Des vedettes américaines qui parlent français

Par Marie Labrecque, Montréal (Québec)

Ça ne fait pas la manchette, mais de nombreux acteurs américains célèbres parlent français. À l’occasion de la fête nationale des États-Unis, voici quelques exemples de ces célébrités.


Photo : Georges Biard

Jodie Foster

Le français de cette actrice et réalisatrice brillante pourrait faire rougir d’envie la plupart des francophones. En entrevue, on est épaté par son aisance, la richesse de son vocabulaire et son accent frisant la perfection. Il faut dire que, lorsqu’elle était enfant, elle a fréquenté le Lycée français de Los Angeles. La vedette du Silence des agneaux a tourné quelques films en France, dont Un long dimanche de fiançailles, mais elle prête aussi sa voix à la plupart des versions françaises de ses films américains. Anecdote méconnue : à l’adolescence, elle a chanté en duo avec Claude François à une émission de télévision.
(www.youtube.com/watch?v=c3TvLSvvKMc)

William Hurt

Avant même de parler français, cet interprète remarquable goûtait la sonorité de cette langue : « Durant mon adolescence, j’aimais visiter le laboratoire des langues de l’école. Je posais des écouteurs sur mes oreilles pour entendre parler français. Ne pas le comprendre m’était égal. C’était de la musique pour moi. » (La Presse, 15 février 2003, p. C2) Ayant vécu en France, où il a été l’amoureux de l’actrice Sandrine Bonnaire, le comédien semble aussi entretenir une relation privilégiée avec le Québec. Il a tourné un film en anglais avec Léa Pool, Le Papillon bleu. Et histoire de travailler en français, il a même demandé qu’on lui écrive un petit rôle dans un téléroman, Rivière-des-Jérémie, diffusé en 2001 à Radio-Canada.


Photo : Angela George

Viggo Mortensen

Polyglotte (il parlerait sept langues), l’acteur américain d’origine danoise s’est découvert, à l’école secondaire, une passion pour le hockey, en particulier pour les Canadiens de Montréal. « Je me suis même mis à écouter des matchs à la radio française de Radio-Canada! », a-t-il confié au journal La Presse (30 avril 2008, p. ARTS1). La vedette du Seigneur des anneaux est demeuré un fanatique de l’équipe québécoise. Si bien qu’en 2009, il a participé à la cérémonie protocolaire précédant le match du centenaire du Tricolore au Centre Bell. On l’a vu présenter son idole dans un bon français : Guy Lafleur.
(www.youtube.com/watch?v=t-1x7YJ51uY)

Kevin Kline

Cet acteur excellent a perfectionné sa langue seconde qu’il a apprise à l’école afin de donner la réplique dans French Kiss à Meg Ryan où il interprète… un Français! Il y chante même La Mer de Charles Trenet. Mais c’est avec Joueuse que Kline a hérité de son premier rôle entièrement en français aux côtés de Sandrine Bonnaire. De passage à Montréal en 2009 pour faire la promotion de ce film, on pouvait l’entendre lâcher un juron québécois coloré à la fin d’une entrevue.
(www.youtube.com/watch?v=jX0wCTx38uU)

Meryl Streep

Cette virtuose s’est doublée elle-même dans Le Choix de Sophie, où elle parle un français… teinté d’un fort accent polonais! Un exploit pour une anglophone. Lauréate d’un César d’honneur en 2003, elle a prononcé, lors de la cérémonie à Paris, un charmant discours de remerciements dans un « français hésitant d’écolière ».
(www.youtube.com/watch?v=m0JqMjRrzUk)

John Malkovich

« J’ai des ancêtres français qui ont émigré au Canada dans les années 1800, des Huguenots. » (La Presse, 28 juillet 2007, p. C14) Faut-il y voir la source de sa grande francophilie? Ce comédien étonnant a vécu une décennie en France, y possède toujours une maison dans le Luberon et y a même remporté le prix Molière grâce à une pièce qu’il a mise en scène à Paris. S’il parle bien français, il s’est affolé lorsque la réalisatrice des Misérables lui a annoncé le premier jour du tournage qu’il devrait jouer dans la langue de Victor Hugo : « J’ai fini par étudier le texte dix-sept heures par jour avec un coach. J’ai paniqué en permanence. » (L’Express, 17 novembre 2010, p. STY52-54) L’acteur a même campé un entraîneur québécois, Lucien Laurin, dans le film Secretariat.

Morgan Freeman

Ce grand acteur aurait appris le français à la University of California, à Los Angeles. Il préférerait néanmoins communiquer avec les médias francophones dans sa langue maternelle. Comme il l’expliquait au journal Le Matin (26 janvier 2006, p. 56 : « autrement il y aurait trop de silences en attendant que je trouve le mot juste. »


Photo : Gage Skidmore

Angelina Jolie

Selon les médias américains, cette célébrité star se serait mise à l’étude de la langue de Molière, un apprentissage que font aussi ses enfants (dont des jumeaux nés à Nice). Après tout, sa propre mère, Marcheline Bertrand, avait des origines canadiennes-françaises du côté paternel…


Photo : Angela George

Johnny Depp

Quel meilleur incitatif pour apprendre une langue que l’amour? Le célèbre conjoint de la chanteuse Vanessa Paradis a une villa dans le Sud de la France. Il a fait une brève apparition dans le film français Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants en 2004.
(www.youtube.com/watch?v=TUKcGv5S7Y8)

Sigourney Weaver

Saviez-vous qu’entre le tournage de deux Alien, cette comédienne a joué en 1985 dans un film français aux côtés de Gérard Depardieu? Même si elle incarne une Américaine dans Une femme ou deux, certaines de ses répliques en français mettent en valeur sa maîtrise de la langue.


Photo : Georges Biard

Jane Fonda

Durant les années 1960, l’actrice a fait carrière en France, où elle a épousé le réalisateur Roger Vadim. « Je ne parlais qu’un soupçon de français scolaire, en ce temps-là. Je l’ai vraiment appris avec Vadim et au lit – la meilleure façon d’apprendre une langue, en fait! », expliquait-elle l’an dernier au magazine Télérama (26 juin 2010, p. 18). Elle vient de renouer avec le cinéma hexagonal en tournant Et si on vivait tous ensemble?, où elle jouera aux côtés de Pierre Richard.
(www.youtube.com/watch?v=-oOhpN2t6G8)

Ces courtes histoires sont des exemples parmi d’autres illustrant combien le français conserve son attraction comme langue. Comme ces vedettes, de nombreuses personnes continuent de reconnaître la richesse que constitue la maîtrise d’une deuxième langue, voire d’une troisième ou d’une quatrième, véritable fenêtre sur le monde.


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Date de publication : Le lundi 04 juillet 2011

Date de modification :
2020-09-18