Pleins feux sur les athlètes des Jeux d’été du Canada (partie deux de deux)

Dans la partie un de Pleins feux sur les athlètes des Jeux d’été du Canada, nous avons commencé à examiner l’importance de la connaissance des deux langues officielles du Canada pour les athlètes et des avantages qu’ils tirent de cette connaissance tout au long de leur carrière sportive.

Dans la deuxième partie de la série Pleins feux sur les athlètes des Jeux d'été du Canada, nous avons discuté avec deux athlètes du Québec qui nous ont tous deux raconté l'histoire de leur bilinguisme.

Le bilinguisme, une valeur fondamentale

Thomas Markhauser, un canoéiste de vitesse de 19 ans de Chelsea (Québec), a commencé à pagayer vers l’âge de huit ans et à participer à des compétitions à 12 ans. Selon lui, sa plus grande réalisation à ce jour a été de gagner le C2 200m aux championnats canadiens de CanoeKayak de vitesse et de battre le record. « C’était formidable de représenter mon club [le Club Cascades], parce que j’ai commencé à pagayer alors que le programme démarrait et que j’ai pu voir toute l’évolution du club. Il y a cinq ou six ans, quand j’ai débuté, si on m’avait dit que je serais champion canadien, je ne l’aurais pas cru. Mon club était si petit! Ma victoire a vraiment été une victoire collective et ça l’a rendu encore plus spéciale à mes yeux. »

Thomas doit sa connaissance du français et de l’anglais à ses parents, à sa collectivité et à son éducation. « Je suis allé à l’école primaire en français. Mes parents voulaient que je commence dans une école de langue française. Ils tiennent beaucoup au bilinguisme. Même si j’ai fait mon secondaire en anglais, j’ai terminé le programme d’immersion en français. Ma mère m’a fait comprendre très tôt l’avantage de pouvoir parler et répondre en français ou en anglais. Quand elle me posait des questions en français, je devais lui répondre en français. C’est une convention entre nous et je continue à l’observer partout où je vais. Par exemple, si je suis au Québec ou dans une région francophone, j’essaie de parler ou de répondre aux gens en français. La langue que j’utilise dépend de l’endroit où je me trouve. Le bilinguisme est une valeur super importante dans ma famille et encore plus du côté de ma famille maternelle qui est bilingue. Ma mère a grandi en français, donc elle a toujours valorisé le bilinguisme. Et puis Chelsea est une collectivité très bilingue. »

Thomas estime que ses connaissances linguistiques lui ont ouvert de nombreuses portes dans le monde du sport et lui ont permis d’avoir une meilleure communication avec son équipe. « J’ai eu des entraîneurs francophones et des entraîneurs anglophones; le fait d’être bilingue m’a donné accès à plus d’entraîneurs, ce qui m’a bien aidé. » Le fait de sauter d’une langue à l’autre est devenu une chose tout à fait naturelle pour Thomas. « Mes parents m’ont toujours dit que d’être bilingue ouvrait des portes et voilà qu’il y a trois ans, une nouvelle porte s’est ouverte pour moi en Floride avec l’équipe du Québec. Là-bas, j’étais entraîné par un très bon entraîneur francophone et la plupart des membres de l’équipe parlaient français. À peu près tout se faisait donc dans cette langue. Pour la première fois, j’ai dû vivre en français et parler français presque tout le temps. J’ai beaucoup aimé mon expérience; j’ai pu perfectionner mon français, ce qui m’a aussi bien aidé à l’école. J’ai obtenu de bien meilleures notes en français par la suite. Chaque année, j’ai hâte au prochain camp d’entraînement avec l’équipe. »

La connaissance des deux langues officielles de Thomas lui a permis de rencontrer différentes personnes, dont des athlètes et des entraîneurs. « Dans les sports, en particulier les sports d’équipe, la communication est la clé. Il faut donc trouver des moyens de faire le pont entre les deux langues. Il n’est pas facile d’apprendre une nouvelle langue ni de se mettre à un nouveau sport. Il faut déployer les mêmes efforts et pratiquer sans arrêt, sinon on oublie ce qu’on a appris. Chaque fois que l’occasion se présente, j’essaie de parler français. »

Pour connaître les résultats finaux de Thomas Markhauser aux Jeux d’été du Canada et lors de compétitions ultérieures, visitez le site Web de www.canoekayak.ca.

Des possibilités à l’infini

Andréanne Langlois, 20 ans, de Lac-Beauport (Québec), a représenté la province à titre de kayakiste de vitesse. Elle participe à des compétitions nationales et internationales. C’était la deuxième fois qu’Andréanne participera aux Jeux d’été du Canada. La première était en 2009, alors qu’elle avait 16 ans. Les Jeux du Canada de 2013 sont particulièrement spéciaux pour elle, car c’était sa dernière chance de représenter le Québec à cet événement et elle a était déterminée à ramener la médaille d’or.

Andréanne est fière d’être bilingue et attribue une grande partie de sa réussite linguistique aux sports. « Les sports m’ont aidée à trouver et à comprendre les mots lors de mes discussions et entraînements. Plus vous êtes exposé, plus il est facile d’apprendre et de s’adapter. Au début, on fait des signes et on essaie de communiquer. Avec le temps, on devient plus à l’aise et on apprend des mots, et on commence à vraiment comprendre. Mon anglais est très différent maintenant de ce qu’il était au début. Mes coéquipières et moi rions parfois de ma première expérience à une compétition d’envergure, alors que j’avais de la difficulté à trouver mes mots en anglais. J’ai eu beaucoup de misère à tenter de communiquer, mais je n’ai jamais abandonné. Aujourd’hui, je maîtrise bien l’anglais et je suis très heureuse de tous mes progrès dans ce domaine. Je suis très contente de la façon dont j’ai appris l’anglais. Après cinq ans, je suis capable de bien le parler et je me considère presque bilingue. Évidemment, je dois faire plus d’efforts, mais je suis très heureuse. »

Le bilinguisme est pour Andréanne un bon outil qui l’aide à franchir des obstacles à la communication et lui donne la confiance nécessaire pour parler avec plus de gens du monde entier. « Maintenant, je peux facilement parler avec des personnes d’autres pays parce que l’anglais est une langue internationale. Je peux discuter avec des Espagnols, des Allemands, des personnes avec qui j’aurais eu de la difficulté à communiquer auparavant. Je peux poser des questions pour mieux comprendre. C’est une expérience intéressante et qui fait naître parfois des situations très cocasses. » Le sujet des langues officielles du Canada suscite en elle une réaction passionnée : « Oui, oh oui, elles sont très importantes. À mon avis, il faut absolument défendre la langue française. Cependant, l’anglais est la langue internationale des affaires, alors elle est très importante aussi. Je pense que si on peut parler anglais et français, cela ouvre beaucoup de portes, en sports et à des possibilités d’emplois. »

Pour connaître les résultats finaux d’Andréanne Langlois aux Jeux d’été du Canada et lors de compétitions ultérieures, visitez le site Web de www.canoekayak.ca.

Date de publication : Le vendredi 20 septembre 2013

Date de modification :
2020-09-18