’entourant avec des jeunes francophones et en faisant des activités avec l’association francophone pis tout ça, j’ai été capable de garder la plupart de mon français, mais c’est sûr que c’est très difficile quand tout le monde ici parle anglais pis la plupart ça [ne] leur dérange pas trop d’apprendre le français. Donc, c’est comme ça que j’ai gardé mon français à date, mais c[e] [n]’est pas facile!
Narration:
GD: Whether it’s a first language you want to maintain or a second language you want to learn, in a linguistic minority context, either can be quite challenging.
AV : Pour beaucoup de ces jeunes, le simple fait d’avoir accès à des endroits où on peut apprendre et parler notre seconde langue officielle est synonyme de privilège.
*Musical Sting/Pause Musicale*
Privilège | privilege
Narration:
GD: When we think of privilege, we might not always think of it in the context of learning a new language. Privilege can be based on our identity affiliations, like our social class, age, nationality, ethnicity, race, gender or religion. For many young people, the ability to learn or speak both official languages is seen as a privilege and can also depend on where you live in Canada.
AV : C’est le cas de Bailey Ross, qui a grandi dans une famille anglophone en Nouvelle-Écosse, mais pour qui le français a toujours été accessible dans sa vie, de l’école primaire jusqu’à l’Université.
Clip:
Bailey Ross (00.10.54 – 00.11.29): My second official language being French . . . I learned it through the French immersion program at our local school, where I grew up in Digby. We were fortunate enough to have it from grade primary right through to Grade 12. So, every school year, except for senior high, where there were less classes in French, all of my core subjects would have been taught in my second language. And then, once I graduated Grade 12, I went to a Francophone university and got a BA in French there.
Narration :
AV : Pour Emma Drake, ce n’est pas toujours facile d’avoir accès à différentes occasions linguistiques. Emma est originaire de Morell, un village d’à peu près 300 habitants sur l’Île-du-Prince-Édouard qui n’a ni école d’immersion française ni école francophone.
Clip:
Emma Drake (00.12.56 – 00.14.56): Yeah, as I said, in grade school, in rural Prince Edward Island, my hometown village of Morell, I’ll give it a shout-out. As I said, there was only core French, and, so, at a certain moment, I believe I was in Grade 10 at this time. I didn’t feel satisfied with what I was getting out of the curriculum and I really didn’t feel like what I was learning was going to provide me the stepping stone to that next level of knowledge in learning a new language, and, so, for the remainder of grade school, I did not take French classes, because I simply just wasn’t learning what I felt I wanted to learn out of it. Then, gets me to kind of where I really started to learn the language. So, in 2017, I was selected to represent Canada to Belgium as part of the Rotary International Youth Exchange and, for listeners who are wondering what that is, it is an international youth exchange facilitated by Rotary clubs worldwide, where folks are invited to exchange students typically within the grade school level in those upper years typically in probably Grade 11 and 12 and that year after to take an opportunity to learn and live in these different communities for a year. So, for me, I specifically lived in the Wallonia region of Belgium, which is the Francophone region. And, so, for me, what that looked like was I lived with four host families over the span of that year and attended Grade 12 at Institut Saint-Joseph at Charlevoix, which is the city where I was attending school, and, so, over this year, it was atotal immersion experience for me. So, that is truly where I did learn French.
GD : Emma reconnaît le privilège qu’elle a eu de pouvoir voyager en Belgique pour apprendre la langue française.
Clip:
Emma Drake (00.14.56 – 00.16.17): . . . But what I will say, kind of on top of that, as an Anglophone Canadian, there is an immense amount of privilege that I experienced in being able to participate in this Rotary youth exchange. One example would be that my mom was willing to equally host exchange students in order to allow me to be able to be hosted. In Belgium, another privilege was that I was able to afford my travel to Belgium, which is quite expensive, especially going across seas. And then, the last piece, in terms of that privilege, was I could afford to not work for the year, because I was redoing my Grade 12 education in Belgium. So, I do recognize that while it was an amazing experience and it was amazing to be immersed in that culture fully and really allowed me to not only learn the language, but also learn about different cultures who were in the communities that I was attending school, as well as exchange students. There is a lot of privilege that is associated with that that I know very few Canadians who would be learning an official language would be afforded. So, that is my personal experience in learning the second official language.
AV : Du côté du Québec, Malcolm Lewis-Richmond est un jeune homme bilingue qui a été le président fondateur de Youth 4 Youth Québec, un organisme qui œuvre pour les jeunes d’expression anglaise de la province. Malcolm considère que le fait d’habiter au Québec a été un privilège pour lui.
Extrait :
Malcolm Lewis-Richmond (00.10.16 – 00.11.40) : Pour moi, c’est vraiment une grande richesse de pouvoir s’exprimer dans une deuxième langue. Puis, dès un tout jeune âge, je me suis rendu compte qu’étant au Québec (avant j’ai mentionné que toute ma famille avait quitté Québec pour s’installer notamment en Ontario), parmi mes cousins et cousines, je suis le seul, mon frère et moi, on est les seuls à avoir appris le français dès un jeune âge et durant toutes les années de notre scolarité, jusqu’au secondaire. Cela, c’est un privilège auquel mes cousins et cousines n’ont pas bénéficié en Ontario et en Alberta. Donc, j’ai pu développer mes compétences dans ma langue seconde au point où je suis en mesure d’aller travailler en français, d’aller faire des amis qui parlent français, de jouer à des sports avec des locuteurs du français, et puis, aujourd’hui, de travailler pour une institution qui appuie pleinement la dualité linguistique au Canada. Donc, pour moi, c’était en fait vraiment un grand privilège de pouvoir apprendre une deuxième langue et de pouvoir maîtriser toutes ces compétences linguistiques là.
GD: Echoing Malcom’s sentiment, Jolanta Bird of Saskatchewan also recognizes the privilege of having the opportunity to learn both official languages. Being the only one in her family who could speak French was sometimes a challenge. But learning a second language opened so many doors and was worth it in her eyes.
Clip:
Jolanta Bird (00.11.42 – 00.11.56): So, we’re actually pretty lucky to be able to learn both. And that’s just the value in it, the value in education, the value of being privileged enough to actually learn both languages and to have an education in both.
Savais-tu que...
AB : Savais-tu que selon la Loi de 1870 sur le Manitoba, le Manitoba a déjà été une province officiellement bilingue ?
