
C’est avec grand plaisir que je vous présente notre cyberbulletin renouvelé. Les habitués d’Au-delà des mots se rendront peut-être compte en effet que nous avons décidé de revoir quelque peu la forme de notre bulletin. Plutôt que de publier à quelques mois d’intervalle des « numéros » contenant plusieurs articles, nous ferons paraître un ou deux articles plus souvent. Je profite de ce changement pour vous rappeler que nous lirons avec plaisir tous les commentaires about this or any other topic. As a former journalist, I’m very pleased with the change because now we’ll be able to offer you articles more in tune with current events.
Justement, alors que la fièvre du soccer bat son plein, à la veille des demi-finales de la Coupe du Monde de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), nous vous proposons un portrait de Marc Dos Santos, l’entraîneur-chef de l’Impact de Montréal. Le cheminement de la carrière de ce polyglotte montre bien à quel point la connaissance de plusieurs langues constitue un incontournable dans de nombreux domaines, y compris celui du sport, puisque les membres de son équipe proviennent souvent des quatre coins du monde.
L’entretien avec Marc Dos Santos tombe aussi à point nommé, étant donné que l’Afrique a joué un grand rôle dans la vie de l’entraîneur-chef et que la Coupe du Monde se déroule en ce moment pour la première fois sur ce continent, plus précisément en Afrique du Sud.
Il s’agit donc d’une occasion unique, pour les 10 millions de visiteurs qui auront la chance de se rendre sur place et les milliards de téléspectateurs de la planète, de découvrir ce formidable pays qui possède non moins de 11 langues officielles. Fait intéressant, même le ballon officiel de la Coupe du Monde met en valeur la diversité linguistique du pays, arborant 11 couleurs différentes.
Ainsi, la Constitution de l’Afrique du Sud énonce l’égalité de statut de 11 langues, dont l’anglais, l’afrikaans (une langue tirant son origine du néerlandais) et 9 langues indigènes (ndébélé, sesotho, sotho du Nord, swazi, tsonga, tswana, venda, xhosa et zoulou). La Constitution reconnaît que les langues indigènes ont souffert par le passé d’un manque de valorisation et que l’on doit prendre des mesures positives pour faire la promotion de leur usage.
Dans les faits, bien que l’anglais soit la langue utilisée à la maison d’un pourcentage très peu élevé de la population (moins de 10 p. 100), il prédomine encore aujourd’hui comme langue des affaires et des communications. En tant que Canadiens, on peut facilement apprécier la complexité de mettre en pratique les principes énoncés dans la Constitution de l’Afrique du Sud pour assurer l’égalité et l’usage de toutes ses langues.
En plus d’accueillir la Coupe du Monde, l’Afrique du Sud célèbre cette année le 20e anniversaire de la libération de Nelson Mandela, ancien président et figure emblématique de la lutte contre l’apartheid. J’aimerais donc terminer sur une citation de ce grand homme : « Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, vous parlez à sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue, vous parlez à son cœur. » Pour moi, cette citation illustre de façon éloquente autant le lien étroit qui unit langue et identité, que le pouvoir de persuasion que confère la connaissance de la langue de l’autre et que le respect qu’on lui témoigne quand on en fait usage.
Graham Fraser