Les jeunes ont joué un rôle historique primordial en contribuant au maintien et à la promotion de la dualité linguistique du Canada. Leurs expériences peuvent être une source d’inspiration pour les jeunes qui, de nos jours, participent à la promotion des deux langues officielles du Canada.
La préservation des droits des jeunes était au cœur du compromis à la base de la Confédération de 1867. À l’époque, la Constitution canadienne accordait aux minorités catholiques dans certaines provinces (en grande partie francophones) et aux minorités protestantes au Québec (anglophones) le droit aux écoles séparées, et conférait au gouvernement du Canada la responsabilité de défendre les droits de ces minorités. Plus d’un siècle plus tard, le premier ministre Pierre Elliot Trudeau a invoqué ce précédent au moment où les droits linguistiques ont été enchâssés dans la Loi constitutionnelle de 1982.
L’ouverture à la diversité linguistique des jeunes Canadiens francophones et anglophones a été démontrée par près d’un siècle d’efforts pour nouer des liens entre les deux communautés, pour connaître leurs points de vue et leurs expériences, et pour apprendre et mettre en pratique leur seconde langue officielle.
À la fin des années 1930, le congrès des jeunes Canadiens, un organisme bilingue dirigé par Ken Woodsworth et Laurier Régnier, a réuni des centaines de représentants francophones, anglophones et allophones de partout au Canada. Ensemble, ils ont demandé au gouvernement de dénoncer la discrimination raciale, de promouvoir la force de la diversité et le respect des droits des minorités de langue officielle, de célébrer des exemples historiques de partenariats entre francophones et anglophones et d’intégrer la dualité linguistique dans le système d’éducation. Ils ont déclaré qu’ils voulaient acquérir des connaissances, se connaître, et qu’il y ait des interactions amicales entre les jeunes francophones et anglophones du Canada, ainsi qu’une compréhension commune de la langue et de la culture dans les écoles et dans les relations sociales. Ils voulaient que les systèmes d’éducation tiennent compte de ces objectifs.
Les efforts de ces jeunes ont soulevé une certaine opposition de la part de Canadiens plus âgés de l’époque, mais leur vision se poursuit à ce jour. En effet, ce sont ces jeunes Canadiens, leurs enfants et leurs petits-enfants qui ont donné au Canada la Loi sur les langues officielles et la Charte canadienne des droits et libertés, qui protègent et promeuvent les droits en matière de langues officielles des Canadiens, y compris leurs droits à l’éducation.
Les jeunes ont été une force vive du changement. À titre de défenseurs des droits de la personne, de l’acceptation de la différence et de l’ouverture aux autres, les jeunes ont été les premiers à promouvoir la dualité linguistique. Ils ont également été les plus fervents défenseurs de la Loi sur les langues officielles lorsqu’elle a été adoptée, en 1969. Depuis, des centaines de milliers de jeunes partout au Canada ont participé à des programmes d’immersion linguistique, manifestant ainsi leur enthousiasme pour l’apprentissage d’une seconde langue officielle. De nos jours, les jeunes continuent d’être au nombre des plus fervents défenseurs du bilinguisme canadien et sont plus susceptibles que leurs parents et grands-parents de parler les deux langues officielles.
Quelques exemples d’initiatives qui ont vu le jour grâce à l’engagement des jeunes :