Même si le gouvernement manitobain a éventuellement décidé de mettre fin au bilinguisme officiel en 1890, il existe toujours une communauté francophone vibrante au Manitoba.
Source : Le bilinguisme au Manitoba
Motivation
AV: If access and privilege are the first challenges when learning a second language, it certainly doesn’t stop there. Having the motivation and the drive to seek out or create opportunities to use and maintain that language can be a fight of its own.
GD : Surtout en milieu minoritaire! C’est vrai qu’il existe, dans plusieurs régions du pays, des institutions qui fonctionnent dans la langue officielle minoritaire, comme le Campus Saint-Jean, en Alberta, ou les services bilingues dans une ville comme Sudbury, en Ontario. Mais est-ce qu’on se sert de ces services et de ces institutions? Est-ce qu’on parle cette langue minoritaire régulièrement? Est-ce qu’on maintient notre langue seconde et qu’on fait des efforts pour ne pas la perdre?
AV: Great questions! Wanting to speak a language and finding people to speak it with can be quite challenging. That’s what Anjana Balachandran discovered while studying political science at the University of Ottawa.
Clip:
Anjana Balachandran (00.07.35 – 00.08.29): For me, the hardest part, I would say, is maintaining my French. So, I’m currently in an immersion program in university, where I do a ton of reading and writing in French. But with that, I’m not necessarily able to always practise my oral skills or communicate with my peers in French, because sometimes it’s just easier to speak in English when everybody else is speaking in English, right? I’m kind of overcoming that and a lot of my Francophone friends, I will talk to them in English, and they will respond to me in French. So, kind of overcoming that barrier is something I’m working on to speak to them in French and, like, step out of my comfort zone, um, but yeah.
GD : Ce n’est certainement pas facile, mais il faut y croire et mettre les efforts nécessaires pour le faire.
Clip:
Bailey Ross (00.13.42 – 00.13.55): It really takes a lot of self-discipline to maintain it. So, it’ll make that TV watching in French all the more important at home and to make sure that I speak French with as many of my Francophone friends as possible.
Conclusion
AV : Pour Emma Drake, apprendre une langue seconde a été une question de chance, mais maintenir et approfondir sa maîtrise de la langue est une question de choix.
Clip:
Emma Drake (00.20.07 – 00.21.37): I was in a position of privilege to attend post-secondary and learn it in that context. It was challenging to practise specifically those skills that I wanted to work on, but, afterwards, once class was concluded, there was really no opportunity to continue to use it in day-to-day kind of things, because of where I was in Prince Edward Island. Now I am currently in Ottawa, as of two weeks ago. So, I think what I’m most looking forward to is not only continuing to be able to learn it, and to be able to practise it. But again, be in those kind of day to day opportunities where you’re able to order off a menu in French or read a roadside in French. And these are truly the opportunities where you’re forced to be able to understand and to remember words and remember sayings and remember pronunciations and things like this. So, I think for me, in Prince Edward Island, it was extremely challenging. I’ve only been in Ottawa for two weeks, so we’ll see. But given the fact that it is shared with Gatineau and the ability to use both English and French, I’m really looking forward to that because I think that’s truly when you are able to learn and retain that language is that consistent kind of opportunity.
Narration:
AV: Emma has quickly realized that after all the time and effort invested in learning a second language, maintaining that language can be the biggest challenge of all!
GD : Parler une deuxième langue, c’est un choix qui doit se faire quotidiennement!
AV: Everything we’ve heard today, Geneviève, is very similar to what was said during the 2019 Officially 50! conference.
GD : C’est vrai! Lors de cette conférence, on célébrait les 50 ans de la Loi sur les langues officielles, mais, surtout, on a posé un regard sur les 50 prochaines années du bilinguisme au Canada.
AV: And that’s exactly what we encourage you to do. Look ahead and ask yourself: What are your linguistic goals for the next few years? Perhaps to learn or improve a second language?
GD : Aider quelqu’un d’autre à s’exercer à parler sa deuxième langue?
AV: Or maybe even to change your perspective on what it means to live in a bilingual country?
Extro
Clip:
Anjana Balachandran (00.14.09 – 00.14.40): Something I’m really grateful for, through the ability of speaking both English and French, both official languages of Canada, is the amazing teachers, mentors and, like, professors I’ve met. I’ve met some of the most extraordinary supportive people, both in my high school journey and in university and people that are encouraging that once you succeed, that’s something substantial that I am so grateful for.
Narration:
GD: In the next episode of “Let’s Talk Bilingualism,” we’ll be focusing on the benefits and advantages that come with being bilingual.
AV : Dans le prochain épisode de Parle-moi de ton bilinguisme, nous allons mettre l’accent sur les bienfaits et les avantages d’être bilingue.
AV: Stay tuned for more on our website.
GD : Suivez-nous au www.clo-ocol.gc.ca.
*Musical Sting / Pause Musicale*
Transcription - Épisode 1 : L’identité et la sécurité linguistiques
Parle-moi de ton bilinguisme
Épisode 1 : L’identité et la sécurité linguistiques
Intro podcast
Pause musicale
AV : Au Canada, on entend souvent dire que d’être bilingue et d’apprendre une deuxième langue offre bien des avantages. Mais soyons honnêtes : pour chaque atout que nous donne le bilinguisme, il y a une part de défis – qu’on passe parfois sous silence.
GD : Et, on le sait très bien, les défis liés au bilinguisme ne se limitent pas à la grammaire et à l’orthographe; ils touchent aussi la politique, la culture et l’identité!
AV : Parce qu’une langue c’est bien plus que des mots. Pour beaucoup de Canadiens et Canadiennes, c’est très personnel.
GD : Je m’appelle Geneviève Dupuis.
AV : Je m’appelle Ahdithya Visweswaran et nous animons…
AV : (simultaneously) Let’s Talk Bilingualism!
GD : (en simultané) Parle-moi de ton bilinguisme!
AV : Tu peux commencer.
GD : Merci. Bienvenue au balado « Parle-moi de ton bilinguisme ».
AV : Voici le premier épisode dans une série de trois balados du Commissariat aux langues officielles du Canada.
GD : Avec ce nouveau balado, on explore le parcours de jeunes Canadiens et Canadiennes bilingues qui discutent des défis et des avantages de vivre sa vie dans les deux langues officielles!
Intro épisode 1 : L’identité et la sécurité
GD : Il y a quelques années, avant l’ère de la COVID-19, le Commissariat aux langues officielles du Canada a organisé la conférence Officiellement 50 ans! pour célébrer les 50 ans de la Loi sur les langues officielles…
AV : Et discuter de l’avenir des langues officielles au Canada.
GD : Pour le Commissariat, « les jeunes sont des partenaires essentiels à la définition moderne des langues officielles » et à leur valeur contemporaine. C’est donc pour cela qu’une délégation jeunesse, formée de jeunes de partout au Canada, a été invitée pour réfléchir et s’exprimer sur les thèmes entourant l’identité et la langue.
GD : Ces jeunes ont discuté de thèmes comme l’insécurité linguistique...
AV : ...l’accès à une éducation de qualité...
GD : ...les identités multiples...
AV : ...l’accès à des services et des emplois...
GD : ...ainsi que les avantages du bilinguisme.
AV : C’est ça l’objectif de notre série! Toucher à chacun de ces sujets avec de jeunes Canadiens et Canadiennes de partout au pays.
GD : Qui sait? Peut-être que d’entendre d’autres jeunes parler de leur réalité va vous inspirer à vous mobiliser, ou apprendre une deuxième langue officielle.
Début de la pause musicale
AV : épisode un
GD : L’identité et la sécurité linguistiques
Fin de la pause musicale
Identité
GD : Ok Ahdithya, on se jette à l’eau : l’identité!
AV : Oui Geneviève, l’identité, c’est à la fois un mot très simple, mais qui peut être très chargé!
GD : Canadien, immigrant, Saskatchewanaise, noir, autochtone, femme, transgenre, gai, francophone, anglophone sont des exemples d’identités auxquelles plusieurs d’entre nous peuvent s’identifier. Nous avons tous notre propre vécu et il va donc de soi que nous avons tous notre propre identité.
AV : L’identité repose sur nos affiliations, notre vision du monde et nos expériences, comme la race, l’ethnicité, la nationalité, le genre, le statut socioéconomique, l’orientation sexuelle, les capacités et les handicaps, la religion, l’allégeance politique et encore bien davantage!
GD : Tout ça fait de nous qui nous sommes en tant que personnes... et en tant que pays!
AV : Aujourd’hui, nous explorons l’identité linguistique et l’importance du rôle qu’elle joue dans notre définition de soi.
GD : Au Canada, il y a deux langues officielles : le français et l’anglais.
AV : Ces deux langues représentent non seulement un morceau important de notre identité en tant que pays, mais aussi de l’identité de chaque personne qui y habite.
GD : Nous avons tous une relation unique avec les langues officielles de notre pays. Qu’en est-il de la vôtre? Voici comment Vincent Ménard, de Whitehorse au Yukon, décrit la sienne.
Extrait :
Vincent Ménard (00.01.58): Je m’en sers chaque jour. Bien sûr, ma langue maternelle est le français, que j’utilise depuis ma naissance. L’anglais est arrivé un peu plus tard dans ma vie, alors j’y ai consacré pas mal de temps. J’ai rencontré beaucoup de gens qui parlent anglais, donc ça fait partie de mon identité à l’heure actuelle de parler en anglais, de communiquer en anglais, de rire en anglais, de raconter des blagues en anglais aussi bien qu’en français. Donc, en ajoutant les deux langues dans ma vie, les deux font partie de mon identité. Je me considère bilingue plutôt que francophone, alors ça contribue à mon identité, je pense. [traduction]
AV : À cette complexe question, voici ce qu’a répondu Emma Drake, une jeune femme originaire de l’Île-du-Prince-Édouard qui habite maintenant à Ottawa.
Extrait :
Emma Drake (00.03.01 – 00.03.15) (00.03.24 – 00.03.46): Tout d’abord, les langues officielles représentent le passé colonial du Canada, et les colonisateurs français et anglais. En tant que descendante des pionniers, ça contribue à mon identité. Je pense qu’il faut tenir compte de ce passé colonial, tout en reconnaissant la valeur des langues au Canada. Pas seulement nos langues officielles, mais la diversité linguistique, et surtout les langues autochtones qu’on a souvent fait taire pour faire place à l’anglais et au français. [traduction]
GD : Emma, comme bien d’autres jeunes au Canada, vient d’une communauté rurale. C’est à l’école qu’elle a appris sa deuxième langue officielle.
Pause musicale : « Savais-tu que… »
Savais-tu que…
AB : Savais-tu qu’au Canada, près d’un demi-million de personnes fréquentent un programme d’immersion française et plus de deux millions de personnes sont inscrites dans un programme de langue seconde?
Toi, apprends-tu ta langue seconde à l’école?
Source : Statistique Canada
AV : Yasser Al Asmi a 21 ans, et vit à Moncton au Nouveau-Brunswick. À son tour de nous parler de langue et d’identité.
Extrait :
Yasser Al Asmi (00.01.34 – 00.02.23) (00.01.43 – 00.02.15) : Je ne serais pas moi sans parler les deux langues du Canada. Comme réfugié, je suis venu au Canada il y a cinq ans. Après ce temps-ci au Canada, les langues signifient la résilience, l’adaptabilité et la volonté à apprendre et aussi ça signifie réussir, académique, les activités, la famille, les amies et la vie en général, c’est vraiment important pour vivre ici.
AV : Yasser n’est pas le seul pour qui la langue et l’identité vont main dans la main. C’est aussi le cas d’Emma Dreher, une jeune femme de la Colombie-Britannique.
Extrait :
Emma Dreher (00.02.09 – 00.04.26): Elles sont inséparables de mon identité. Elles font vraiment partie de moi, surtout quand je pense aux sept dernières années (je ne suis pas très forte en mathématiques, mais c’est à peu près ça). Je lance des chiffres comme ça. J’ai étudié en français dans une province majoritairement anglophone (en Colombie-Britannique), où la population germanophone dépasse de loin la population francophone. Je me trompe peut-être, mais je suis assez certaine que c’est ça. J’ai grandi avec le français de la maternelle à l’école primaire, jusqu’au secondaire. J’avais maintenant la chance d’assister à des événements jeunesse à l’échelle provinciale, avec un groupe de jeunes francophones appelé Le conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique. Je tiens à en parler, parce que c’est tellement important. Je pense que mon amour du français (j’insiste sur le français parce que pour moi, l’anglais va de soi), enfin je sens que le français est à la fois ce qui me distingue et ce qui m’unit aux autres ici, où ma relation avec cette langue a été surtout académique, jusqu’à l’école secondaire. C’est là que j’ai réalisé que je pouvais m’amuser et avoir de belles conversations en français. Un monde de possibilités s’est ouvert à moi, tout ça parce que je connaissais une autre langue que l’anglais. J’ai obtenu ma bourse d’études universitaires grâce à mon bénévolat bilingue à l’école secondaire, au Conseil Jeunesse et dans d’autres groupes de jeunes, et ça m’a vraiment permis de me faire connaître. C’est une chose pour laquelle je suis très reconnaissante, et que je n’aurais jamais pu obtenir d’une autre façon. Je pense que ça a façonné mon identité. Sans mes langues officielles, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui, et je ne pourrais même pas payer la majeure partie de mes études, ce qui est très cool d’ailleurs. En conclusion, pour moi, c’est indissociable. [traduction]
GD :Pour Emma Dreher, apprendre une deuxième langue officielle a ouvert plusieurs portes!
AV : C’est vrai, mais même si une langue fait partie de qui on est, ça ne veut pas dire qu’on est à l’aise ou confiant de la parler. Se sentir jugé ou embarrassé lorsqu’on parle une deuxième langue arrive souvent, autant pour les apprenants que les locuteurs natifs. C’est ce qu’on appelle « l’insécurité linguistique ».
GD : En plus d’être une réalité pour plusieurs Canadiens et Canadiennes, « l’insécurité linguistique » est aussi… le deuxième thème de notre balado aujourd’hui!
Sécurité
AV : Ok Geneviève, commençons par le début. Expliquons ce que ça veut dire « l’insécurité linguistique ».
GD : Bien sûr! On a demandé l’avis d’Isabelle Violette, sociolinguiste et professeure au Département d'études françaises de l’Université de Moncton. Elle connaît le sujet à fond, et va nous expliquer comment les jeunes vivent l’insécurité linguistique.
Extrait :
Isabelle Violette (00.18.24 – 00.19.40) : L’insécurité linguistique, c’est un sentiment qui vient de l’écart, la différence qui est perçue entre son propre parler et le modèle linguistique de référence. Donc, le modèle linguistique de référence, c’est un peu ce qu’on peut appeler, si je prends l’exemple du français, le bon français ou le bon usage, donc c’est un modèle qui est considéré supérieur, qui est considéré ayant de la valeur. Et puis ce modèle-là, il peut être incarné si on veut, représenté par des personnes en particulier qu’on a dans notre environnement. Ça peut être représenté par un groupe au complet, voir même une région ou un pays, etc.
Donc, ce sentiment-là d’un écart, la perception d’un écart, il peut se faire à des degrés variables, c’est-à-dire que, il peut varier en intensité. D’accord, donc il y a certains contextes qui vont faire en sorte d’augmenter l’insécurité linguistique.
AV : Des contextes qui amplifient l’insécurité linguistique, il y en a plusieurs.
GD : Emily Greene, qui est originaire de Terre-Neuve-et-Labrador, a vécu une situation qui arrive trop souvent. Par exemple, au restaurant.
Extrait :
Emily Greene (00.03.39 – 00.04.26) : Une de mes amies, elle vient de l’Ontario, donc, son français est pas vraiment un français québécois, pas que…tu sais c’est français anyway, mais je me rappelle, on avait été au Subway, pis, un moment donné, elle a été leur parler en français pis ils lui ont répondu en anglais pis […] elle était un peu insultée qu’ils trouvaient pas son français assez bon pour lui répondre en français. Donc, ça c’est une grosse affaire. Donc là, elle [n’]est pas vraiment confortable avec parler en français, pis mes amis qui [ne] sont pas francophones, mais qui sont en train d’apprendre le français, quand ils vont à un restaurant ou quoi que ce soit pis ils parlent en français, ils vont tout le temps répondre en anglais même s’ils savent comment parler en français, donc, ça c’est très frustrant pour les gens qui essaient d’apprendre.
GD :Malcolm Lewis-Richmond, un Québécois bilingue, nous parle d’une expérience semblable qu’il a vécue à son travail.
Extrait :
Malcolm Lewis-Richmond (00.08.53 – 00.09.37): Je travaillais dans un commerce de vêtements, et j’ai dit – en fait je me suis trompé – j’ai cru qu’une cliente cherchait un gilet, car elle a dit le mot « chandail ». En fait, elle cherchait un t-shirt. Mon erreur a complètement gâché la transaction, car la cliente a oublié ce qu’elle voulait. Elle répétait que j’étais sûrement anglophone, au point d’oublier l’expérience client. C’est une tranche de vie d’anglophone du Québec! [traduction]
AV : Être anglophone ou francophone dans un milieu minoritaire, ce n’est certainement pas facile.
GD : Isabelle Violette a étudié les réalités et les enjeux sociolinguistiques en Acadie et dans l’ensemble des communautés francophones en situation minoritaire du Canada. Voici ses explications :
Extrait :
Isabelle Violette (00.20.22 – 00.21.28) : Ça peut être aussi, ça peut varier en fonction des étapes de vie. Donc, en fait, les recherches ont montré que la scolarisation peut être liée à une augmentation de l’insécurité linguistique parce que c’est quand on rentre à l’école qu’on devient plus conscient du modèle de référence, donc, du bon usage. Puis, plus on est scolarisé aussi, donc, par exemple, l’entrée à l’université peut être un moment charnière aussi qui est associé à plus d’insécurité parce que là on est amené à rédiger, à s’exprimer, à lire des textes de façon différente, un peu plus complexes et dans une langue que peut être on maîtrise moins parce qu’on est, on a moins été en contact avec ces normes-là. Même chose pour le milieu de travail, hein, quand on commence un emploi, dans un emploi aussi où la part langagière du travail est très importante, où on nous demande de s’exprimer, de rédiger des courriels, des textes, etc., etc.
AV : Ce n’est pas seulement la professeure Violette qui remarque l’incidence de notre entourage sur notre relation avec la langue. La Stratégie nationale pour la sécurité linguistique de la Fédération de la jeunesse canadienne-française donne également une définition de l’insécurité linguistique qui est assez similaire : « [L’insécurité linguistique] peut se manifester sous forme d’un sentiment de honte de la part d’individus qui écopent des commentaires par rapport à leur accent, de culpabilité chez des parents qui ne parviennent pas à assurer la passation de la langue, de tristesse chez des personnes qui constatent la perte de la langue maternelle. »
GD : La Stratégie ajoute que « l’insécurité découle d’une action, d’une intervention, d’un commentaire, d’un contexte menaçant qui blesse, intimide, humilie ou frustre quelqu’un au sujet de sa langue ou de la façon dont il l’utilise. C’est symptomatique d’un jugement, non seulement sur la langue, mais aussi sur la culture et l’identité du peuple qui s’exprime. »
AV : Emily Greene comprend très bien ce sentiment.
Extrait :
Emily Greene (00.04.51 – 00.04.58) : Je trouve des fois je cherche mes mots pis je suis pas assez bonne pour être francophone disons.
GD :Pour d’autres, comme Emma Drake, la première étape est de mettre un nom sur ce qu’on ressent, et comment on le vit.
Extrait :
Emma Drake (00.04.21 – 00.04.37): Je ne savais pas qu’il y avait un nom officiel pour ça avant aujourd’hui, contente de l’apprendre. Par contre, c’est une chose qui m’est très familière, pour laquelle on ne peut pas vraiment se préparer quand on apprend une nouvelle langue. [traduction]
GD : Bien que nous parlions souvent d’insécurité linguistique chez les francophones, ce phénomène se vit également parmi ceux et celles qui apprennent l’anglais ou pour qui l’anglais n’est pas leur langue maternelle. C’est le cas du Yukonnais bilingue Vincent Ménard.
Extrait :
Vincent Ménard (00.05.59 – 00.07.20) : Je ne ressens plus cette frustration. Ça m’est déjà arrivé – en fait, c’était plutôt de l’embarras, de l’hésitation. Mes amis ont eu deux parents qui parlaient anglais, ou l’un qui parlait français, et ont grandi dans les deux langues. Ils avaient une bonne longueur d’avance, moi j’ai commencé à parler anglais en huitième année! J’ai ressenti de la frustration, et j’étais embarrassé parce qu’ils ne me répondaient pas en anglais pour m’aider à pratiquer. Pour l’instant, je ne ressens pas d’insécurité. Mais je vois cette insécurité chez les autres, et jamais je ne voudrais me moquer d’eux. Certains vont rire de l’accent, comment ils prononcent en français, et s’ils sont francophones, comment ils prononcent des mots en anglais. J’ai passé par là, il ne faut jamais rire de personne. [traduction]
Pause musicale : « Savais-tu que… »
Savais-tu que...
AB: Savais-tu que... l’insécurité linguistique ne se limite à aucun groupe d’âge? Une étude récente montre que 39 % des fonctionnaires anglophones ne sont pas à l’aise de parler français, et que 11 % des francophones hésitent à parler anglais!
Peut-être que c’est ta réalité!
Source : Commissariat aux langues officielles du Canada
GD :À l’opposé de l’insécurité linguistique, il y a la SÉCURITÉ linguistique…
AV : Un principe pour lequel Jolanta Bird et Emily Greene, l’une Saskatchewanaise et l’autre Terre-Neuvienne, sont bien d’accord.
Extrait :
Jolanta Bird (00.05.07 – 00.05.57): Je pense qu’on devrait simplement s’encourager les uns les autres à parler la langue de l’autre, peu importe que ce soit le français, l’anglais ou même une autre langue. Il faut faire davantage d’efforts pour comprendre les autres, plutôt que de s’attendre à ce que les autres fassent de leur mieux pour communiquer, parce que tous n’ont pas cette option. Pour certaines personnes, l’anglais ou le français ne sont pas leur première langue, et le Canada est vraiment fondé là-dessus. Je pense qu’une meilleure ouverture d’esprit rend les choses plus faciles, pour bien mettre à l’aise ceux qui hésitent ou qui cherchent leurs mots. Soyons ouverts d’esprit, et plus accommodants avec tout le monde. [traduction]
Extrait :
Emily Greene (00.07.35 – 00.08.51) : Je [ne] sais pas si ça va arriver, mais ce serait surtout un monde sans jugement pis tout le monde est à l’aise avec les deux langues ou s’ils veulent juste parler une langue. Je trouve qu’il y a beaucoup de jugement entre les francophones pis les anglophones des fois. Je sais, dans ma ville, […] les anglophones vont dire « Les francophones sont tellement… », je sais pas…, sont comme « rudes », pis toute ça, pis je suis comme non, c’est juste si tu comprends pas le français, c’est peut-être que la façon qu’on parle c’est différent que la façon que quelqu’un parle en anglais. Donc, je trouve qu’il y a beaucoup de jugement pis beaucoup de monde qui [ne] comprenne pas la différence entre les deux langues. C’est deux langues très différentes, pis l’intonation que nous autres on va avoir en français, c’est différent que quelqu’un va avoir en anglais, donc je trouve qu’il y a un gros « misunderstanding » entre les deux langues. Donc, dans un monde parfait où est-ce que la sécurité linguistique est la norme, il y aurait pas de jugement pis tout le monde comprendrait tout le monde!
GD :Ouverture, respect et écoute! Trois choses qui reviennent souvent quand on parle de sécurité linguistique pour tout le monde!
Conclusion
AV: Geneviève, s’il y a une chose dont je dois me rappeler aujourd’hui, c’est que l’identité d’une personne vient en grande partie d’elle-même et de ses expériences, tandis que notre relation et notre niveau d’aisance avec une langue, ce qu’on appelle la sécurité linguistique, est grandement influencée par la façon dont les autres nous traitent!
GD : Moi, j’espère que le balado d’aujourd’hui nous encourage à nous poser des questions. En quoi les langues que je parle contribuent-elles à mon identité? Comment est-ce que je me sens lorsque je m’exprime dans ma deuxième langue? Et surtout, est-ce que je juge les autres lorsqu’ils font des efforts dans une langue ou l’autre?
Extro
Musique de fond – en sourdine
AV : Eh bien, ça fait le tour. C’était le premier épisode de « Parle-moi de ton bilinguisme »!
GD : Dans le prochain épisode de « Parle-moi de ton bilinguisme », nous explorerons l’apprentissage et le maintien des langues officielles.
AV :D’ici là, restez à l’affût sur notre site Web www.clo-ocol.gc.ca.
GD : On vous laisse sur les mots de Caleb Perreaux de l’Alberta.
Extrait :
Caleb Perreaux (00.08.38 – 00.09.10) : Tu fais un plus grand effort de parler ta langue, de vivre dans ta langue autant que possible. Par exemple, je travaille à Radio Cité en ce moment, c’est la radio communautaire francophone d’Edmonton, et je parle en français avec ma famille, ici, avec mon père. J’ai des amis qui sont anglophones, j’ai des amis qui sont francophones, donc […] tu fais ton possible de vivre en français sans te limiter en termes de l’anglais ou dans la langue majoritaire.
Fin – Pause musicale
\Transcription bilingue- Épisode 1 : L’identité et la sécurité linguistiques/Episode 1: Linguistic identity and security
Parle-moi de ton bilinguisme // Let’s Talk Bilingualism
Épisode 1 : L’identité et la sécurité linguistiques
Episode 1: Linguistic identity and security
Intro podcast
Musical sting
AV: Living in Canada, you’ve probably heard that being bilingual and learning a second language can offer lots of advantages. But let’s be honest. For all the great things it gives you, bilingualism also comes with many challenges—challenges that often go unspoken.
GD : Et, on le sait très bien, les défis liés au bilinguisme ne se limitent pas à la grammaire et à l’orthographe; ils touchent aussi la politique, la culture et l’identité!
AV: Because a language is more than just words. For many Canadians it can be very personal.
GD : Je m’appelle Geneviève Dupuis.
AV: And I’m Ahdithya Visweswaran. We are the hosts of . . .
AV: (simultaneously) Let’s Talk Bilingualism!
GD : (en simultané) Parle-moi de ton bilinguisme!
AV: Okay, you go first.
GD : Thanks. Bienvenue au podcast « Parle-moi de ton bilinguisme ».
AV: Welcome to the first episode of “Let’s Talk Bilingualism,” a new three-part podcast series from the Office of the Commissioner of Official Languages.
GD : Avec ce nouveau balado, on explore le parcours de jeunes Canadiens et Canadiennes bilingues qui discutent des défis et des avantages de vivre sa vie dans les deux langues officielles!
Intro épisode 1 : L’identité et la sécurité |intro episode 1 : Identity and security
GD : Il y a quelques années, avant l’ère de la COVID-19, le Commissariat aux langues officielles du Canada a organisé la conférence Officiellement 50 ans! pour célébrer les 50 ans de la Loi sur les langues officielles…
AV: . . . and to discuss the future of official languages in Canada.
GD : Pour le Commissariat, « les jeunes sont des partenaires essentiels à la définition moderne des langues officielles » et à leur valeur contemporaine. C’est donc pour cela qu’une délégation jeunesse, formée de jeunes de partout au Canada, a été invitée pour réfléchir et s’exprimer sur les thèmes entourant l’identité et la langue.
GD : Ces jeunes ont discuté de thèmes comme l’insécurité linguistique…
AV: . . . access to learning and quality of education . . .
GD : les identités multiples…
AV: . . . access to services and jobs . . .
GD : … ainsi que les avantages du bilinguisme.
AV: And that’s the goal of our podcast series! To address each of these topics with more young Canadians from across the country. We want to hear your opinions on the present and your vision for the future of official languages in Canada.
GD: And who knows? Maybe hearing other young Canadians talk about their reality will inspire you to take action by promoting and/or learning a second official language.
Début de la pause musicale
AV: episode one
GD : L’identité et la sécurité linguistiques
Fin de la pause musicale
Identité | identity
GD: Okay, Ahdithya, we’re starting with a big one: Identity!
AV : Oui Geneviève, l’identité, c’est à la fois un mot très simple, mais qui peut être très chargé!
GD : Canadien, immigrant, Saskatchewanaise, noir, autochtone, femme, transgenre, gai, francophone, anglophone sont des exemples d’identités auxquelles plusieurs d’entre nous peuvent s’identifier. Nous avons tous notre propre vécu et il va donc de soi que nous avons tous notre propre identité.
AV: Identity is based on our affiliations, our world views and our experiences: things like race, ethnicity, nationality, gender, socio-economic status, sexual orientation, abilities and disabilities, religion, political affiliation, and many, many (many!) more.
GD: They all shape us to be who we are as people . . . and as a country!
AV : Aujourd’hui, nous explorons l’identité linguistique et l’importance du rôle qu’elle joue dans notre définition de soi.
GD: In Canada, we have two official languages: English and French.
AV : Ces deux langues représentent non seulement un morceau important de notre identité en tant que pays, mais aussi de l’identité de chaque personne qui y habite.
GD: Every Canadian has their own relationship with their country’s official languages. Have you ever thought about yours? Here’s how Vincent Ménard, originally from Whitehorse, Yukon, describes his experience:
Clip:
Vincent Ménard (00.01.58): Well, I use them on a daily basis. Of course, my first language is French, so I’ve been using French since I’ve been born, but English came a little later in my life, so I have practised a lot. I have met a lot of people that speaks English, so it is part of my identity right now to speak in English, communicate in English, laugh in English, tell jokes in English as well as I do it in French. So . . . in adding both languages in my life, both of them are part of my identity. So, I consider myself as bilingual instead of a French speaking, so . . . I contribute that to my identity, I guess.
AV : À cette complexe question, voici ce qu’a répondu Emma Drake, une jeune femme originaire de l’Île-du-Prince-Édouard qui habite maintenant à Ottawa.
Clip:
Emma Drake (00.03.01 – 00.03.15) (00.03.24 – 00.03.46): First and foremost, the official languages represent Canada’s colonial history, with both French and English colonizers, and in terms of myself as a settler here, that definitely contributes to my identity. I think it’s being cognizant of that colonial history while also recognizing the value of languages in Canada and not just our official languages, but language diversity in our country and definitely including those Indigenous languages that so often were being stripped away in order to make room for English and French.
GD: Emma is like many other young Canadians. She’s from a rural community and was exposed to her second official language through school.
Pause musicale : « Savais-tu que… » “Did you know…”
Savais-tu que…
AB : Savais-tu qu’au Canada, près d’un demi-million de personnes fréquentent un programme d’immersion française et plus de deux millions de personnes sont inscrites dans un programme de langue seconde?
Toi, apprends-tu ta langue seconde à l’école?
Source : Statistique Canada
AV: Let’s listen to what Yasser Al Asmi, a 21-year-old Canadian in Moncton, New Brunswick, has to say about identity and language.
Extrait :
Yasser Al Asmi (00.01.34 – 00.02.23) (00.01.43 – 00.02.15) : Je ne serais pas moi sans parler les deux langues du Canada. Comme réfugié, je suis venu au Canada il y a cinq ans. Après ce temps-ci au Canada, les langues signifient la résilience, l’adaptabilité et la volonté à apprendre et aussi ça signifie réussir, académique, les activités, la famille, les amies et la vie en général, c’est vraiment important pour vivre ici.
AV : Yasser n’est pas le seul pour qui la langue et l’identité vont main dans la main. C’est aussi le cas d’Emma Dreher, une jeune femme de la Colombie-Britannique.
Clip:
Emma Dreher (00.02.09 – 00.04.26): I would say that they are inseparable from my identity. They’re really a part of me, especially when I consider what my life has been like over the last (I’m not great at math, but I am going to say) seven-ish years. . . . I’m not going to do the math on that one, but I’ve been involved in taking French schooling in an English-majority province. The German-speaking population in B.C. is larger than the French-speaking population in B.C. Don’t quote me on that but, I’m pretty sure it’s about that. I was doing French from pre-school, elementary school and high school, and then in high school, I was old enough to attend youth events province-wide, a French youth group called Le conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique, which I have to plug it because it is so critical. I think my love of French, really I focused on French because English for me is sort of the default, but I feel that French is what sets me apart, makes me part of the others here, but especially here, my relationship with French has been very academic, leading up to high school, and then when I reached high school, I realized I could have fun in French and have nice conversations in French and it opened up a world of opportunities I wouldn’t have had if I only spoke English. I got my scholarship to university through my bilingual volunteering in high school and the Conseil Jeunesse and other youth groups, and it really got me out there and it’s something that I am really grateful for that I wouldn’t have otherwise. So, I guess for my identity, it shaped it. Without my official languages, I wouldn’t be where I am now and wouldn’t have most of my schooling paid for, which is, I mean, very cool. It’s a long way to say that yes, for me, it is inseparable.
GD :Pour Emma Dreher, apprendre une deuxième langue officielle a ouvert plusieurs portes!
AV: That’s true, but even when a language is a part of who we are, it doesn’t necessarily mean we always feel confident or comfortable speaking it. Feeling judged or embarrassed when trying to speak your second language is quite common and happens to both language learners and native speakers. It’s what we call “linguistic insecurity.”
GD : En plus d’être une réalité pour plusieurs Canadiens et Canadiennes, « l’insécurité linguistique » est aussi… le deuxième thème de notre podcast aujourd’hui!
Sécurité | security
AV:Okay, Geneviève, first things first. Let’s start by defining “linguistic insecurity!”
GD: Yes, and to do this we spoke to Isabelle Violette, a sociolinguist and associate professor at the Université de Moncton’s department of French studies. She’s the best person to explain linguistic insecurity and how people experience it.
Extrait :
Isabelle Violette (00.18.24 – 00.19.40) : L’insécurité linguistique, c’est un sentiment qui vient de l’écart, la différence qui est perçue entre son propre parler et le modèle linguistique de référence. Donc, le modèle linguistique de référence, c’est un peu ce qu’on peut appeler, si je prends l’exemple du français, le bon français ou le bon usage, donc c’est un modèle qui est considéré supérieur, qui est considéré ayant de la valeur. Et puis ce modèle-là, il peut être incarné si on veut, représenté par des personnes en particulier qu’on a dans notre environnement. Ça peut être représenté par un groupe au complet, voir même une région ou un pays, etc.
Donc, ce sentiment-là d’un écart, la perception d’un écart, il peut se faire à des degrés variables, c’est-à-dire que, il peut varier en intensité. D’accord, donc il y a certains contextes qui vont faire en sorte d’augmenter l’insécurité linguistique.
AV : Des contextes qui amplifient l’insécurité linguistique, il y en a plusieurs.
GD: We know all too well situations like the one Emily Greene, of Newfoundland and Labrador, witnessed in a restaurant.
Extrait :
Emily Greene (00.03.39 – 00.04.26) : Une de mes amies, elle vient de l’Ontario, donc, son français est pas vraiment un français québécois, pas que…tu sais c’est français anyway, mais je me rappelle, on avait été au Subway, pis, un moment donné, elle a été leur parler en français pis ils lui ont répondu en anglais pis […] elle était un peu insultée qu’ils trouvaient pas son français assez bon pour lui répondre en français. Donc, ça c’est une grosse affaire. Donc là, elle [n’]est pas vraiment confortable avec parler en français, pis mes amis qui [ne] sont pas francophones, mais qui sont en train d’apprendre le français, quand ils vont à un restaurant ou quoi que ce soit pis ils parlent en français, ils vont tout le temps répondre en anglais même s’ils savent comment parler en français, donc, ça c’est très frustrant pour les gens qui essaient d’apprendre.
GD:Malcolm Lewis-Richmond, a bilingual Quebecer, shares how he experienced a similar situation at work.
Clip:
Malcolm Lewis-Richmond (00.08.53 – 00.09.37): Once, I was working as a salesperson in a clothing store and I said—I made a mistake, and I said—for a moment I thought a client meant sweater when she said “chandail,” but she actually meant T-shirt. And when I made that error, it completely distracted from the transaction she wanted to do. She didn’t really remember what she wanted to do. The comment was, “Oh, you must speak more English, you must be Anglophone,” rather than just continuing with the shopping experience. And that’s just, like, a sample of life as an Anglophone in Quebec.
AV : Être anglophone ou francophone dans un milieu minoritaire, ce n’est certainement pas facile.
GD: Isabelle Violette has studied sociolinguistic realities and issues extensively in Acadia and across Canada’s Francophone minority communities. Here’s how she explains it:
Extrait :
Isabelle Violette (00.20.22 – 00.21.28) : Ça peut être aussi, ça peut varier en fonction des étapes de vie. Donc, en fait, les recherches ont montré que la scolarisation peut être liée à une augmentation de l’insécurité linguistique parce que c’est quand on rentre à l’école qu’on devient plus conscient du modèle de référence, donc, du bon usage. Puis, plus on est scolarisé aussi, donc, par exemple, l’entrée à l’université peut être un moment charnière aussi qui est associé à plus d’insécurité parce que là on est amené à rédiger, à s’exprimer, à lire des textes de façon différente, un peu plus complexes et dans une langue que peut être on maîtrise moins parce qu’on est, on a moins été en contact avec ces normes-là. Même chose pour le milieu de travail, hein, quand on commence un emploi, dans un emploi aussi où la part langagière du travail est très importante, où on nous demande de s’exprimer, de rédiger des courriels, des textes, etc., etc.
AV : Ce n’est pas seulement la professeure Violette qui remarque l’incidence de notre entourage sur notre relation avec la langue. La Stratégie nationale pour la sécurité linguistique de la Fédération de la jeunesse canadienne-française donne également une définition de l’insécurité linguistique qui est assez similaire : « [L’insécurité linguistique] peut se manifester sous forme d’un sentiment de honte de la part d’individus qui écopent des commentaires par rapport à leur accent, de culpabilité chez des parents qui ne parviennent pas à assurer la passation de la langue, de tristesse chez des personnes qui constatent la perte de la langue maternelle. »
GD: The Strategy goes on to add that “insecurity comes from an action, an intervention, a comment, a menacing context that hurts, intimidates, humiliates or frustrates someone about their language or the way they use it. That is symptomatic of a judgment, not only on the language, but the culture and identity of the people expressing themselves.”
AV : Emily Greene comprend très bien ce sentiment.
Extrait :
Emily Greene (00.04.51 – 00.04.58) : Je trouve des fois je cherche mes mots pis je suis pas assez bonne pour être francophone disons.
GD:For some people, like Emma Drake, the first step is being able to put a name on what you’re feeling and how you experience it.
Clip:
Emma Drake (00.04.21 – 00.04.37): I did not know the official name of it literally until today, so I’m really happy I learned that. But yeah, I’m definitely familiar with it, and it’s something that when learning another language, there’s no preparation for it.
GD : Bien que nous parlions souvent d’insécurité linguistique chez les francophones, ce phénomène se vit également parmi ceux et celles qui apprennent l’anglais ou pour qui l’anglais n’est pas leur langue maternelle. C’est le cas du Yukonnais bilingue Vincent Ménard.
Clip:
Vincent Ménard (00.05.59 – 00.07.20) : I don’t have this frustration anymore. I used to have it—well, it was more of an embarrassment for me, a type of embarrassment—but I did live with people with . . . . My friends had both parents that were speaking in English and a parent that was speaking in French, so they had both languages since they were born. So, of course that was already a head start over me that didn’t speak English until eighth grade, so of course I had a lot of frustration, mainly embarrassment from trying to talk and not having them responding to me in English to try to practise in English. But for me right now, I don’t feel that kind of insecurity; however, I do see a lot of people with that insecurity, and I never want to laugh . . . . Well, I see a lot of people, like, laughing for accents or . . . how they word their French or, if they’re French-speaking, they word their English. Since I’ve passed through that whole process, I don’t laugh at people.
Musical sting: « Savais-tu que… » “Did you know…”
Did you know . . .
AB: Did you know . . . that linguistic insecurity isn’t something you necessarily grow out of?!! A recent study shows that 39% of English-speaking public servants feel uncomfortable speaking French, and 11% of Francophones feel the same way when speaking English!!
Perhaps you can relate!
Source: Office of the Commissioner of Official Languages of Canada
GD :À l’opposé de l’insécurité linguistique, il y a la SÉCURITÉ linguistique…
AV: And according to Jolanta Bird from Saskatchewan and Emily Greene from Newfoundland and Labrador, that’s something we can all strive for!
Clip:
Jolanta Bird (00.05.07 – 00.05.57): I think we would just encourage each other to speak each other’s language, whatever if that’s French, English, any other language for that matter. I think other people could make more of an effort to maybe understand others rather than expecting everyone to communicate their best because that isn’t the option always. Some people have . . . English or French is not their first language, and Canada really, is based on that. So, I think just being more open-minded towards everyone kind of helping them out, maybe, or making them feel more comfortable when they stutter or whatever that may be. So just being more open-minded and be nicer to everyone about it.
Extrait :
Emily Greene (00.07.35 – 00.08.51) : Je [ne] sais pas si ça va arriver, mais ce serait surtout un monde sans jugement pis tout le monde est à l’aise avec les deux langues ou s’ils veulent juste parler une langue. Je trouve qu’il y a beaucoup de jugement entre les francophones pis les anglophones des fois. Je sais, dans ma ville, […] les anglophones vont dire « Les francophones sont tellement… », je sais pas…, sont comme « rudes », pis toute ça, pis je suis comme non, c’est juste si tu comprends pas le français, c’est peut-être que la façon qu’on parle c’est différent que la façon que quelqu’un parle en anglais. Donc, je trouve qu’il y a beaucoup de jugement pis beaucoup de monde qui [ne] comprenne pas la différence entre les deux langues. C’est deux langues très différentes, pis l’intonation que nous autres on va avoir en français, c’est différent que quelqu’un va avoir en anglais, donc je trouve qu’il y a un gros « misunderstanding » entre les deux langues. Donc, dans un monde parfait où est-ce que la sécurité linguistique est la norme, il y aurait pas de jugement pis tout le monde comprendrait tout le monde!
GD :Ouverture, respect et écoute! Trois choses qui reviennent souvent quand on parle de sécurité linguistique pour tous!
Conclusion
AV: Geneviève, if there’s one take-away for me today, it’s that a person’s “identity” comes mostly from themselves and their experiences, whereas our relationship and comfort level with a language, also known as linguistic security, can be greatly influenced by how others treat us!
GD : Moi, j’espère que le podcast d’aujourd’hui nous encourage à nous poser des questions. En quoi les langues que je parle contribuent-elles à mon identité? Comment est-ce que je me sens lorsque je m’exprime dans ma deuxième langue? Et surtout, est-ce que je juge les autres lorsqu’ils font des efforts dans une langue ou l’autre?
Extro
Musique de fond – en sourdine
AV: Well, there you have it. That was the first episode of “Let’s Talk Bilingualism.”
GD : Dans le prochain épisode de « Parle-moi de ton bilinguisme », nous explorerons l’apprentissage et le maintien des langues officielles.
AV :D’ici là, restez à l’affût sur notre site Web www.clo-ocol.gc.ca.
GD : On vous laisse sur les mots de Caleb Perreaux de l’Alberta.
Extrait :
Caleb Perreaux (00.08.38 – 00.09.10) : Tu fais un plus grand effort de parler ta langue, de vivre dans ta langue autant que possible. Par exemple, je travaille à Radio Cité en ce moment, c’est la radio communautaire francophone d’Edmonton, et je parle en français avec ma famille, ici, avec mon père. J’ai des amis qui sont anglophones, j’ai des amis qui sont francophones, donc […] tu fais ton possible de vivre en français sans te limiter en termes de l’anglais ou dans la langue majoritaire.
Fin – Pause musicale